
Les Etats-Unis ont accru la pression contre le projet controversé de gazoduc germano-russe Nord Stream 2, soutenu par Berlin et Paris, en menaçant par courrier les entreprises allemandes impliquées de sanctions.






"La lettre rappelle à toutes les entreprises impliquées dans le secteur des gazoducs d'exportation de l'énergie russe qu'elles s'exposent à des sanctions américaines", a indiqué dimanche le porte-parole de l'ambassade américaine à Berlin à l'AFP. Il confirmait ainsi une information du quotidien allemand Bild paru dimanche, révélant l'envoi de la missive aux sociétés allemandes concernées.
"Message clair"
Cette initiative de l'administration américaine à Washington "n'a pas pour but d'être comprise comme une menace mais comme un message clair de la politique américaine", a souligné le porte-parole, estimant que le seul "chantage" possible dans ce dossier serait de voir le Kremlin contrôler les livraisons gazières à l'Europe à l'avenir.
Gazoduc Nord Stream 2
Au centre de cette controverse: le projet en cours de gazoduc Nord Stream 2 permettant de livrer du gaz russe à l'Allemagne et au reste de l'Europe directement en passant par la mer Baltique et donc en contournant notamment l'Ukraine, principal point de passage jusqu'ici. Ce gazoduc doit suivre le même parcours qu'une première conduite du même genre, Nord Stream 1, via les eaux territoriales de cinq pays, Russie, Finlande, Suède, Danemark et Allemagne. L'enjeu est de doubler la capacité de gaz acheminée.
Partenariat avec Gazprom
Le projet Nord Stream 2 associe le géant russe Gazprom à plusieurs entreprises européennes: les groupes énergétiques allemands Wintershall et Uniper, le groupe néerlando-britannique Shell, le groupe français Engie et l'autrichien OMV.
Washington hausse le ton
Les Etats-Unis ont déjà à plusieurs reprises critiqué ce projet dans le passé mais ils franchissent une étape supplémentaire en s'adressant directement aux entreprises concernées pour leur signifier le risque de sanctions. Selon l'Allemagne, appuyée par la France et l'Autriche, le projet permettra d'assurer un approvisionnement plus stable et moins cher.