Cinq sans-papiers sont montés sur deux grues à Bruxelles

Cinq sans-papiers en grève de la faim depuis quatorze jours sont montés dimanche soir sur deux grues situées à proximité de la Place de Brouckère à Bruxelles. Ces nouveaux occupants font partie du groupe qui a investi le 7 avril un bâtiment de l'ULB, avenue Buyl à Ixelles.

Trois occupants, une Marocaine, un Rwandais et un Marocain sont montés sur une grue dimanche vers 20H00. Les deux autres, un Algérien et un Marocain, auraient escaladé la seconde grue vers 21H00. Ils réclament la régularisation de leur situation. L'un des occupants souffrirait de problèmes psychiatriques.

Selon des grévistes de la faim de l'ULB, les sans-papiers qui sont montés sur la grue n'étaient pas les plus actifs du groupe. La police a dressé autour des grues un mini-périmètre de sécurité mais n'est pas restée sur place. Vers minuit, des policiers sont restés à proximité d'une des deux grues pour empêcher d'autres personnes d'y monter.

Le comité de soutien des sans-papiers de l'ULB accompagné par une foule de curieux se trouvaient au pied de la grue.

"On n'arrive plus à retenir les gens car ils n'ont plus d'espoir. On ne sait plus quoi faire. A chaque fois, les échéances pour la circulaire ont été reportées. On a cru jusqu'au bout vendredi à une solution. On voulait préparer des actions pour le mois de septembre mais les gens ici ne veulent plus attendre. Ils ne croient plus aux promesses du gouvernement" a expliqué Faouzi Lotfi, l'un des occupants de l'ULB.

"Nous sommes ici pour soutenir les sans-papiers. Nous les avons soutenus dès le premier jour d'occupation et durant toutes leurs actions. Après deux semaines de grève de la faim, il est difficile de les raisonner mais nous ne sommes pas là pour les encadrer. Ce sont des adultes. Les étudiants qui restent sont toujours mobilisés car pour les sans-papiers il n'y a pas de vacances" a déclaré Leïla Mouhib, du Comité d'actions et de soutien aux sans-papiers de l'ULB.

Interrogé par l'agence Belga par téléphone, l'avocat Georges-Henri Beauthier, qui a participé aux négociations pour les grévistes de la faim de l'église de Forest, de l'ULB et de la maison de l'Amérique latine à Ixelles, estime que les avocats ne peuvent plus exercer leur profession car "faute de circulaire, on est sorti du terrain du droit" a-t-il dit. Il considère que les décisions "arbitraires" de l'Office des étrangers ne peuvent engendrer qu'une forme de révolte.

Me Beauthier craint pour les jours prochains de nouvelles occupations de bâtiments publics et d'églises à Bruxelles et en Wallonie par plusieurs centaines de sans-papiers et de nouveaux actes de désespoir, comme des grèves de la faim ou des occupations de grues. "J'avais prévenu la ministre Turtelboom" a-t-il déclaré. (belga/7su7)