Denis Ducarme “atterré par le trait d’humour déplacé de Frank Vandenbroucke”

La “pause pascale” de quatre semaines adoptée par le Comité de concertation s'apparente à un “lockdown qui n’ose pas porter son nom”, appuie Denis Ducarme, au lendemain des restrictions relayées par le Premier ministre, Alexander De Croo. “On avait pourtant toujours dit qu’il n’y aurait pas d’effet yo-yo, pas de retour en arrière. Il y avait un engagement envers les métiers de contact, il n'a pas été respecté. Ce que je trouve également choquant, c’est qu’on annonce la fermeture, mais pas les nouvelles batteries de soutien qui doivent normalement aller de pair avec ce genre de mesures. On ferme, mais on ne dit pas aux indépendants sur quoi ils pourront compter.” 

Comme son président Georges-Louis Bouchez, il n’hésite pas à qualifier d’“échec”, ce nouveau confinement. “Un an plus tard, on est toujours dans une gestion de crise permanente, jamais dans une gestion de risques. Dans le chef de certains décideurs, il n’y a pas toujours l’équilibre entre les éléments épidémiologiques, économiques, sociaux et psychologiques.”

“L’objectif, c’est de diminuer les contacts au maximum”, poursuit-il. “Il y a une accumulation de mesures prises pour atteindre l’objectif déterminé, mais elles ne reposent pas sur une analyse en profondeur des risques existant pour un métier précis. Par exemple, il n’y a toujours pas d’éléments tangibles qui tendent à prouver que le secteur des métiers de contact favorise la propagation du virus.” 

“Malgré cela, ce sont les indépendants qui vont payer la facture de ce triple échec”, regrette Denis Ducarme qui promet que le MR “continuera à se battre pour eux”.  “Cela ne vous a pas échappé, David Clarinval, Georges-Louis Bouchez et moi-même avons exercé une pression forte depuis le début de l’année pour la réouverture des métiers de contact. En regard des chiffres, on verra quand on aura la possibilité de remettre cette pression pour marquer des avancées en faveur de la réouverture.”  

Les commerces non essentiels et les métiers de contact pourront-ils rouvrir de concert à la fin du mois d'avril comme prévu ou les autorités vont-elles à nouveau opter pour un plan de déconfinement “lent” et progressif? “On ne peut pas gérer les réouvertures et les fermetures de la même façon qu’il y a un an. La situation n’est plus du tout identique. Outre l’aspect économique, le découragement de la population ne se situe plus au même stade. De plus, on peut désormais compter sur le processus en cours de vaccination et sur les tests rapides. Jusqu’à présent, on ne voit pas quel va être l’impact de ces nouveaux outils dans le cadre du déconfinement. Mais une chose est claire, on ne peut plus imposer ce yo-yo encore un an à la société.” 

La réouverture de l’horeca le 1er mai semble compromise voire intenable en regard des nouvelles restrictions annoncées ce mercredi. “Frank Vandenbroucke semble avoir laissé tomber ce calendrier. C’est un nouveau coup de massue.”

À l’heure d’évoquer le changement de cap du Codeco en l’espace de cinq jours, Denis Ducarme partage son souhait de “ne pas polémiquer”. “Les décisions ne sont pas faciles à prendre et à communiquer. J'ai participé à des CNS, je peux en témoigner. Mais si vous me parlez de communication, je dois quand même vous avouer que j’ai été sidéré par le trait d’humour déplacé de Frank Vandenbroucke qui a parlé d’un “championnat belge de la vaccination”. J’ai été atterré par ce manque d’empathie. Pensez aux citoyens, aux indépendants qui assistent à cela devant leur écran de télévision...”

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