“À Schuman, on vend aussi de la drogue, mais plus blanche”: Pascal Smet choque les fonctionnaires européens

Le 23 janvier dernier, l’OIB (Office pour les infrastructures et la logistique à Bruxelles) de la Commission européenne, présentait le projet “Northern light” aux agences exécutives concernées par une relocalisation, en présence de Pascal Smet, rapporte le site Politico. Au cœur des discussions? Le futur déménagement, dans le courant de l’année 2023, des agences européennes dans le quartier Nord de Bruxelles. Plus précisément dans l’immeuble North Light, dont la moitié du siège est occupée par Engie.

Les syndicats de la Fonction publique européenne s’inquiètent de cette relocalisation en raison de l’insécurité grandissante qui règne dans le quartier. Une pétition a d’ailleurs déjà recueilli des milliers de signatures.

Lors de cette réunion à huis clos rassemblant représentants du management, des syndicats, et des comités du personnel, Pascal Smet se serait livré à un “one man show”. “Arrogant”, le secrétaire d’État aurait minimisé les préoccupations des membres du personnel, vantant, au cours d’un long monologue, les atouts du nouveau plan de revitalisation du quartier. “Il nous a dit et répété combien nous étions chanceux de faire partie de cette belle aventure. Sérieusement?”, peste notamment l’Union syndicale Bruxelles.

Mais le secrétaire d’État aurait ensuite été beaucoup plus loin. Il a banalisé les inquiétudes, avançant un argument pour le moins douteux. “Beaucoup d’eurofonctionnaires se droguent aussi”, a-t-il lancé, provoquant la stupeur des syndicats. Le politique a même suggéré que la cocaïne était une drogue populaire parmi les eurocrates. “À Schuman, ils vendent aussi de la drogue... mais probablement plus blanche que celle dealée dans le quartier Nord”.

Les propos de Pascal Smet ont scandalisé les syndicats. Dans une lettre adressée à Johannes Hahn, le commissaire européen au Budget et à l’Administration, ils dénoncent des accusations “intolérables” et réclament des excuses publiques. Ils parlent aussi d’une “atteinte à leur dignité et leur réputation”.

Contacté par Het Laatste Nieuws, Pascal Smet tempère et affirme qu’il voulait simplement dire que le trafic de drogue n’était pas l’apanage du quartier Nord et qu’il pouvait y avoir des problèmes similaires dans le quartier européen. “J’ai répondu de manière laconique à une remarque comme quoi il y avait des dealers à tous les coins de rue près de la Gare du Nord. (...) C’était une blague”.

Pascal Smet tient à préciser qu’il ne nie pas les problèmes de drogue dans le quartier et rétorque qu’il partage les préoccupations des fonctionnaires. Cependant, il estime qu’en venant s’y installer, ils peuvent contribuer à la revitalisation du quartier. “Les employés de la Commission européenne peuvent être des acteurs du changement”, assure-t-il.

Que le quartier Nord de Bruxelles ne jouit pas toujours d’une image idyllique auprès des entreprises, ce n’est pas nouveau. En 2021, la banque BNP Paribas Fortis a engagé un garde du corps afin d’escorter les membres du personnel jusqu’à la gare. Cette mesure inédite avait été prise à la suite de plusieurs plaintes de ses employés.

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