2,3 millions de Belges seront vaccinés en priorité: “Si la stratégie échoue, vous pourrez vous en prendre à moi”

“Ces trois groupes représentent ensemble environ 20% de la population (ndlr: 2,3 millions de Belges )”, selon le Premier ministre. “En les protégeant d’abord, nous pouvons éviter que la pression sur les hôpitaux ne devienne trop forte si le virus circulait à nouveau, car ce sont les personnes vulnérables qui se retrouvent le plus vite à l’hôpital”. Les jeunes Belges en bonne santé devront encore faire preuve de patience pendant quelques mois.

“Nous supposons que le plus gros volume de vaccins arrivera au cours des deuxième et troisième trimestres de l’année prochaine”, indique De Croo (ndlr: entre avril et septembre). “Nous allons donc avoir une période relativement longue pendant laquelle nous devrons rester particulièrement vigilants: ce n’est pas parce que les premières doses arrivent à la fin du mois de décembre que tout le monde sera vacciné dans le mois. Nous ne sommes donc pas encore revenus à la normale, mais nous serons bientôt en mesure de protéger les plus vulnérables”.

Alors que l’Allemagne a prévu de grandes salles dans lesquelles elle vaccinera une centaine de personnes par heure et que les Pays-Bas ont déjà acheté 25 millions de seringues et des congélateurs capables de conserver le vaccin de Pfizer à très basse température, dans notre pays, seule la mise en place d’une task force pour la campagne de vaccination est prête. Mais il ne faut pas s’inquiéter, estiment le président du groupe de travail, Dirk Ramaekers, et le ministre de la santé publique, Frank Vandenbroucke (sp.a).

À la tête de la task force se trouvent Dirk Ramaekers, directeur médical de l’hôpital Jessa à Hasselt, et Yvon Englert, ancien recteur de l’ULB. Parmi les autres noms connus, citons le vaccinologue Pierre Van Damme, le commissaire du gouvernement en charge du coronavirus Pedro Facon, la responsable Testing et Tracing Karine Moykens et l’épidémiologiste Yves Van Laethem.

“Nous avons mis en place un tel groupe de travail parce que nous sommes un pays tellement compliqué. Ce groupe de travail a déjà commencé à se réunir et je suis opitmiste”, a déclaré hier le ministre Vandenbroucke dans “De Zevende dag”. Selon lui, tout va bien se passer. “Je veux prendre un pari avec vous”, a-t-il indiqué aux présentateurs Lisbeth Imbo et Lieven Verstraete. “Lorsque le vaccin sera arrivé dans notre pays, nous aurons tout organisé. Si ça ne fonctionne pas, vous pourrez vous en prendre à moi”.

Le professeur Ramaekers, qui préside le groupe de travail, met également tout en œuvre pour que notre pays soit prêt à temps. “Personne ne doit craindre que notre pays ne soit pas prêt à temps. La task force travaille dur. Le niveau fédéral et les communautés avaient déjà élaboré divers scénarios et idées, sur lesquels nous travaillons maintenant au sein du groupe de travail. Je pense que nous pourrons arrêter un premier projet de stratégie d’ici la fin de cette semaine. Je ne veux pas révéler son contenu, car lorsqu’une stratégie est prête, elle doit encore être approuvée politiquement au préalable”.

Ce qui est déjà acté, c’est que la vaccination se fera sur base volontaire, il n’y aura pas d’obligation, bien que dans le monde médical, des voix s’élèvent à nouveau en faveur de cette mesure. “Nous comptons sur le bon sens des gens, sur leur solidarité et leur amour les uns pour les autres”, indique Vandenbroucke. “Si en vous faisant vacciner, vous pouvez protéger d’autres personnes, pourquoi ne le feriez-vous pas?”