Crise du logement: une Liégeoise a mis au point une méthode pour déceler les logements inoccupés

Pour son mémoire, Mathilde Flas, a décidé de se pencher sur les logements inoccupés, “un sujet polémique de la crise actuelle”, du fait, notamment, du rapprochement entre “les logements sans personne et les personnes sans logement”, ou du fait du nombre de ménages en attente d’un logement social. Par ailleurs, l’étudiante liégeoise souligne le fait qu’avec la croissance démographique et à la restriction des terrains urbanisables, une pression graduelle s’exerce sur le marché du logement. “Pour garantir un accès à des logements décents et abordables, il est impérieux de mettre en place de réelles stratégies de lutte contre la rétention foncière et immobilière”, indique-t-elle.

Or, il est très difficile de savoir avec exactitude si un logement est habité ou non. C’est là que Mathilde Flas, et sa méthode simple, mais ô combien efficace, interviennent. Pour déterminer si une habitation est effectivement occupée ou si elle est abandonnée, l’assistante chercheuse croise la consommation énergétique au registre de domiciliation.

En 2021, alors que Mathilde travaillait sur la question du logement, trois nouvelles mesures ont été adoptées par le Gouvernement wallon pour renforcer sa lutte contre les logements inoccupés en Wallonie. Parmi celles-ci, le Gouvernement wallon a déterminé un seuil minimum de consommation énergétique. Dorénavant, un logement sera considéré comme présumé inoccupé s’il présente une consommation énergétique annuelle inférieure à 15 m3 d’eau ou à 100 kW d’électricité.

Cette mesure permettra d’identifier plus facilement les logements inoccupés. Les communes pourront ensuite engager le dialogue avec le propriétaire et enclencher les différentes procédures mises à leurs dispositions (réquisition douce, réquisition unilatérale, taxation des logements inoccupés, amende, action en cessation) avec l’aide des différents partenaires locaux (CPAS, sociétés de logements de service public, agences immobilières sociales, associations de promotion du logement, ...).

La méthode de Mathilde a été testée à Herstal et a permis de trouver pas moins de 888 logements inoccupés. Or, seuls 40 habitations à l’abandon avaient été recensées jusqu’alors.

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