Des masques pour tout le pays grâce à deux entreprises belges? Ce ne sera pas pour demain

Des dizaines de millions de masques “made in Belgium” produits pour l’ensemble de la population par deux entreprises du pays, l'annonce du ministre Philippe De Backer a suscité un certain enthousiasme. Un sentiment légitime en regard des récents et multiples couacs liés l’approvisionnement de masques de protection. Si la production sera destinée dans un premier temps aux professionnels de la santé, elle pourra ensuite servir à tous les citoyens, dans le cadre d’un déconfinement progressif. 

Au cœur du projet, les entreprises Van Heurck et ECA spécialisées respectivement dans la production de vêtements de protection et dans les revêtements pour les habitacles de voitures. Elles devraient disposer dans un futur proche de cinq machines  indispensables à la production. Pour l’heure, aucune livraison n’a été effectuée. “Aucune machine n’est arrivée en Belgique”, confirme Dries Van Heurck, directeur de l’entreprise éponyme, à nos confrères du Standaard. Prudence également du côté d’ECA qui nous confie “être qu’au tout début du processus de production.”

Appelé à évoquer le timing de production, Dries Van Heurck tempère l’emballement et réclame implicitement de la patience. Pourquoi? Trouver les bonnes techniques  de production et les machines adéquates s’érige simplement comme une première étape. De nombreux obstacles doivent encore être franchis avant que les machines puissent tourner à plein régime.  La main-d’œuvre  doit notamment être formée pour utiliser au mieux les nouveaux outils mis à sa disposition. 

Ensuite, les masques doivent être testés et approuvés par un laboratoire d’essai européen accrédité. Un examen de conformité qui peut durer plusieurs semaines. 

Last but not least, l’acquisition suffisante de matières premières et de pièces détachées. “Un chantier très important”, reconnaît Dries Van Heurck. “Il y a déjà du matériel, mais pas en quantité suffisante.” Un exemple? Les filtres utilisés pour les masques FFP2. Rares, ils sont principalement fabriqués en Asie. Concernant les masques chirurgicaux, ce sont souvent les mêmes fournisseurs qui sont sollicités. 

Résultat? La Belgique risque, durant un certain temps encore, de devoir se tourner vers des pays étrangers pour assurer l’approvisionnement de masques de protection.