“Après l’hiver, le pire sera derrière nous” mais en attendant, la fermeture des écoles et le confinement guettent
“Le menace de voir nos hôpitaux craquer sous la pression de l’afflux de patients demeurera encore tout l’hiver”, prévient Steven Van Gucht, le visage imperturbable de Sciensano. Faudra-t-il donc vraiment attendre le printemps, voire plus longtemps encore, pour récupérer une vie plus normale? Que peut-on espérer à court et à long terme? La réponse des scientifiques.
Tout d’abord, il y a un consensus: non, “vivre avec le virus” n’est pas une option. Le professeur en biostatistique Geert Molenberghs (UHasselt et KU Leuven) le dit très clairement: “Si nous laissons le virus circuler et vivons comme d’habitude jusqu’en janvier 2020, notre système de santé va s’effondrer. Nous devrions laisser des gens mourir sans recevoir de soins. Beaucoup de patients moins solides n’y survivraient pas. Il y a un mot pour ce choix: l’eugénisme. De plus, on voit de plus en plus de secondes contaminations. Donc l’immunité à vie est une utopie. Le seul bon virus est un virus éteint. Il faut essayer de l’écraser et espérer qu’il ne file pas sous votre semelle”.
Faire baisser la courbe en hiver, alors que tout le monde reste à l'intérieur, ce n’est pas évident. Même si le gouvernement espère que sous 14 jours, nous verrons un premier effet des mesures
Mais comment faire? “Nous devons absolument faire descendre les chiffres sous les 100 contaminations par 100.000 habitants endéans deux semaines. Ce n’est qu’à ce moment que l’épidémie est gérable”, décrit le cabinet du Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD). “Mais avec 816 infections par 100.000 habitants, on en est encore loin”. Et casser la courbe à l’aube de l’hiver, alors que tout le monde reste à l’intérieur, c’est tout sauf évident. Même si le gouvernement ose encore espérer que dans 14 jours, les mesures en vigueur depuis lundi (réduction des contacts sociaux, fermeture de l’horeca, couvre-feu) auront leurs premiers effets.
Hôpitaux submergés
“Nous devons avant tout faire en sorte que notre système de soins de santé continue de tourner”, réagit Pedro Facon, le commissaire Covid du nouveau gouvernement. “C’est notre but premier: parvenir à ce que le personnel de première ligne ne se retrouve pas face à une mission impossible et que nous ayons suffisamment de lits”. Selon Steven Van Gucht: “Le gros problème est que nos hôpitaux sont quasi pleins et qu’à ce rythme, nous ne pourrons pas soigner tous les patients qui en ont besoin. Et nous resterons face à cette menace tout l’hiver”.
“Il était capital de recourir à de nouvelles mesures. Pour baisser les chiffres, il nous faudra certainement quatre semaines. Quant à dire si l’horeca pourra rouvrir, je n’ose pas me prononcer. Je ne m’aventure à donner aucun délai. C’est vrai que jusqu’ici, l’horeca avait fait tout le nécessaire, mais l’été était un contexte tout différent. Si les cafés et restaurants rouvrent vraiment leurs portes, ce sera probablement avec des protocoles supplémentaires. Par exemple limiter davantage le nombre de personnes par table. Ou avec des chauffages extérieurs afin que les gens puissent s’asseoir plutôt dehors”.
Si les courbes ne descendent pas sous quatre semaines, nous nous dirigeons vers un nouveau lockdown. Et il n'y a plus grand chose qui nous sépare de ce pas
“Fermer les écoles est une piste”
Pas d’issue claire pour l’horeca, mais avec l’arrivée du baromètre du coronavirus, nous devrions malgré tout voir plus clair dans quelques jours sur les étapes qui nous attendent. Le baromètre déterminera à partir de quels chiffres - contaminations et hospitalisations - nous nous situons sur l’échelle des niveaux d’alarme. Chaque niveau correspond à des mesures plus ou moins strictes. Nous démarrons déjà à la phase 4, c’est-à-dire la phase la plus grave. Mais quelle est l’étape au-delà, vu qu’on sait que les chiffres peuvent encore s’envoler? “Si les courbes ne s’améliorent pas dans le courant des 4 prochaines semaines, nous nous dirigeons vers le confinement. Et on n’en est plus très loin désormais”, analyse le Pr Molenberghs. “Mais en étant au plus haut niveau, on peut déjà décider d’autres mesures, comme la fermeture des écoles. En Wallonie, on y est presque”.
Steven Van Gucht évoque également la piste de la fermeture des écoles comme mesure supplémentaire alors que nous sommes toujours en phase d’alerte 4. “L’enseignement secondaire peut passer en code rouge. L’enseignement supérieur peut encore davantage investir sur les cours à distance. Les étudiants devraient soit rester à la maison, soit rester au kot mais avec interdiction d’alterner comme ils le font actuellement. On peut voir quelles entreprises sont essentielles, pour envisager la fermeture. Ce qu'on ne veut pas, c’est le véritable lockdown. Espérons que cela n’arrive jamais. On veut laisser les magasins ouverts, et un contact rapproché est le minimum absolu”.
Après la pluie, le vaccin et le beau temps
Mais après l’hiver, Steven Van Gucht croit à une lumière au bout du tunnel. “À ce moment-là, cela ne pourra être que plus facile. On espère le vaccin d’ici le printemps et avec un temps plus clément, cela évitera une grosse pression. Ensuite, nous devrons être prudents pendant longtemps car le virus, comme tout virus de la grippe, pourra provoquer des pics çà et là. D’ici 2 à 3 ans, il pourra enfin évoluer comme un simple rhume viral”.
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Independer
174 euros d'amende si votre enfant ne se trouve pas dans un siège auto correct : voici toutes les règles
Jusqu’à quel âge vos enfants doivent-ils être installés dans un siège en voiture ? Et si votre enfant n’est pas assis correctement, êtes-vous assuré en cas d’accident de voiture ? Independer.be vous explique tout. -
mise à jour
Les activistes qui occupaient le siège du PS ont décidé de quitter les lieux
Plusieurs dizaines de personnes - se revendiquant avant tout comme des citoyens en colère - ont investi lundi matin le siège du PS, à Bruxelles, a constaté sur place l’agence Belga. Décidés à y rester jusqu’à ce que le président du parti, Paul Magnette, vienne les écouter, ils ont finalement quitté les lieux sans avoir obtenu gain de cause, quatre heures plus tard. -
Montelco
Promos folles au pays des télécoms : offrez-vous un abonnement internet moins cher pour Noël
Les vacances de Noël approchent. Cela signifie non seulement que vous et vos enfants serez plus souvent à la maison, mais aussi que vous serez beaucoup plus souvent sur internet pour jouer et regarder des films de Noël en streaming, par exemple. Comment garantir une connexion internet suffisante pour toute la famille ? Et à quoi devez-vous faire attention au moment de souscrire un abonnement ? MonTelco.be a mené l’enquête. -
Pierre-Yves Dermagne ne veut plus de monarchie en Belgique: “Parce que je suis un homme de gauche”
Le vice-Premier ministre PS Pierre-Yves Dermagne a réaffirmé dimanche son "engagement républicain", tout en soulignant qu'il s'agissait d'un choix personnel et de longue date. -
Un enfant attaché à son lit avec du ruban adhésif: les crèches Mippie en Moppie de Keerbergen doivent fermer définitivement
La crèche Mippie en Moppie 1 de Keerbergen (Brabant flamand), fermée en novembre dernier, ne pourra finalement pas rouvrir, a annoncé lundi l’agence flamande Opgroeien. La semaine dernière, la crèche 2 du même groupe à Keerbergen a également perdu sa licence.
-
Independer
Leasing ou achat pour votre nouvelle voiture? Les avantages et inconvénients
Acheter une voiture et bien l’entretenir coûte beaucoup d’argent et de temps. C’est pourquoi, même en tant que particulier, cela vaut la peine de demander une offre à la fois pour un crédit auto et pour une formule de leasing. Mais quelle est la différence? Independer.be vous explique tout. -
Valérie De Bue revient sur le licenciement de son chef de cabinet: “Je n’ai jamais été informée de faits de harcèlement”
-
Les cantines d'entreprise délaissées depuis la pandémie
Les cantines d’entreprises vivent des temps difficiles depuis le début de la crise du Covid, qui a vu les besoins changer et le télétravail connaître un essor sans précédent, rapporte mardi le journal Het Nieuwsblad, sur base de chiffres de Foodservice Alliance.