Adrien, 16 ans, à propos du mal-être des jeunes: “Nous voulons être compris et entendus”
Écoles, activités sportives, ludiques ou culturelles, plus rien n’est pareil pour les étudiants depuis mars 2020. À l’âge de tous les possibles, ces adolescents et adultes en devenir sont contraints de mettre leur vie sociale entre parenthèses, et ils sont à bout, à l’instar d’Adrien, auteur d’une lettre ouverte intitulée “Génération en détresse”: “Aujourd’hui, mes rêves s’échappent. Et je les regarde s’envoler, impuissant.”
Adrien Charmetant a 16 ans. Il est élève au collège Sainte-Véronique, à Liège, où il se rend une semaine sur deux pour ses cours. L’autre semaine, il apprend derrière son écran d’ordinateur. Du moins, il essaie. Il est bon élève, mais Adrien admet que, comme nombre de ses camarades, il rencontre quelques difficultés et commence à accumuler du retard. “Ce n’est pas mon cas, mais je connais des gens qui sont en décrochage scolaire à cause de la situation actuelle. Le problème, c’est qu’ils ne l’admettent pas. Je ne sais même pas s’ils s’en rendent vraiment compte”, s’interroge le jeune homme.
“C’est gonflant”
Si l’évolution de la pandémie reste incertaine, pour lui, une chose est sûre: il faut reprendre les choses en main en ce qui concerne l’apprentissage scolaire. D’après lui, les étudiants manquent de motivation et d’espoir, ils ne trouvent plus de sens à leur travail: “Avant, on devait vite travailler entre deux activités. On était donc productif. Maintenant, on a “tout le temps” pour travailler, donc on postpose ou on travaille, mais on n’est pas aussi efficace. De manière générale, tout prend beaucoup plus de temps. C’est gonflant.”
Il ne pointe pas du doigt ses professeurs, qui ne sont pas formés à donner cours de la sorte, et font tout pour que tout se passe le mieux possible. Ce qu’il dénonce, c’est le trop-plein général de sa génération, et peut-être aussi, le manque de moyens mis en place:
On est inondé de devoirs, on est seul la moitié du temps à la maison. À notre âge, c’est difficile, voire impossible, de s’autodiscipliner!
Un an d’effort
Dès le début de la pandémie, deux générations étaient au centre des débats: les jeunes et les personnes âgées. Si l’on a tâché de préserver nos aînés, en revanche, les adolescents ont souvent été pointés du doigt lorsque les chiffres de contaminations augmentaient. Et parfois, ils le sont encore à coups d’arguments faisant référence aux guerres qu’ils n’ont jamais connues.
Peu importe l’époque, à leurs âges, les jeunes rêvent de rencontres, de découvertes. Des choses qu’ils ont dû mettre entre parenthèses. “Nous avons prouvé pendant près d’un an que nous respectons toutes les règles sanitaires, car nous savons qu’elles ont du sens”, explique Adrien. “J’aimerais donc dire aux gens qui critiquent encore les jeunes que, au lieu de voir le négatif, ils pourraient voir le positif. Dans un sens, nous remercier pour cette année d’effort!”
On va continuer, mais nous demandons du soutien pour ne pas craquer.
“Nous voulons être compris et entendus”
Le 25 janvier dernier, Adrien a écrit une lettre ouverte adressée aussi bien aux adolescents qui, comme lui, en ont assez de cette situation, et aux autorités publiques. Il a également publié une pétition en ligne dans laquelle il réclame la réouverture des activités sportives, la reprise de l’école à temps plein et l’agrandissement de la bulle sociale. Il a déjà récolté près de 1.900 signatures.
L’idée lui est venue un soir, alors qu’il était en train d’étudier. Il a littéralement craqué, nous explique-t-il, parce qu’à part ses cours, il n’avait le droit de rien faire pour se vider la tête. Pas de petite soirée avec des amis, pas de vacances, pas d’activités sportives ou ludiques. Rien du tout.
(Suite de l’article ci-dessous)
“Je ne suis pas le plus à plaindre dans cette crise, et je sais que beaucoup de jeunes se sentent incompris. Avec cette lettre, je voulais mettre des mots sur ce que nous ressentons et nous donner un espace de parole”, indique Adrien. “Le jeune n’a pas sa place dans les débats, on a toujours été mis de côté. Au début, c’était légitime. Mais maintenant, ça devient tout aussi compliqué pour nous. Nous voulons être compris et entendus.”
Des rencontres prévues
L’étudiant liégeois a reçu beaucoup de soutien de jeunes, mais aussi de parents et de professeurs.
Cela montre bien que c’est un phénomène partagé par tous, et que beaucoup de gens souffrent. On doit s’entraider et nous surmonterons cette crise tous ensemble.
En outre, une rencontre est prévue avec la direction du collège Sainte-Véronique.
Adrien a également reçu des retours de personnalités politiques avec qui il devrait bientôt discuter par visioconférence. Il espère qu’ils pourront trouver des réponses aux interrogations des jeunes, et donner des solutions pour leur redonner de l’espoir et le goût de la vie.
Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.
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