
En ce deuxième jour de procès d'assises, Karin Gérard procède à l'interrogatoire des trois accusés. Coup de théâtre: Nourredine Cheikhni a reconnu avoir participé au homejacking de Roux, fait qu'il niait farouchement jusqu'ici. Galip Kurum, quant à lui, crie son innocence.



Après Nourredine Cheikhni, c'est au tour de Galip Kurum de répondre aux questions de la présidente. Kurum est un colosse d'1,88m pour 108 kilos. Avec sa taille et son menton "à la Dalton", son physique est reconnaissable entre tous.
Depuis qu'il a été condamné en 2004 en même temps que Cheikhni pour le hold-up de la poste de Lodelinsart, au cours duquel il a pris une balle dans la colonne vertébrale, Kurum jure ne plus avoir commis aucun vol. "On ne peut rien me reprocher, si ce n'est peut-être, être monté un jour dans la Volvo (NDLR: retrouvée à Lot) mais je ne m'en souviens pas".
"Je ne comprends pas"
Il est en effet très difficile à Galip Kurum d'expliquer la présence de son ADN sur des outils retrouvés dans la voiture volée à Charleroi trois semaines avant la fusillade qui a coûté la vie à Kitty et retrouvée avec Lot. "Je ne comprends pas", dit-il, l'air penaud. "La seule explication que je vois, c'est ma présence dans plusieurs garages de Charleroi sinon je ne sais pas". Il affirme être resté chez lui cette nuit-là, à Dampremy, en présence de son amie.
Interrogé, à l'instar de Cheikhni, sur les 199 contacts téléphoniques échangés avec celui-ci entre novembre et décembre 2007, Galip Kurum semble tomber des nues. "Cela me paraît énorme, madame la présidente". D'autant qu'en vertu de sa libération conditionnelle, il lui était interdit d'entrer en contact avec Cheikhni. Et tout comme ce
dernier, il est d'avis que l'on peut faire dire ce que l'on veut aux analyses des coups de fil entre les accusés. "Il n'ya rien de mal dans ces appels téléphoniques (...) Ce n'est pas parce que je les ai appelés un peu avant les faits de Lot que cela veut dire que j'ai commis ces faits", s'insurge-t-il. Gurum ira jusqu'à contester le numéro de téléphone qui lui est attribué. "Je ne sais pas s'il m'appartient".
Comme Cheikhni, la question des appels téléphoniques agace Kurum. "Les enquêteurs ont gâché ma vie!", lâche-t-il avant de s'excuser auprès de la présidente: "Pardonnez-moi, madame, mais cela fait trois ans que je suis en prison. Les victimes me regardent comme un monstre alors que je suis innocent! Ecoutez-moi!", implore le colosse aux pieds d'argile.
L'interrogatoire de Galip Kurum se poursuivra cet après-midi puis ce sera au tour d'Hassan Iasir.
Viktoria Thirionet