D'où vient ce froid glacial? Et à quoi s’attendre dans les prochains jours? Des météorologues font le point

Selon les météorologues David Dehenauw et Frank Deboosere, les températures ne dépasseront pas 0 degré dans les prochains jours. “Lundi, il y a encore un risque de neige, mais le reste de la semaine, nous aurons probablement beaucoup de soleil. Il semble que le mois de février compensera la morosité du mois de janvier”, déclare M. Dehenauw. “Nous sommes constamment confrontés aux courants d’air du nord et du nord-est”, explique M. Deboosere. “C’est l’air de la Pologne et de la Biélorussie où il fait très froid. Il y a également une zone de haute pression en Scandinavie avec des températures qui peuvent apporter des gelées. Il va donc geler en Belgique jour et nuit jusqu’au week-end prochain”.

Selon M. Deboosere, les températures les plus basses seront enregistrées dans les endroits où la couverture neigeuse est la plus épaisse, car la neige est un très bon isolant. “S’il y a une couche de neige, la chaleur de la terre ne peut pas rayonner”, explique-t-il. “Il pourrait faire -10 degrés dans les prochains jours et je ne serais pas surpris qu’il fasse encore plus froid. Les nuits à venir, nous aurons les températures les plus basses dans la partie supérieure de la Belgique mais aussi dans la Campine car c’est là que la plupart des neiges sont tombées”.

Nous aurons donc six jours consécutifs de temps glacial, ce qui est plutôt rare en Belgique. Lorsqu’il gèle pendant cinq jours consécutifs, dont trois jours avec des températures minimales de -10 ou moins, il s’agit alors d’une vague de froid. “Je doute que nous y parvenions à Uccle”, déclare M. Deboosere. “Il y a longtemps que nous n’avions pas eu autant de jours de gel consécutifs. En 2012, nous avons eu quatorze jours de gel consécutifs entre le 30 janvier et le 12 février. En moyenne, nous avons sept jours de gel par an, et c’est le nombre que nous sommes susceptibles d’atteindre, car nous en avons déjà eu un cet hiver, où la température maximale est restée à -0,1 degré. Mais à titre de comparaison: à la fin du XIXe siècle, il y avait en moyenne 17 jours de gel”.

“Les climatosceptiques m’envoient des messages comme ‘Où en êtes-vous avec le réchauffement climatique?’ Comme si j’avais déjà dit qu’il n’y aurait plus d’hivers durs”, indique M. Deboosere. “Mais 2020-2021 ne sera pas considéré comme un hiver dur. Ce que nous vivons maintenant, c’est une poussée hivernale comme celles qui se produisaient plus souvent auparavant. En moyenne, nous avons moins de jours de neige aujourd’hui qu’il y a trente ou cinquante ans.”

La neige de dimanche avait été annoncée, mais le fait que les Ardennes restent sans neige était quand même remarquable. “Il y a la collision entre l’air chaud et l’air froid et cette frontière peut être n’importe où”, explique M. Deboosere. “La France et une partie des Ardennes sont restées longtemps dans l’air chaud. La pluie y est donc tombée au lieu de la neige.”

“Normalement, il fait plus froid dans les régions en altitude et c’est pourquoi il y neige plus souvent. Les Ardennes, et certainement les Hautes Fagnes, sont beaucoup plus hautes qu’Anvers, par exemple, il est donc normal que les précipitations dans les Hautes Fagnes tombent beaucoup plus souvent sous forme de neige. Les plus hauts sommets de notre pays comptent donc beaucoup plus de jours de neige que la Flandre. Ces derniers jours, c’était un peu différent en raison de la répartition de l’air chaud et froid. Les Ardennes n’étaient tout simplement pas suffisamment dans l’air froid”, ajoute le météorologue.

1895 - la température maximale était de -10,5 degrés

1895 - la température minimale était de -18,1 degrés

1985 - la température maximale était de -5,6 degrés (note : vraiment 1985 !)

1895 - la température minimale était de -12,9 degrés

-30,1 degrés, le 20 janvier 1940 à Rochefort

2019-2020 : 0

2018-2019 : 2

…

2012-2013 : 16

30 janvier 2012 - 12 février 2012 : 14 jours de gel consécutifs

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