“Combien de pizzas seront livrées, combien de gens à l’intérieur des maisons”: la gouverneure va fliquer les Anversois

Magasins rouverts, températures glaciales, menus de fêtes à emporter... la magie de la fin d’année commence à titiller certains Belges au point d’envisager un coup de canif dans le contrat. On vous l’expliquait ici, une partie de la population a décidé de braver les règles sanitaires qui restent en vigueur en Belgique malgré la fin d’année: couvre-feu, rassemblements - même familiaux - interdits au-delà du contact rapproché, horeca fermé. Pas question cependant de fermer les yeux et de laisser faire, du moins en province d’Anvers. La gouverneure se réunit avec les bourgmestres de la province afin de tuer dans l’œuf toute velléité de désobéissance. Ceux qui espéraient que le maintien des mesures ne serait qu'un effet d’annonce vont être déçus...

Des mesures plus strictes que les règles décidées par le fédéral vont être instaurées en concertation avec les bourgmestres des communes de la province d’Anvers, a d’emblée souhaité prévenir Cathy Berx. Il s’agira vraisemblablement d'un renforcement des mesures existantes mais aussi d’un contrôle accru du respect des mesures existantes, a-t-elle exposé à Het Laatste Nieuws avant même que la réunion n’ait lieu. 

Pour la gouverneure, un seul objectif compte: éviter coûte que coûte une nouvelle flambée de l’épidémie après les vacances de Noël. “J’espère que les conséquences de Thanksgiving aux États-Unis permettront de comprendre ce que nous risquons ici. Nous ne voulons pas d'une nouvelle vague après les fêtes”, résume-t-elle. 

Si elle se refuse encore à donner beaucoup de détails sur l’ampleur des mesures qu’elle veut prendre, elle annonce déjà qu’il ne sera pas question pour les enfants d’aller chanter aux portes pour le Nouvel an, une tradition bien ancrée dans la province.

Appliquer les mesures, voilà le motto de cette fin d’année qui tombe en pleine seconde vague de la pandémie de coronavirus. La gouverneure veut tout investir dans le respect des mesures et cela passe par donner tous les moyens aux forces de l’ordre pour procéder à des contrôles. Des équipes supplémentaires sillonneront donc les villes afin de garder les citoyens à l’œil. Des exemples concrets? “Cela ira de voir combien de personnes se trouvent dans les maisons à vérifier combien de pizzas sont livrées à domicile”, expose-t-elle.

Et vu que les courbes ne baissent plus, voire augmentent par endroits, certains spécialistes (virologues, médecins, biostatisticiens,...) avancent qu’il faudrait délimiter un périmètre maximal afin de forcer les Belges à limiter leurs déplacements. La gouverneure d’Anvers adhère totalement à une telle restriction dans sa province. “Si les experts prônent un périmètre délimitant les déplacements non essentiels, je me joins à eux. Certainement pendant les fêtes, parce qu’alors, les magasins sont de toute façon fermés”, résume-t-elle.

De plus, Cathy Berx estime que les employés se rendent encore beaucoup trop au bureau alors que ce n’est pas forcément nécessaire. “Il y a beaucoup plus de déplacements et beaucoup moins de télétravail. L’inspection sociale doit contrôler davantage et toutes les entreprises doivent faire en sorte que leur personnel travaille de la maison. Toute forme de travail administratif doit se faire de chez soi, pas au bureau”, conclut-elle.

Pendant ce temps, en Wallonie, il vient d’être décidé de repousser l’heure de début du couvre-feu - à minuit au lieu de 22 heures - pour le réveillon de Noël. Mais cette exception ne vaut que pour le 24 décembre; en effet, le couvre-feu est prolongé jusqu’au 15 janvier. Précisons quand même qu’en Flandre, on se contente actuellement du couvre-feu à minuit comme préconisé par le gouvernement fédéral. Mais après la réunion des bourgmestres et de la gouverneure, celui-ci pourrait justement être ramené à 22 heures au lieu de minuit à Anvers... pour le réveillon du 24 décembre. Surréalisme belge, on vous disait.