“Ne vous laissez pas avoir”, la solution ultime contre la perte de cheveux ne coûte que 1,50 euro par mois

Chaque être humain perd de cinquante à cent cheveux par jour, et c’est parfaitement normal. Par contre, lorsque les pertes sont si importantes qu’elles laissent des trous dans les cheveux, il y a un problème. L’alopécie androgénétique est une forme de perte de cheveux déterminée par les hormones. C’est l’une des causes les plus courantes de perte sévère de cheveux chez les hommes et les femmes. En effet, on estime qu’une femme sur deux en souffre avant l’âge de 79 ans.

“Les femmes connaissent généralement une perte de cheveux durant deux phases bien précises de leur vie: après une grossesse et pendant la ménopause. Cela s’explique par la diminution de la présence de l’hormone féminine œstrogène, qui est produite par les ovaires”, explique le professeur Herman Depypere, gynécologue et auteur d’un livre sur la ménopause. “Pendant la grossesse, le taux d’œstrogènes est plus élevé, la femme produit donc plus de cheveux. Mais cette chevelure plus fournie n’est que temporaire. Après l’accouchement, le taux d’œstrogènes diminue à nouveau et les cheveux tombent en abondance. On observe le même phénomène durant la ménopause.”

“La racine des cheveux contient des cellules qui sont sensibles aux hormones. Si vous produisez suffisamment d’œstrogènes, la racine des cheveux sera très ferme et vos cheveux seront résistants. Vers l’âge de 51 ans, cependant, la production hormonale de la femme s’arrête et la production d’œstrogènes avec. En conséquence, durant la période de ménopause, les femmes se retrouvent avec des cheveux très fins et cassants. Les pertes de cheveux sévères sont aussi très courantes. Les symptômes de la ménopause doivent être pris au sérieux. 70% des femmes se plaignent de fatigue, de bouffées de chaleur, de raideurs musculaires, de palpitations, de troubles du sommeil... C’est vraiment important d’être bien informé(e).”

“Au-delà de ça, il existe un groupe bien précis de femmes qui présentent un risque élevé de perte de cheveux, à savoir celles qui souffrent du SOPK, le syndrome des ovaires polykystiques”, poursuit le médecin. “Elles produisent souvent plus d’hormone mâle et peu d’œstrogène, donc leurs cheveux tombent plus rapidement. Une femme sur sept est atteinte de ce syndrome.”

La perte de cheveux chez la femme étant la plupart du temps hormonale, elle est beaucoup plus facile à traiter que la forme masculine. “Si vous donnez aux femmes un substitut hormonal, comme la pilule classique, vous voyez immédiatement des effets bénéfiques sur les cheveux. Contrairement aux hommes, chez qui la calvitie est plus souvent irréversible”, explique le professeur Depypere. “Mais ne vous laissez pas avoir par les pilules, les ampoules et les boosters contre la perte de cheveux qu’on retrouve sur le marché. Ils sont extrêmement coûteux et il existe très peu de preuves scientifiques de leur effet. Les hormones, en revanche, coûtent 1,5 euro par mois et leur efficacité a été prouvée. Les hormones présentent aussi de nombreux avantages pendant la ménopause.”

Le gynécologue met aussi en garde contre les compléments alimentaires qui soi-disant accélèrent la pousse des cheveux. “Le fer, le zinc et la vitamine B12, entre autres, sont des substances importantes pour vos cheveux, mais à moins d’être végétarien ou d’avoir une alimentation très pauvre, vous n’avez pas besoin de tels compléments. D’ailleurs, pourquoi pensez-vous qu’il est recommandé de prendre ces compléments pendant trois mois? Car la perte temporaire de cheveux s’arrête généralement d’elle-même après cette période. Et le comprimé que vous prenez tous les jours n’a rien à voir avec ça.” 

Le spécialiste Stefan Van Rompaey traite la perte de cheveux au moyen, entre autres, du laser et de la luminothérapie. 80% de ses clients sont des femmes. “La calvitie est beaucoup plus fréquente chez les hommes, mais les femmes attachent plus d’importance à leurs cheveux”, explique-t-il. “Pour elles, avoir de beaux cheveux fait partie de leur féminité. Les hommes apprennent plus facilement à vivre avec, tandis que les femmes cherchent rapidement une solution. Le plus important est de poser le bon diagnostic. Une chute de cheveux qui ne s’améliore pas après cinq ou six mois est généralement d’origine hormonale.”

“Mais la chute des cheveux n’est pas toujours hormonale. Le problème peut se situer au niveau de la racine des cheveux. Les racines peuvent être génétiquement très sensibles à certaines hormones, ce qui perturbe le cycle de croissance des cheveux et entraîne leur raréfaction. Les glandes sébacées qui lubrifient le cuir chevelu peuvent également être déséquilibrées en raison de cette sensibilité. Cela entraîne des problèmes de cuir chevelu tels que des cheveux gras, des démangeaisons et une desquamation. Les pores peuvent se boucher, ce qui entraîne une inflammation des follicules pileux. Dans d’autres cas, le cuir chevelu peut être très sec ou mal irrigué par le sang, ce qui entraîne la chute des cheveux.” 

“Parfois, je reçois des patientes dont la chute de cheveux a commencé dès le passage à la puberté. À partir d’un certain âge, les hormones sexuelles commencent à entrer en jeu et cela peut influencer le cycle de croissance des cheveux. La contraception et le stress peuvent également déclencher la chute des cheveux. Le stress entraîne, entre autres, une production accrue de testostérone, l’une des principales causes de la chute des cheveux. Si le traitement hormonal n’a pas l’effet désiré, nous proposons une alternative avec une approche cosmétique. Mais un seul shampooing ne résoudra jamais entièrement le problème. Nous utilisons, par exemple, un produit qui va créer une ‘enveloppe’ autour de la racine du cheveu, de sorte que les hormones n’ont plus d’effet sur elle. Ce traitement coûte environ 500 à 600 euros par an. La luminothérapie est le traitement le moins cher. Il est disponible à partir de 245 euros et les effets ont une durée de vie estimée à dix ans.”

“Je conseille toujours aux gens de prendre soin de manière préventive de leurs cheveux et de leur cuir chevelu, tout comme on le fait pour notre visage”, ajoute Van Rompaey. “Si d’autres personnes de votre famille ont souffert d’une perte de cheveux sévère, vous pouvez faire contrôler vos cheveux dès la puberté. Ainsi, vous saurez à temps si vous êtes sensible à la chute des cheveux et vous pourrez traiter le problème assez tôt. Il est tout à fait normal d’aller chez le dentiste une fois par an. Pour avoir des cheveux sains, il faut aussi faire un contrôle annuel dans un institut capillaire.” 

La pandémie accentuerait la chute de cheveux

“Au secours, je perds mes cheveux”: les conseils d’une pro pour activer la pousse