Découvrez les trottinettes partagées à Charleroi et leurs astuces contre le vol

100 trottinettes électriques en libre-service sont arrivées mardi à Charleroi. Leur prix: 20 cents par minute.“Pour faciliter l’accès aux trottinettes, nous avons créé des Pass et comme à Namur, il n’y a pas de frais déblocage pour démarrer son trajet. C’est ultra simple et efficace! Il suffit de télécharger l’application (NDLA. via ce lien hypertexte), de choisir son mode de paiement et de scanner le code QR” complète le General Manager de Dott Belgique, Marien Jomier.

En complément, Dott offre une couverture d’assurance complète à ses utilisateurs (responsabilité civile et garantie individuelle accident). En s’inscrivant via l’application et en acceptant les conditions générales d’utilisation, les utilisateurs sont automatiquement assurés sans frais supplémentaires.

Dans un premier temps, une cinquantaine de points de stationnement vont être répartis dans le centre-ville carolo. “Nous voulons commencer petit avant de peut-être voir plus grand. C’est comme cela que nous avons opéré dans les autres villes. À Bruxelles, nous avons commencé par le quartier européen. Nous avons ensuite élargi nos services aux 19 communes de la Région Bruxelles-Capitale”. L’intra-ring de Charleroi compte environ 75.000 habitants.

Pour l’instant, une quinzaine d’arceaux pour vélos accueillent déjà les trottinettes. Ils se situent, entre autres, sur la place Verte ou sur la place Saint-Fiacre. Les autres emplacements seront définis plus tard en collaboration avec l’Échevin de la Mobilité, de la Transition Écologique et de la Sécurité Routière, Xavier Desgain (Écolo): “Nous allons partager nos données avec la Ville de Charleroi. Les résultats vont guider les prises de décision futures”. L’élu écologiste ajoute: “Nous allons suivre la façon dont les usagers emploieront les engins”.

Tout cela sera possible, car toutes les trottinettes sont équipées d’un traceur et sont géolocalisées. “En moyenne, à Liège et à Namur, les utilisateurs parcourent entre 1,8 et 2,5 kilomètres. Mais chaque ville a ses spécificités et nous ne présageons de rien pour Charleroi” déclare Marien Jomier.

Par rapport aux autres cités belges dans lesquelles Dott s’est déjà déployée, l’utilisation des trottinettes électriques comportera certaines spécificités carolorégiennes. Une charte entre la société franco-néerlandaise et les autorités communales a été signée en ce sens.

Concrètement, la vitesse maximale des trottinettes sera limitée à 18 kilomètres par heure alors qu’elle peut atteindre les 25 kilomètres par heure. “Dans certaines zones piétonnières, elle n’ira pas au-delà des huit kilomètres/heure”.

Mais ce n’est pas tout! Si une trottinette venait à sortir du centre-ville de Charleroi, elle s’arrêterait petit à petit automatiquement: “Un message apparaîtra sur l’appli pour prévenir la personne qu’elle s’apprête à sortir de la zone autorisée. En cas de non-respect de la zone de déplacement, cette personne risque une amende”.

C’est aussi ce dispositif qui doit permettre d’éviter les larcins. Mais l’entreprise compte également sur ses clients: “Ils peuvent signaler eux-mêmes lorsqu’il manque une trottinette. Sur l’appli, ils peuvent voir si une trottinette est annoncée disponible ou non. Si c’est le cas et que la trottinette n’est pas là, ils ont la possibilité de l’indiquer sur l’appli. D’autres signaux nous tiendront aussi informés”.

En cas de perte, de vol ou de stationnement illicite en dehors des zones prévues à cet effet, tout est prévu. Un coursier livreur de Brillo Cyclo se charge de récupérer les machines. Brillo Cyclo est une coopérative à finalité sociale qui offre des services de proximité dans le domaine du brico-dépannage, de l’entretien des espaces verts, du nettoyage, du repassage et du vélo.

Si une trottinette est endommagée, elle sera réparée. Et si c’est impossible, elle sera au moins partiellement recyclée.

Cette nouvelle activité a incité Brillo Cyclo à embaucher un demandeur d’emploi carolo. C’est justement le coursier livreur qui est amené à ramasser les trottinettes, mais aussi les vélos partagés qui sont délaissés. Il est notamment formé par l’opérateur expert dans la cyclo-logistique urbaine à Namur et à Mons, “Le Coursier Wallon”.

“La création d’emplois, c’est également important pour nous” raconte le General Manager de Dott Belgique. “Aujourd’hui, nous comptons une vingtaine de salariés. Ce sont des jobs locaux et responsables”. Pourtant, la société n’a pas encore de bureaux à Charleroi: “Nous attendons de voir comment cela se passe”. Marien Jomier n’assimile pas du tout cela à une phase test: “Ce n’est pas une phase test, car nous n’avons pas dans l’idée de nous arrêter. Nous sommes en phase d’apprentissage et nous cherchons d’abord à trouver la bonne méthode pour nous développer. Nous n’avons pas la vocation de nous dire que c’est trop difficile à Charleroi. La réputation de certains quartiers ne nous a jamais fait peur. On nous avait déjà mis en garde par rapport à certains endroits à Bruxelles, Liège ou même Namur. Et finalement, nous avons assumé notre présence dans ces quartiers et tout se passe bien”.

Évidemment, Dott n’est pas venu à Charleroi sans avoir effectué une étude de marché au préalable. Son représentant est resté vague quant à ces résultats: “Nous avons une idée, mais elle est très partielle. C’est très difficile de savoir jusqu’à quel point nous pouvons investir dans une ville. Car cela dépend de plein de facteurs incontrôlables et notamment de la population. Mais nous sommes confiants. Et parfois, les expériences nous valent de très belles surprises”.

L’opérateur de micro-mobilité franco-néerlandais est installé dans une vingtaine de villes européennes. Son arrivée à Charleroi confirme la stratégie de ses co-fondateurs français, Maxim Romain et Henri Moissinac qui est:

• une approche collaborative avec les villes et les écosystèmes locaux.
• des véhicules créés spécialement pour l’usage partagé.
• une approche responsable (opérations parfaitement intégrées, pas de “juicers”, les recharges sont réalisées dans un environnement sécurisé) et durable (réparation de toutes les trottinettes).

Quant à l’objectif de Xavier Desgain, il est triple:

• diminuer la pression automobile en centre-ville.
• combattre l’insécurité routière.
• faire baisser la pollution atmosphérique.

“La trottinette fait office de piéton augmenté” estime l’échevin. “Il permet de se déplacer plus rapidement et d’augmenter sa zone de déplacement. Il offre un temps de parcours idéal. En plus, c’est pratique et écologique”.

Des aménagements sur les routes en dehors des zones 30 kilomètres/heure sont prévus. Car les trottinettes électriques peuvent uniquement circuler sur les voiries. Par contre, elles peuvent emprunter les pistes cyclables et les Sens Uniques Limités (SULs). Cela vaut aussi pour les piétonniers et les quais, sauf que les piétons y sont prioritaires.

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