Deux invités supplémentaires à Noël: le scénario le plus raisonnable?

Les psychologues de l’UGent ont présenté quatre scénarios hypothétiques à un large groupe de répondants. Premièrement, un réveillon de Noël dans un cercle restreint comme le prévoient les mesures actuelles, c’est-à-dire avec des cohabitants et éventuellement complété par un contact “rapproché”. Deuxièmement, un assouplissement par lequel le gouvernement autoriserait l’arrivée de deux ou quatre invités supplémentaires, si la fête de Noël devait se dérouler à l’extérieur et en toute sécurité. Enfin, une soirée où, exceptionnellement, aucune restriction ne s’appliquerait et où les familles auraient carte blanche pour célébrer le réveillon de Noël en grand groupe.

Surprenant: cette dernière option n’a pas été choisie par la majorité, au contraire. “La conclusion générale est que la population ne veut pas célébrer Noël de manière traditionnelle”, déclare le chercheur Maarten Vansteenkiste, “mais est prête à faire preuve de retenue”. “Un réveillon de Noël illimité provoque même une refus: 88% des personnes interrogées trouvent cette formule trop laxiste. Elle suscite également de grandes inquiétudes. “À la fois celle d’être infecté, d’infecter les autres et aussi de mener à une situation incontrôlable”.

“Les personnes interrogées sont clairement conscientes que ce ne sera pas un Noël classique et évaluent bien les risques”, déclare M. Vansteenkiste. “Si le gouvernement devait finalement ouvrir la porte à un nombre illimité de contacts, la population prendrait ses responsabilités et ne sauterait pas de la liberté offerte”, conclut-il. Ce sont surtout les citoyens motivés et conscients des risques sont prêts à respecter des scénarios plus stricts. Les personnes démotivées et les jeunes adultes semblent être plus favorables à des scénarios plus souples.

Mais un Noël sans limite n’est en aucun cas la proposition préférée des répondants, qui optent pour des scénarios assortis de restrictions. 30% des personnes interrogées estiment que les restrictions actuelles devraient être maintenues. 27% ont voté pour une extension de la bulle à deux contacts, 35% attendent avec impatience un Noël avec quatre convives supplémentaires autour de la table. 

Les répondants ont indiqué qu’ils associaient l’éventuel assouplissement des mesures à un sentiment exacerbé de plaisir et de communion avec l’autre, mais aussi à des craintes accrues accrues d’être eux-mêmes infectés ou d’infecter les autres. Les chercheurs ont analysé les avantages et les inconvénients psychologiques indiqués par les participants et leur ont demandé s’ils suivraient les différentes restrictions.

Selon les chercheurs, le scénario dans lequel deux visiteurs supplémentaires sont autorisés à prendre part à la fête est le plus équilibré. “C’est lui qui apporte le plus de gains psychologiques et ses inconvénients restent sous contrôle”. 

Dans notre pays, le gouvernement n’a pas encore pris officiellement position sur un éventuel assouplissement pour le réveillon de Noël. Mais le Premier ministre De Croo a déclaré la semaine dernière que nous devrons probablement célébrer Noël au sein de notre cercle familial proche. Le sujet sera abordé dans les semaines à venir. Il est presque hors de question que le secteur horeca soit autorisé à ouvrir, les marchés de Noël ne seront pas possibles cette année et de nombreuses collectivités locales ont déjà décidé de ne pas autoriser les feux d’artifice.

Dans les pays qui nous entourent également, les fêtes de Noël traditionnelles dans les cercles familiaux élargis ne sont pas autorisées cette année. Aux Pays-Bas, cependant, un certain nombre d’assouplissements a été proposé, à condition que les chiffres continuent de baisser fortement dans la période à venir. La France est actuellement confrontée à un confinement strict. Il est de courte durée, mais s’il s’avère efficace, le gouvernement français a l’ambition de permettre davantage de choses pendant les vacances. Il y aura également un relâchement des mesures en Grande-Bretagne entre le 24 et le 28 décembre, mais les virologues craignent qu’il n’entraîne une nouvelle vague de cas et de nombreux décès.