“Ça n’arrive pas qu’aux autres”: des victimes d’accidents témoignent dans la nouvelle campagne de l’AWSR

Après deux années de pandémie, le nombre de victimes de la route est en augmentation en Wallonie. Selon l’AWSR, cela est notamment dû au retour des événements festifs propices à la consommation d’alcool, tels que les festivals, les soirées et les fêtes de famille. Chaque année, l’alcool est responsable d’un accident corporel sur six (15%) en Wallonie. Durant les fêtes, ce chiffre augmente pour atteindre un sur cinq à Noël, et un sur trois le jour de l’an, soit jusqu’à deux fois plus que la moyenne annuelle.

En outre, 200 personnes sont impliquées chaque semaine dans un drame lié à la route. Un chiffre qui grimpe encore lorsque l’on prend en compte les proches des victimes. “Ça n’arrive pas qu’aux autres”, insiste l’agence wallonne, qui, par l’intermédiaire de son service d’accompagnement des victimes de la route, a décidé de donner la parole aux personnes touchées par un accident. Une façon pour elle d’inciter les Wallons à adopter un comportement responsable à l’approche des fêtes de fin d’année.

Parmi les témoignages, celui de Carine, renversée par un véhicule en juillet 2020, alors qu’elle était à pied. Très gravement blessée, elle garde encore des séquelles physiques importantes, avec des difficultés à se déplacer et à réaliser des gestes simples au quotidien. “Quand je suis rentrée de l’hôpital, j’interdisais à mon compagnon d’entrer dans la salle de bain. Puis un jour, je me suis mise toute nue dans la salle de bain et je l’ai appelé. Je lui ai dit: ‘Regarde-moi.’ Et lui ai demandé s’il comptait continuer sa vie avec moi, ou s’il comptait me lâcher”, raconte Carine, qui s’est longtemps sentie mal à l’aise dans ce corps abîmé qu’elle devait apprivoiser. “Il m’a dit que l’enveloppe extérieure ne comptait pas, que c’était le cœur qui comptait.”

Rose-Marie a perdu son fils Joachim en septembre 2018. Le jeune homme a été percuté par un conducteur alcoolisé et en excès de vitesse. Le décès de son fils a laissé un grand vide dans le cœur de Rose-Marie, qui essaie tant bien que mal d’aller de l’avant. “Je me souviens avoir déjà pensé: ‘Déjà quatre ans, seulement quatre ans.’ Je n’arrive pas à savoir quel qualificatif je dois mettre”, explique-t-elle.

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Martin, quant à lui, n’avait que vingt ans lorsqu’il a provoqué un accident. Sous l’influence de l’alcool, le jeune homme a perdu le contrôle de son véhicule et s’est encastré dans un silo qui s’est effondré sur sa voiture. Il est resté plusieurs jours dans le coma. “C’était à moi de penser: ‘Non, faut pas que je reprenne le volant.’ C’est 100% de ma faute, je l’ai toujours dit”, indique-t-il. “J’étais un bon pilote sur la console, mais en réalité, je n’étais pas un bon pilote.” Près de six ans après l’accident, Martin garde encore d’importantes séquelles. S’il a réappris à parler, son cerveau est gravement touché.

Ces trois témoignages, qui font l’objet de spots vidéos, seront diffusés à la télévision durant la période des fêtes de fin d’année. En parallèle, des affiches installées le long des autoroutes et des routes secondaires rappelleront qu’un accident peut toucher n’importe qui, n’importe quand.

Le service d’accompagnement des victimes de la route de l’AWSR apporte une aide concrète en offrant un espace de parole, en communiquant des informations précises sur les assurances, en aidant à accomplir les démarches juridiques importantes, ou encore en renseignant l’existence de services spécifiques et de professionnels spécialisés qui peuvent aussi être activés en cas de besoin. Il est disponible via la ligne directe: 081/821.321.

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