Des riverains inquiets s’opposent au projet d’extension de la carrière du Romont

La société CBR a introduit, en août dernier, une demande de modification du plan de secteur afin de transformer des terres agricoles en zone d’industrie extractive et une demande de permis d’exploitation de cette future zone. La cimenterie souhaite ainsi étendre de 107 hectares la superficie d’exploitation de la carrière du Romont, qu’elle exploite depuis 50 ans pour l’extraction de craie nécessaire à l’alimentation de son four de Lixhe, et ainsi poursuivre ses activités jusqu’en 2043.

La superficie passerait alors 330 hectares, soit l’équivalent de 400 terrains de foot, et presque 40% de la superficie d’Eben-Emael.

Une association nommée “Bien vivre en Vallée du Geer” s’est mise en place afin de défendre les intérêts des 3.000 riverains des communes de Bassenge, Riemst et Maastricht directement concernés par ce projet. Elle vient d’ailleurs de notifier les ministres wallons Willy Borsus et Céline Tellier de leurs inquiétudes au travers d’un courrier.

“Le protocole d’accord pour l’exploitation de la carrière date de 1977. Il est donc totalement obsolète”, s’indigne l’association “Bien vivre en Vallée du Geer”, qui détaille également ses griefs.

Deuxièmement, l’association s’inquiète de l’impact du projet sur la santé des riverains. L’extraction de la craie produit, en effet, une poussière permanente dans l’air. Les premières habitations se retrouvent, par ailleurs, à 140 mètres à peine de la carrière. “Quels sont les risques sur la santé et, notamment, les voies respiratoires pour les personnes qui respirent chaque jour ces résidus?”, s’interrogent les riverains, qui réclament, en outre, une étude d’incidences à long-terme.

Enfin, l’ASBL s’inquiète pour l’avenir réservé à cette zone une fois l’exploitation terminée. Celui-ci n’ayant pas encore été déterminé. “Le projet risque de laisser un trou béant de la taille de 400 terrains de football et profond de 40 mètres entre les villages d’Eben-Emael et de Riemst”, indique l’association “Bien vivre en Vallée du Geer”, qui suggère d’analyser les risques en se basant sur le comportement de la cimenterie lorsqu’elle a abandonné la carrière de l’ENCI, à Maastricht, en 2020.

L’ASBL demande à la Région wallonne de refuser la demande d’extension dans sa forme actuelle et d’exiger une étude stratégique portant sur la vision future de cette zone. L’association souhaite également être intégrée aux discussions avec les différentes parties concernées et travailler en étroite collaboration avec elles afin de construire un projet positif et durable pour l’avenir à moyen et long-terme de ces 330 hectares de terrain.

Le Collège Communal de Bassenge a déjà rendu un avis favorable fin 2020. C’est maintenant à la Région wallonne de statuer.

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