Le coach des Yellow Tigers accusé d'avoir franchi les limites sur le plan psychologique

"De prijs van de winnaar", diffusé sur Canvas lundi soir, a relayé les témoignages d'anciennes joueuses de l'équipe nationale féminine de volley - Freya Aelbrecht, Hélène Rousseaux et Valerie Courtois - accusant leur ancien coach d'avoir eu un comportement transgressant les limites sur le plan psychologique. 

“Je trouve vraiment très dommage ce que j’ai vu et entendu hier”, a déclaré Gert Vande Broek dans une vidéo sur Sporza. “Cela me donne l’impression que c’est le seul sentiment et le plus important que j’ai laissé chez quelques anciennes Yellow Tigers après dix ans d’une collaboration intense sur et en dehors du terrain avec des hauts, beaucoup de hauts d’ailleurs, et des bas. Et je peux vous garantir que cela n’a jamais été l’intention. Je suis naturellement choqué par l’image que l’on donne de moi comme coach et aussi un peu comme personne. Mais après 24 heures difficiles, je suis plus occupé avec les nombreuses réactions spontanées que j’ai reçu des joueuses, du public, et même de Virginie (De Carne) et Britt (Herbots) et de la fédération. Et je ne peux qu’espérer que d’une manière ou d’une autre cela donne un autre éclairage à cette affaire.”

Volley Vlaanderen regrette dans un communiqué transmis mardi la manière dont le reportage "dresse, sur base de ces témoignages, un portrait négatif et extrêmement partial de Gert Vande Broek".

Gert Vanden Broek est coach des Yellow Tigers depuis 2008 et Volley Vlaanderen souligne son travail depuis 13 ans dans la formation et l'évolution des jeunes joueurs et joueuses pour les amener au plus haut niveau. "Les résultats des Yellow Tigers parlent d'eux-mêmes", poursuit le communiqué. 

Après avoir entendu Gert Vanden Broek pour obtenir des éclaircissements, la fédération "est convaincue qu'il a depuis toujours développé un climat permettant aux joueuses de s'exprimer de façon optimale tant individuellement qu'en équipe et de pouvoir prester et exceller au plus haut niveau et ce dans un processus où il n'y avait aucune intention de porter atteinte à quiconque".

Volley Vlaanderen, qui explique n'avoir pas été contactée par la VRT ni mis au courant, regrette qu'à aucun moment dans les débriefings, les joueuses n'aient mentionné quelconque incident dont il est fait mention dans le reportage, alors que des procédures claires existent pour cela.

"La fédération continue à maintenir une confiance indéfectible en Gert Vande Broek", a déclaré Jean-Paul De Buysscher, le président de Volley Vlaanderen. "La manière dont il combine ses connaissances académiques du coaching et son expérience sur le terrain est unique en Belgique, et nous espérons pouvoir compter sur son expertise pour de nombreuses années à venir", conclut le communiqué signé aussi par Guy Juwet, président de Volley Belgium.

Dans son édition de mercredi, Sportmagazine fait intervenir Lise Van Hecke, ex-internationale aussi, qui n'a pas voulu intervenir dans le reportage de Canvas et qui ne veut pas le faire ailleurs pour raisons personnelles. Elle soutient cependant ses trois ex-coéquipières sur "l'abus de pouvoir émotionnel" de Gert Vande Broek, écrit l'hebdomadaire. "Ce qui a été dit dans le programme, est 100% la vérité", explique-t-elle. "J'ai beaucoup de respect pour le courage d'avoir raconté leur, non notre histoire. L'image que les gens ont des Yellow Tigers est faussée. À notre époque, c'était beaucoup plus difficile." 

De son côté, Ilva Van de Vyver, capitaine des Yellow Tigers pendant de longues années, qui a officialisé mardi sur son compte Instagram son retrait de l’équipe nationale de volley, a rejoint dans leur témoignage les trois anciennes internationales ayant reproché à Gert Vande Broek, le coach national, d’avoir franchi les limites sur le plan psychologique.

“Que le reportage ne respecte pas toute la chronologie des Yellow Tigers est certainement vrai. Mais ce qui est dit est tout à fait exact. Les circonstances de l’époque ne sont pas les mêmes non plus. Les injures que l’on a dites il y a 5 à 10 ans ne sont plus permises depuis ces 5 dernières années. Mais il n’y a pas que les injures, il y avait tout un contexte pesant, une pression constante, un sentiment un peu fou, dans lesquels il fallait être performant. Il est dommage que cela n’ait pas été dit plus tôt. Et en tant qu’actuelle capitaine, je voudrais dire à la jeune génération que si elles ont quelque chose à dire, que chaque joueuse le fasse en son nom propre. Je ne suis pas sûre à 200% que tout le monde est derrière le coach actuellement.” 

Ilka Van de Vyver, après pratiquement dix ans en équipe nationale, a décidé après l’Euro du mois d’août de mettre un terme à sa carrière internationale, parce que “chaque été pèse de plus en plus”, dit-elle, et qu’elle ne veut pas continuer dans cette atmosphère. “C’est mon choix. Ce chapitre est terminé à présent”. Une décision qu’elle avait déjà communiquée il y a deux mois au staff des Yellow Tigers et à Gert Vande Broek.

La Belgique fut médaille de bronze de l’Euro 2013 et quart de finaliste à l’Euro 2015 d’Anvers.

Les Yellow Tigers doivent disputer le Championnat du monde 2022 qui aura lieu du 26 août au 11 septembre aux Pays-Bas et en Pologne. La Belgique, éliminée au mois d’août dernier en 8es de finale de l’Euro (comme en 2019) par l’Italie, future lauréate, a décroché son ticket grâce à sa 13e place au classement mondial. Les Tigers avaient terminé 11e du Mondial 2014 mais n’avaient pas pris part au Mondial 2018.

Les Yellow Tigers avaient aussi terminé à la neuvième place de la Ligue des Nations qui s’est achevée en juin. En 2018, elles s’étaient classées 13e, sur 16, de la première édition. En 2019, avec une septième place, elles avaient manqué de peu une place pour le tour final.