Accusé d’avoir détourné l’argent du comité scolaire, un échevin de Berloz se dit victime de harcèlement et de diffamation
Mise à jourL’échevin de l’Enseignement, président du CPAS et trésorier du comité scolaire de Berloz, Alain Happaerts (Les Engagés) est suspecté par le conseiller communal Ecolo Roland Vanseveren de détourner l’argent reçu par son comité. Le principal intéressé se dit victime de harcèlement et de diffamation. L’affaire a fait grand bruit au-delà des limites de la commune de Berloz et a été reprise par le député wallon et de la FWB Rodrigue Demeuse (Ecolo), qui a interpellé les ministres de l’Éducation et des Pouvoirs locaux, Caroline Désir (PS) et Christophe Collignon (PS), à ce propos.
“On organise des fêtes à tire-larigot à Berloz. Où passent les bénéfices prétendument destinés à l’école?”, se demandait, en janvier dernier, le conseiller communal Ecolo Roland Vanseveren, dans un article paru sur le site de la RTBF. L’écologiste soupçonne le trésorier du comité scolaire de Berloz Alain Happaerts d’avoir détourné une partie de l’argent attribué à ce comité par la commune. Une commune où il est, par ailleurs, échevin de l’Enseignement et président du CPAS. Roland Vanseveren affirme qu’Alain Happaerts n’a jamais accepté de rendre public les comptes de son comité. Le conseiller communal accuse également l’échevin de se servir de ces innombrables fêtes comme d’une “campagne électorale permanente”.
“L’argent est dépensé tout au long de l’année pour l’école. J’ai la confiance des enseignants et de la direction.”
Nous avons interrogé le principal intéressé, qui se dit victime de diffamation et de harcèlement de la part du leader de l’opposition. “Ce monsieur n’a qu’une chose en tête, me rendre inéligible aux élections de 2024", ne décolère pas Alain Happaerts. “Il ne fait que déblatérer et casser du sucre sur les échevins et la bourgmestre. Tous les jours, il nous harcèle de mails. Cela dure depuis l’après-élection de 2018", assure-t-il.
Concernant le détournement dont l’accuse Roland Vanseveren, Alain Happaerts assure que tous les bénéfices engendrés lors des événements et toutes les aides perçues par le comité scolaire ont bel et bien été utilisés pour l’école et pour les enfants. “Le comité a offert trois tableaux blancs numériques. Lors de chaque rentrée scolaire, on offre le petit-déjeuner aux élèves et à leurs parents. On organise également une Saint-Nicolas tous les ans, durant laquelle les enfants reçoivent des cadeaux”, énumère l’échevin. “L’argent est dépensé tout au long de l’année pour l’école. J’ai la confiance des enseignants et de la direction.”
1.900 euros pour un voyage en 2019
Quant à un voyage scolaire à Poitiers et au Puy du Fou organisé en mai 2019, pour lequel le trésorier n’a pu prouver l’existence de facture lorsque nos confrères l’ont interrogé, il se défend: “Les 1.900 euros accordés par la commune ont été utilisés pour payer la société de transport. J’ai moi-même avancé l’argent avant d’être remboursé par le collège dix mois plus tard. La facture n’est pas chez moi, elle est en possession de l’institutrice dont la classe est allée en voyage”, assure Alain Happaerts. Quant au reste du voyage, il précise qu’il a été financé par l’épargne des parents et par une somme de 50 euros par élève, pour un total de plus de 2.000 euros, versée par le comité scolaire.
“Aujourd’hui, on me salit. Non seulement, j’en subis les conséquences, mais ma famille aussi. (...) C’est un scandale.”
Ce sujet a également soulevé la question de l’octroi. En effet, Alain Happaerts siégeait au conseil lorsque la commune a accordé le financement au comité. Or, selon l’article L1122-19 du code de la démocratie locale, “il est interdit à tout membre du conseil et au bourgmestre d’être présent à la délibération sur des objets auxquels il a un intérêt direct, soit personnellement, soit comme chargé d’affaires”. À la RTBF, l’échevin avait répondu qu’il ne savait pas que sa présence était illégale. Aujourd’hui, il revient sur ce qu’il a dit. “Il aurait fallu que j’aie un intérêt privé, or, ce n’est pas le cas. Ce que je fais, c’est pour le bien du comité, pas pour moi. En plus, la notion de ‘chargé d’affaires’ est assez floue. À la limite, j’étais autorisé à rester”, nous rétorque le trésorier.
“Cela fait neuf ans que je suis président du CPAS, et vingt ans que je travaille comme bénévole au sein du comité scolaire. Je n’ai jamais rentré de notes de frais. Par le passé, c’est même moi qui ai mis le doigt sur des détournements d’argent. Et aujourd’hui, on me salit. Non seulement, j’en subis les conséquences, mais ma famille aussi”, dénonce Alain Happaerts. “Une épée de Damoclès pèse dorénavant sur moi. C’est un scandale. Je pense que je vais aller porter plainte pour diffamation.”
Une “guéguerre pour détourner le débat”
Roland Vanseveren n’entend pas les arguments de l’échevin. Il réclame plus qu’une énumération des dépenses dans la presse. “Pourquoi ne veut-il pas communiquer aux élus du conseil communal les comptes des fêtes que son comité organise avec le soutien de la commune? Si M. Happaerts n’a rien à cacher, si les comptes de son comité sont clairs, si les bénéfices sont bien intégralement affectés à l’école, où est le problème d’ouvrir ses livres? Pourquoi dit-il accepter de les montrer aux parents, mais pas à un élu?”, s’interroge le conseiller communal, qui ajoute, en outre, que le collège communal de Berloz aurait refusé de divulguer l’identité des membres du comité des fêtes de l’école. “Le comité bénéficie plus que régulièrement de subventions communales. N’est-il pas normal que sa composition soit communiquée aux élus?”, poursuit l’écologiste.
“Contrairement à ce que M. Happaerts cherche à faire croire, les plaintes ont été déposées par tous les groupes politiques de la minorité.”
Pour Roland Vanseveren, le président du CPAS se victimise et le diabolise pour détourner le débat. “Contrairement à ce que M. Happaerts cherche à faire croire, les plaintes ont été déposées par tous les groupes politiques de la minorité: Christophe Ben Moussa au nom du groupe PS-#, Paul Jeanne en tant qu’élu indépendant ex-IC et moi au nom du groupe Ecolo.” Ces deux conseillers communaux signent effectivement la lettre envoyée au Parquet de Liège le 8 avril 2022, qui nous est parvenue. Dans celle-ci, nous apprenons, par ailleurs, qu’Alain Happaerts n’est pas le seul membre du collège pointé du doigt pour “détournements de fonds au préjudice de la commune de Berloz (...) et indices de conflits d’intérêts”. Sont aussi citées l’actuelle bourgmestre de Berloz, Béatrice Moureau, pour le comité “du bal du/de la bourgmestre”, et l’ancienne échevine Véronique Hans.
“M. Happaerts aime se présenter comme la victime du méchant Roland Vanseveren, victime d’une ‘guéguerre’ Roland Vanseveren contre Alain Happaerts. Ça lui permet d’éviter de parler du débat de fond. De répondre à ces questions interpellantes”, conclut le conseiller communal Ecolo.
“Flou artistique”
Il n’a pas fallu très longtemps avant que l’affaire, “qui soulève de nombreuses zones d’ombre quant à la gestion des finances du comité scolaire de Berloz”, parvienne aux oreilles du député, Rodrigue Demeuse (Ecolo), lequel a interpellé la ministre de l’Éducation, Caroline Désir, et le ministre des Pouvoirs locaux, Christophe Collignon, à ce sujet.
“Le président du CPAS de Berloz, par ailleurs échevin de l’Enseignement, porte également la casquette de trésorier du comité. En plus d’avoir voté des subsides en faveur de ce comité, ce qui lui est pourtant interdit par le code de la démocratie locale”, souligne le député wallon. “Le président du CPAS refuse de faire contrôler les finances du comité. Impossible, dès lors, de vérifier que les subsides communaux octroyés au comité scolaire sont bien utilisés aux fins pour lesquelles ils sont octroyés, c’est-à-dire dans l’intérêt de l’établissement scolaire et des enfants.”
Près d’un an plus tard, il y a urgence à avancer afin de faire toute la transparence dans cette affaire.
Rodrigue Demeuse exige des ministres Désir et Collignon qu’ils fassent toute la clarté sur cette affaire. “Il est urgent d’identifier où va l’argent récolté par le comité et où va l’argent octroyé par la commune. Est-ce qu’il bénéficie bien aux enfants? On est dans un flou artistique qui pose de très nombreuses questions”, estime-t-il.
“Il y a urgence à avancer”
Lors de la séance de la commission de l’Éducation de la FWB du 24 janvier, la ministre Désir a rappelé que les comités scolaires étaient “des entités indépendantes des établissements scolaires ou des pouvoirs organisateurs (...) sur lesquelles la Fédération Wallonie-Bruxelles n’exerce aucun contrôle”. Précisant que ce n’est pas à la FWB de “déterminer l’affectation des bénéfices des activités organisées par le comité scolaire”. Quant au contrôle des subventions octroyées par la Communauté française, la ministre de l’Éducation indique que le dernier contrôle effectué par un vérificateur à l’administration communale de Berloz date du 18 avril 2019. “Il me revient que, même si le décompte final n’avait pas été établi malgré les demandes du vérificateur, rien de préoccupant n’avait été remarqué à l’époque concernant le comité scolaire, qui n’était d’ailleurs même pas mentionné dans le rapport”, a-t-elle poursuivi. “J’ai demandé à mes services de procéder à une nouvelle vérification comptable dès le début de l’année 2023, afin de m’assurer du bon usage des subventions accordées par la Fédération Wallonie-Bruxelles.”
Quant au ministre des Pouvoirs locaux, il a indiqué, ce 31 janvier, devant le Parlement wallon, être au courant de l’affaire, en raison d’une plainte déposée par l’opposition berlozienne en mars 2022. “Malheureusement, la commission tombe un tout petit peu juste, parce que je viens seulement de recevoir la notification avec l’analyse. J’aimerais la soumettre d’abord à mes collaborateurs.” Christophe Collignon a, en outre, précisé que le parquet souhaitait “connaître le suivi qui sera donné à ce dossier”.
Rodrigue Demeuse interrogera à nouveau très prochainement les deux ministres sur ce dossier. “Une plainte a été déposée par l’opposition à Berloz en mars 2022. Près d’un an plus tard, il y a urgence à avancer afin de faire toute la transparence dans cette affaire”, conclut le député Ecolo.
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