Avec ou sans la N-VA? La réponse d’Elio Di Rupo

Si l’on en croit les récents sondages, la N-VA conserverait assez largement son leadership au nord du pays alors que les socialistes caracolent en tête en Wallonie. Ajoutez à cela le retour en force du Vlaams Belang en Flandre et d’Ecolo à Bruxelles et en Wallonie, et l’on constate une Belgique plus que jamais divisée sur le plan politique. Les néerlandophones votent toujours plus à droite, et les francophones virent à gauche toute.

Une optique qui pourrait rendre le pays ingouvernable tant la fracture semble plus que jamais profonde. A moins d’évincer les potentiels leaders flamand ou wallon de la table des négociations, ou que ceux-ci s'accordent contre toute attente à former un gouvernement, en route vers le confédéralisme, a déjà prévenu la N-VA.

Alors, le PS peut-il vraiment se passer de la N-VA? C'est la question qui a été posée à Elio Di Rupo ce matin sur les ondes de Bel RTL. Et le moins que l’on puisse écrire, c'est que le président des socialistes francophones s’est montré plutôt évasif, même si, soyons honnêtes, sa réponse penche plutôt vers le “non.”

L’enjeu de dimanche, c'est avec ou sans la N-VA?  “Non, l’enjeu principal est de savoir si le parti socialiste sera suffisamment fort pour faire changer les choses et ne pas permettre au gouvernement actuel de poursuivre la désagrégation de notre société. Aujourd’hui, il y a un appauvrissement généralisé, de la classe moyenne et des personnes qui ont très peu de revenus. D’une manière générale, il y a une grande insatisfaction”, assure Elio Di Rupo.

Quid du Vlaams Belang, si celui-ci fait un gros score? Là-dessus, le Montois est catégorique: “C'est hors de question! Pour la N-VA, nous avons déjà dit à maintes reprises que nous ne voulions pas gouverner avec eux”, rappelle le socialiste.

Prétendre cela alors qu’on n’aura peut-être pas le choix de gouverner avec la N-VA, est-ce hypocrite, comme l’a déclaré Charles Michel? Elio Di Rupo, lui, n’a pas l’intention “de se laisser dominer par la N-VA” comme Charles Michel l'a été durant la défunte législature, assène-t-il. “Nous voulons être le pilier d’un changement. Quand j’entends Charles Michel faire des mamours à la N-VA, je trouve ça relativement indécent.”