Au fait, pourquoi fête-t-on la Fédération Wallonie-Bruxelles le 27 septembre?
La Fédération Wallonie-Bruxelles souffle ce lundi ses 50 bougies, un anniversaire aux faux semblants de fête vu les menaces qui pèsent sur l'institution. Mais au fait, pourquoi fête-t-on la FWB - ou comme certains disent encore la “Communauté française” - le 27 septembre?
Comme l’explique l’institution sur son site internet, le 27 septembre fait référence à une date fondatrice de la Belgique. C'est en effet dans la nuit du 26 au 27 septembre 1830 que le Prince Frédéric, deuxième fils de Guillaume Ier des Pays-Bas, assiégé avec quatorze mille soldats, a quitté le Parc de Bruxelles où il s’était retranché sous la pression du peuple de Bruxelles. Aidés par des volontaires wallons, les Bruxellois s'étaient organisés en une milice armée forte d’environ six mille hommes, originaires de tous groupes sociaux. La fuite du Prince Frédéric consacre donc la victoire sur l’occupant hollandais et le début de l’indépendance de la Belgique (proclamée le 4 octobre). On l’a compris: la référence historique n’a pas été choisie par hasard, mais pour souligner l’importance de la solidarité entre Wallons et Bruxellois.
“C’est une sorte d’appropriation historique un peu bizarre dans le sens ou globalement le 27 septembre n’a rien à voir avec la Communauté française et ce n’est certainement pas une victoire des francophones contre les Hollandais, c’est une victoire belge ou une victoire bruxelloise (d’ailleurs majoritairement néerlandophone à l’époque, NDLR) contre les troupes hollandaises”, notait néanmoins Serge Jaumin, professeur d’histoire à l’ULB, à nos confrères de la RTBF. La Belgique a d’ailleurs célébré sa fête nationale le 27 septembre jusqu’en 1890, avant de préférer le 21 juillet (qui correspond à la prestation de serment de Léopold 1er), afin de ne pas trop froisser nos voisins du nord chaque année.
La date du 27 septembre pour la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a été fixée par décret qu’en 1991, soit vingt ans après la création de l’institution. C’est en effet en 1970-1971, à la faveur de la toute première réforme de l’État, que celle qu’on appelait alors “Communauté culturelle de langue française” voit le jour. Jusque-là unitaire, la Belgique, traversée depuis longtemps par des tensions entre Wallons et Flamands, se voit alors affublée de ses tout premiers éléments de fédéralisme. Trois Communautés (francophone, flamande et germanophone) et trois Régions (wallonne, flamande et bruxelloise) sont ainsi créées.
Mais à l'époque, seules les Communautés furent dotées de leur propre assemblée -appelée "conseil culturel"- avec le pouvoir d'adopter des textes ayant force de loi, appelés "décrets", mais seulement pour les matières culturelles et linguistiques.
Le conseil culturel francophone, l'ancêtre de l'actuel Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, se réunit ainsi pour la première fois le 7 décembre 1971.
Son utilité est de plus en plus remise en question
Au fil des réformes de l'État successives, la Fédération Wallonie-Bruxelles - toujours officiellement désignée sous le nom de "Communauté française" dans la Constitution - voit alors progressivement son terrain d'action s'étendre à toutes les matières personnalisables, de l'éducation à la culture, en passant par la petite enfance, la politique du sport ou les maisons de justice notamment.
Malgré ses compétences importantes et son âge respectable, l'institution reste néanmoins encore aujourd'hui mal connue du grand public. Et son utilité est de plus en plus remise en question dans le landerneau politique.
Censée être le trait d'union entre les francophones de Bruxelles et de Wallonie, la Fédération est accusée de contribuer à l'illisibilité des pouvoirs en Belgique, la fameuse "lasagne institutionnelle". Sa subsistance gêne en réalité surtout les aspirations des régionalistes, qui lorgnent de plus en plus ouvertement ses compétences.
Une institution très fragile financièrement
Contestée politiquement, la Fédération Wallonie-Bruxelles a aussi pour malheur d'être très fragile financièrement.
Dépourvue de tout pouvoir fiscal, peu gâtée par la loi fédérale de financement, l'institution est en déficit chronique depuis des années. Cette année, le dérapage se montera à 10% de ses recettes. Et il devrait en être ainsi jusqu'à la fin de la législature. La Fédération ne survit donc qu'en creusant sa dette. A bon compte, pour le moment...
Il y a quelques mois, son ministre du Budget, Frédéric Daerden, le reconnaissait d'ailleurs sans détour: la situation de la FWB n'est "pas tenable", avait-il lâché devant le Parlement.
Ses jours sont comptés, selon certains
A l'heure où le scénario d'une Belgique fédérale limitée à quatre Régions est de plus en plus évoqué au plus haut niveau pour l'après-2024, beaucoup estiment que les jours de l'institution sont à présent clairement comptés.
Lundi 27 septembre, à la réception officielle prévue à l'hôtel de ville de Bruxelles, lorsque tout le gratin politique belge lèvera son verre en l'honneur de la quinquagénaire, d'aucuns pourraient d'ailleurs bien penser à sa prochaine mise en bière...
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Guide-epargne.be
Pourquoi les grandes banques augmentent-elles leurs taux d'épargne moins rapidement que les petites?
-
Guide-epargne.be
Que se passe-t-il avec mon plan d’épargne-pension si je décède?
Ceux qui épargnent pour leur pension, constituent un capital supplémentaire en vue de leur retraite. Ce capital devra aussi leur permettre de bénéficier d’un niveau de vie décent ultérieurement. Mais que se passera-t-il au cas où la personne épargnant pour sa pension décéderait plus tôt que prévu? Qui recevra l’argent dans ce cas? Et ce bénéficiaire sera-t-il imposé sur cette somme? Ci-dessous, Guide-epargne.be vous fournit un aperçu de la situation. -
Montelco
La Belgique 39e au classement des pays ayant l'internet le plus rapide: qu'en est-il des différents opérateurs?
Un internet rapide et stable : vous considérez cela comme acquis, jusqu’à ce que votre connexion tombe en panne, bien sûr. De nos jours, c’est un outil indispensable, non seulement pour les activités de détente telles que les jeux ou la lecture en streaming de films et de séries, mais aussi pour ceux qui travaillent à domicile ou qui participent régulièrement à des réunions virtuelles. Grâce à ces conseils de base de Montelco.be, vous vous assurez que votre internet est suffisamment rapide. -
Le conflit entre Dupuis et Isabelle Franquin autour du nouvel album de Gaston Lagaffe perdure
Les interprétations divergent quant à la lecture de l’arbitrage autour du nouvel album de Gaston Lagaffe, ont expliqué mercredi les conseils d’Isabelle Franquin, fille unique du dessinateur. Dupuis estime avoir l’autorisation de sortir cette BD, dessinée par Delaf, alors que la détentrice du droit moral du travail d’André Franquin dit ne pas avoir eu de droit de regard sur le projet final. Il s’agit pourtant d’une condition du contrat de cession signé par l’auteur en 1992, ont dénoncé les conseils d’Isabelle Franquin. -
Grave accident sur l’E40 à Jabbeke: deux personnes perdent la vie
Deux personnes ont perdu la vie dans un accident de la route survenu mercredi soir sur l’autoroute E40 à hauteur de Jabbeke, en Flandre occidentale.
-
Plusieurs victimes dans un incendie à Deurne
-
La guerre des supermarchés est déclarée: pourquoi la Belgique est-elle menacée?
Vers une vague de faillites dans nos supermachés? De nombreux clients ont déjà pris l’habitude de faire leurs courses de l’autre côté de la frontière et la tendance pourrait encore s’amplifier à l’avenir. Quelles sont les principales différences avec nos voisins? Pourquoi la Belgique subit-elle la guerre des prix et comment la pression s’exerce-t-elle sur notre marché? Tour d’horizon dans les rayons. -
Olivier Vandecasteele et sa mère ont été reçus par le roi Philippe
Olivier Vandecasteele et sa mère ont été reçus mardi après-midi par le roi Philippe au château de Laeken. Ils y sont arrivés avec une demi-heure de retard... à la suite d’une confusion avec le Palais royal, à Bruxelles.