
Seize étudiants rwandais ont demandé l'asile en Ouganda, affirmant être victimes du harcèlement des autorités de Kigali après avoir refusé de se joindre à la rébellon congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) qui recruterait des combattants en territoire rwandais, rapporte jeudi la presse congolaise, citant une dépêche de l'Associated Press (AP).



Ces 14 hommes et deux femmes ont affirmé qu'ils s'étaient enfuis du Rwanda le 3 juin pour échapper à des semaines de harcèlement des autorités rwandaises, qui les auraient ciblés pour avoir résisté à un programme de "conscientisation politique" à Butare, à environ 80 kilomètres de la capitale.
Deux des étudiants en fuite ont affirmé qu'ils avaient refusé de participer au programme parce que la plupart de leurs amis qui y sont allés n'en sont jamais revenus. Ils affirment que leurs camarades ont été forcés de traverser la frontière et de se battre avec le M23, l'un des nombreux groupes rebelles présents dans la province congolaise du Nord-Kivu.
"Nous leur avons dit que nous étions trop jeunes pour nous joindre au M23 mais ils ne nous ont pas écoutés", a déclaré Moses Mugisha, 21 ans. "Ils nous ont menacés. Nous ne pouvons retourner au Rwanda. Nous avons très peur", a-t-il ajouté.
Selon la presse kinoise, "ces allégations sont le plus récent signe montrant que le gouvernement rwandais soutient le M23" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) - ce que le régime du président Paul Kagamé dément en dépit d'un rapport de l'ONU datant de l'an dernier qui affirme que Kigali et Kampala aident les rebelles.