Dries Van Langenhove, une épine hors du pied du Vlaams Belang en vue de 2024?

Le départ du fondateur du mouvement radical Schild en Vrienden a fait l’effet d’une bombe en Flandre. Ce week-end, le journal De Standaard a révélé un certain nombre de messages du désormais ex-député sur son compte Telegram, notamment sur les théories du complot du mouvement QAnon et la “clique autoritaire” de la N-VA, du CD&V, de Vooruit et de l’Open VLD.

Interrogé par Het Laatste Nieuws sur ces nouvelles révélations, Van Langenhove assume ses messages. “Je ne les regrette absolument pas”, explique-t-il. “Non, je n’ai pas été poussé vers la sortie par Tom Van Grieken. C’est une décision personnelle. D’ailleurs, jusqu’au matin avant la conférence de presse, il m’a proposé de rester au sein du parti”. “Nous étions en train de finaliser la préparation de la conférence de presse quand De Standaard nous a appelés pour obtenir une réaction”, corrobore Van Grieken. “Ces messages n’ont rien à voir avec la décision”.

Pour le politologue Carl Devos, même s’ils affirment le contraire, ces révélations ont sans doute été “la goutte qui a fait déborder le vase”. “Dries Van Langenhove avait un apport sur le plan électoral pour le parti, mais il était aussi l’épine dans le pied de Tom Van Grieken, qui ne parvenait pas à crédibiliser davantage le parti. Il n’y a pas que pour Bart De Wever qui ce genre de figure posait un problème. La N-VA a répété à plusieurs reprises qu’elle ne voulait rien savoir du Belang tant qu’il y avait des éléments extrémistes dans ses rangs mais cela rebutait aussi certains électeurs”, analyse-t-il.

Et de poursuivre: “La ficelle de le faire siéger en tant qu’indépendant n’a pas réussi non plus, il faisait partie du groupe Vlaams Belang à la Chambre et était tête de liste en 2019. Il était considéré par tout le monde comme un responsable politique du Vlaams Belang”.

Pour certains observateurs, la stratégie de dédiabolisation du VB est en marche en vue des élections 2024. “Je ne peux pas me défaire de l’idée que c’est une épine hors du pied de Tom Van Grieken. Ça l’arrange bien. Il ne devra pas sans cesse se justifier à propos des faits et gestes de Van Langenhove”.

Ce départ ouvre-t-il désormais la porte à une collaboration entre le Vlaams Belang et la N-VA en vue de 2024? Pour le politologue de l’Université de Gand, le parti d’extrême droite flamand compte d’autres figures controversées, comme Sam van Rooy ou Filip Dewinter. “Van Grieken ne pourra pas se permettre de s’en séparer. Donc, non, je ne crois pas que ce sera suffisant pour la N-VA mais ça peut toutefois aider. La question relève aussi de l’hypothèse. Personne ne sait si les deux partis obtiendront une majorité en Flandre”.

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