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Faut-il ou non parler des suicides dans les médias?

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Alizé B.
3/06/17 - 09h00
© thinkstock.

La question refait surface, à l'heure où se multiplient les suicides d'enfants et d'adolescents.

Ces derniers mois, nous avons vu le nombre de suicides en direct sur les réseaux sociaux, tels que Facebook ou Periscope, croître de manière considérable et inquiétante; des adolescents et même des jeunes enfants, parfois à peine âgés de 8 ou 9 ans, décident de brutalement mettre fin à leurs jours en filmant leur acte désespéré.

On ne peut dès lors s'empêcher de se demander si la médiatisation de ces morts tragiques, parfois racontées dans les moindres détails horrifiants, n'engendrerait pas un certain effet de "contagion"; aussi le sujet épineux du suicide dans les médias refait-il inévitablement surface.

L'impact des médias sur le taux de suicides
Le premier à s'être posé la question du lien entre les médias et le taux de suicides est le sociologue américain David Philipps. En étudiant le cas de nombreux suicides entre 1947 et 1968 - ayant tous eu lieu en Angleterre ou aux Etats-Unis -, Philipps a démontré qu'il existait bel et bien une certaine corrélation entre un suicide ultra médiatisé et une hausse du taux de suicides dans les mois qui suivent.

Ce phénomène, Philipps l'a répertorié sous le nom de "l'Effet Werther" en 1974 - en référence à l'ouvrage de Johann Wolfgang von Goethe, "Les Souffrances du jeune Werther" (1774), qui a conduit malgré lui de nombreux lecteurs à reproduire le comportement du héros du roman, parfois même jusqu'à son suicide par balle.

Selon plusieurs études, parmi lesquelles "Suicide and suggestibility - the role of the press" (1967) de Jerome A. Motto ou encore "Copycat effect after celebrity suicides: results from the French national death register" (2010) de Raphaëlle Queinec et cie, cet "effet Werther" expliquerait donc pourquoi le suicide de certaines stars telles que Kurt Cobain ou encore Dalida ait eu des répercussions importantes.

Extrêmement médiatisés, ces deux suicides auraient effectivement provoqué une hausse considérable du taux de suicides, de 11,7% pour le premier à 23% pour le second.

 
"En glorifiant les victimes des suicides comme des martyrs ou des objets d'adulation, les personnes susceptibles de se donner la mort pourraient penser que notre société honore les comportements suicidaires"
Organisation Mondiale de la Santé

Comment expliquer un tel impact?
Si le nombre de cas de suicides est en hausse après la mort d'une célébrité, ce serait donc, entre autres, à cause de la couverture médiatique de cette mort: "C'est le caractère réel du modèle - et non un modèle fictif -, son statut de célébrité, le montant de publicité accordée à l'événement et les facteurs de risque individuels de suicide préexistants dans la population exposée [qui favorisent cette 'contagion']", est-il possible de lire dans l'étude de R. Queinec et cie.

De l'imitation d'une personne célèbre...
Une personne qui aurait déjà des pensées suicidaires pourrait dès lors s'identifier plus facilement - bien que de manière inconsciente - à ces stars qui ont mis fin à leurs jours. Or, une telle identification entraînerait malheureusement souvent ces mêmes personnes à imiter ces actes "célèbres".

Qui plus est, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la couverture médiatique d'un suicide pourrait également donner l'impression que cet acte est un acte "normal", ce qui favoriserait l'apparition de pensées suicidaires - particulièrement chez les plus jeunes. Des propos corroborés par l'étude "Where do youth learn about suicides on the Internet, and what influence does this have on suicidal ideation?" (2010) de S. M. Dunlop, E. More et D. Romer: "Les jeunes personnes sont plus sensibles aux comportements suicidaires après avoir pris connaissance du comportement suicidaire d'autrui [...] Or, les sites internet, comme les médias en ligne ou les réseaux sociaux, sont d'importantes sources d'histoires de suicide", affirment ces trois chercheurs.

... à la reproduction d'un acte perçu comme "glorieux"
Etant donné que les suicides évoqués dans la presse sont uniquement ceux "dignes d'être racontés" - en fonction de la personne, du lieu ou de la méthode -, les personnes déjà touchées par des pensées suicidaires pourraient également avoir l'impression que la reproduction de ce même acte, comme le fait de filmer son suicide, serait également quelque chose de "glorieux". 

"En glorifiant les victimes des suicides comme des martyrs ou des objets d'adulation, les personnes susceptibles de se donner la mort pourraient penser que notre société honore les comportements suicidaires", explique ainsi l'OMS.

Comment aborder le sujet dans les médias
Comme le soulignent Jane Pirkis et Warwick Blood dans "Suicide and the news and information media" (2010), "les représentations irresponsables des suicides dans les médias et la presse d'information peuvent provoquer une imitation de ces actes", mais ça ne veut pas pour autant dire que le sujet ne peut être abordé dans la presse: "Notre étude n'est pas un appel à la censure des médias [...] mais ceux-ci ont un rôle à jouer. [...] Les médias doivent présenter les cas de suicide de manière responsable et équilibrée par rapport au 'droit à la connaissance du public'", concluent ces deux chercheurs.

Sur son site, l'OMS explique ainsi ce qu'il convient ou non de faire, en tant qu'organe de presse, pour parler des suicides. Elle conseille notamment de toujours préciser qu'il existe d'autres "solutions" que le suicide, de même qu'elle recommande d'indiquer aux lecteurs quels sont les premiers signes qui cachent des pensées suicidaires. En revanche, l'OMS déconseille vivement de montrer des photos ou des messages des suicidés, d'expliquer les détails et les méthodes de leurs actes, de donner des raisons "trop simples" et de faire du suicide du "sensationnel". Enfin, elle conseille de ne pas faire des victimes de suicide des martyrs glorifiés, ni de rejeter la faute sur quelqu'un.

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