Double sinistrée à Pepinster, Chantal s’est relevée: “L’eau, je l’ai vue monter plus d’une fois. Jamais je ne partirai”
Inondations, un an aprèsIl y a un an, la Belgique a été touchée par une catastrophe sans précédent. Les 13, 14, 15 et 16 juillet, de nombreuses communes de la province de Liège ont été ravagées par des inondations. Au cours de cette année écoulée, comment les habitants ont-ils tenu le coup? Et comment s’organise la vie, dans les quartiers qui ont été les plus dévastés? Nous avons rencontré Chantal Syben dans sa maison, au confluent entre la Vesdre et la Hoëgne. Double sinistrée, elle a beaucoup perdu dans cette catastrophe. Elle est toutefois restée positive et s’est relevée. Aujourd’hui, elle vit à nouveau chez elle et a pu rouvrir son salon de coiffure.
Pour nous rendre à Pepinster, nous quittons l’autoroute E42 à Ensival. La première chose qui nous frappe, en traversant cette section de Verviers, c’est que les maisons qui, il y a quelques mois à peine, étaient encore visiblement dévastées, boueuses et devant lesquelles des amas de déchets s’accumulaient, sont à présent propres. Si nous ne nous attardions pas sur certaines d’entre elles, nous pourrions croire que rien ne s’est jamais passé ici. Il y a bien, ci et là, des bâtiments barricadés, mais ils sont rares.
Nous poursuivons notre route sur la rue de Pepinster (N61) jusqu’à un pont. Ici, en juillet 2021, une maison a été ravagée par l’eau. En octobre de la même année, alors que nous étions partis à la rencontre des habitants de la région, nous avions vu cette maison complètement éventrée. Le spectacle était bouleversant. L’habitation est, à présent, entièrement détruite. C’est presque comme s’il ne s’était jamais rien passé ici non plus. Ce n’est que lorsque nous arrivons vraiment à Pepinster que l’on commence à apercevoir les stigmates des inondations. Des bâtisses sont encore ouvertes aux quatre vents, d’autres ont été détruites, remplacées par des trous béants qui permettent, depuis la route, de voir la Vesdre qui s’écoule paisiblement.
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Sauvetage in extrémis
Quai Ferdinand Nicolaï, au confluent de la Vesdre et la Hoëgne, nous rencontrons Chantal Syben. La coiffeuse de profession a été doublement sinistrée. Sa maison a été touchée, tout comme son salon de coiffure, situé à quelques pas, rue de la Régence. Elle et son mari avaient déjà été inondés, mais rien, selon eux, ne laissait présager ce qu’il allait se passer ce jour du mercredi 14 juillet 2021.
Dans la matinée, voyant l’eau monter, Chantal avait décidé de déplacer leur voiture pour la mettre en lieu sûr. Elle était ensuite remontée chez elle, mais l’eau l’a surprise et a inondé tout le rez-de-chaussée, où se trouvaient leur garage, la buanderie et une seconde cuisine. “Voyant l’eau monter, mon mari m’a dit qu’il fallait que l’on parte. Nous nous sommes encordés, nous sommes descendus et avons quitté la maison. L’eau m’arrivait plus ou moins à la poitrine”, se souvient Chantal. “C’était dangereux, mais nous nous disions qu’au moins, si l’un de nous devait être emporté par les flots, nous le serions ensemble.” Non sans peine, le couple a fini par rejoindre l’AD Delhaize situé à 600 mètres de chez eux. La Pepine est bien incapable de nous dire combien de temps elle et son mari ont mis pour arriver jusque là, mais ça lui a semblé une éternité.
Sept mois loin de chez eux
Chantal et son mari ont trouvé refuge chez des amis, qui les ont hébergés durant sept mois. “Je ne m’attendais pas à rester aussi longtemps”, commente la coiffeuse. Durant cette période, ils sont régulièrement retournés chez eux. Dans un premier temps, pour faire les premiers constats, l’inventaire de ce qui avait été perdu et trier les papiers d’assurance. Ce qui a pris énormément de temps. Chantal et son mari ont ainsi pu constater que l’eau était montée jusqu’à vingt centimètres au premier étage, que tout y avait été inondé, depuis la salle de bain, jusqu’à leur chambre à coucher en passant par la cuisine et le salon.
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Ensuite, le couple, bien aidé par le père de Chantal, lui-même sinistré, a entamé les travaux de restauration de la maison. “Mon père, qui a plus de 70 ans, vivait derrière mon salon de coiffure. Il n’est toujours pas rentré chez lui et est hébergé par une amie de ma maman. Il voulait absolument nous aider à retaper notre maison avant la sienne. Le plus important pour lui, c’était que nous puissions rentrer chez nous le plus rapidement possible”, explique la Pepine.
Ce n’est qu’en février de cette année que Chantal et son mari sont retournés chez eux. “Nous avons fait le Covid et nous ne voulions pas contaminer nos amis”, explique Chantal. Au début, le couple campait dans son salon: lui sur un lit de camp, elle sur le divan. “Ce n’est que depuis deux mois (depuis le mois de mai, NDLR), que nous dormons à nouveau dans un lit”, ajoute Chantal.
Pepinster reprend vie
Sur le quai Ferdinand Nicolaï, certaines maisons sont encore vides, car les locataires ne sont jamais revenus y habiter ou que les propriétaires, eux-mêmes, ont décidé de ne plus y vivre. La maison voisine, par exemple, est totalement vide. On peut d’ailleurs toujours y voir des scellés de la police. “Toutefois, la plupart des propriétaires sont revenus, ont déjà fini les travaux de rénovation ou s’y attellent”, précise Chantal.
La terrasse située à l’arrière de son habitation donne sur le Carrefour de la rue de la Régence qui, depuis un an, est fermé. “Une voiture s’y était encastrée et avait tout détruit sur son passage”, commente Chantal. Les travaux avancent, les murs ont été réparés, mais on ne sait pas combien de temps sera nécessaire avant que le magasin ne rouvre. Ce qui est aussi le cas de nombreux autres commerces dans la même rue. Sur la vitrine du magasin “Fringues & Vous”, on peut lire ceci: “Le magasin sera fermé pendant les travaux liés aux inondations. Vivement vous retrouver.” Mais le magasin reste désespérément vide. En remontant encore un peu la rue, on aperçoit que le tattoo shop de Woody, que nous avions rencontré en octobre 2021, est, lui aussi, fermé. Définitivement, cette fois. Après les inondations, le jeune homme avait entrepris des travaux et espérait pouvoir rouvrir en grandes pompes à la fin de l’année 2021. Il n’en sera rien. “L’entrepreneur est un escroc, un mythomane. Je n’ai plus de nouvelles de lui depuis décembre. Il me doit pourtant de l’argent”, nous avait confié Fabrice, alias Woody. Depuis, le tatoueur a ouvert un nouveau salon à Fléron.
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Malgré ces quelques commerces vides, d’autres rouvrent peu à peu. C’est le cas du salon de Chantal, situé au coin entre la rue de la Régence et le quai Ferdinand Nicolaï. Après les inondations, le salon était dans un très piteux état. Un tronc d’arbre s’était encastré dans la devanture, la plupart des meubles avaient été emportés par le courant et il ne restait plus que de la boue. “Je n’ai rien retrouvé de mon mobilier, si ce n’est un casque de coiffure un peu plus loin. Mais il était inutilisable”, commente Chantal, qui s’est montrée combative et persévérante. Son salon a finalement rouvert le 7 juillet dernier, pour le plus grand bonheur de cette passionnée, mais aussi de ses clientes. Le lendemain, c’est la fleuriste voisine qui a rouvert ses portes. “Pepinster revit peu à peu, ça met du baume au cœur”, s’enthousiasme Chantal.
Elle se souvient
À l’approche du jour de la commémoration de ce drame qui a coûté la vie à 39 personnes, Chantal a un petit pincement au cœur. “Je revis encore un peu ces moments, tout en n’ayant pas peur quand il pleut.” Elle a une pensée émue pour tous les bénévoles, parfois venus de très loin, notamment d’Israël, pour aider les sinistrés. Elle regrette de n’avoir pas pris leurs coordonnées, car, aujourd’hui, elle aimerait les recontacter pour leur dire merci, pour leur signifier à quel point ils ont été importants pour elle, pour sa famille et pour l’ensemble des Pepins.
Malgré cette terrible expérience et les mauvais souvenirs qu’elle en garde, Chantal est prête à tourner la page. Elle se souviendra toujours de ce qu’il s’est passé ce mois de juillet 2021, mais ne veut pas que cet événement dramatique dicte sa vie. Malgré la catastrophe, et contrairement à beaucoup de sinistrés, Chantal n’a jamais songé à partir de Pepinster. “Je suis née ici, un peu plus haut dans la rue. L’eau, je l’ai vue monter plus d’une fois et redescendre aussi vite. Ma famille vit ici et j’aime ce quartier. Jamais je ne partirai”, conclut-elle.
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