Du soudoiement au vaccin dans la manche: comment les anti-vaccins tentent d’échapper à la piqûre

Les manipulations de l’employé administratif ont été révélées samedi, alors qu’il travaillait dans l’un des bus de vaccination qui sillonnent la Région bruxelloise depuis plusieurs semaines. En tant qu’employé, l’homme avait mis la main sur les identifiants de connexion de Vaccinnet. Il a alors inscrit cinq connaissances, probablement à leur demande, dans le système afin que celles-ci obtiennent un certificat de vaccination sans avoir été vaccinées. On ignore si l’employé a reçu de l'argent en échange.

Néanmoins, la fraude a été détectée le jour-même par le système de contrôle automatique et par un autre employé. “Nous ne pouvons pas donner plus de détails sur la façon dont nous avons découvert cette fraude. Nous ne voulons pas donner aux futurs fraudeurs une chance de s’adapter”, répond-on à la Cocom.  

L’homme a été licencié avec effet immédiat. Il ne travaillait à la Cocom que depuis le déploiement des centres de vaccination. La Cocom envisage d’entreprendre des poursuites judiciaires envers son agent désormais révoqué. Si l’affaire se transforme en procédure pénale, l’homme risque six mois de prison pour faux.

La Cocom n’a pour autant pas l’intention de renforcer ses contrôles, lesquels sont suffisamment efficaces, assure l’institution bruxelloise.

Néanmoins, certaines personnes continuent de passer entre les mailles du filet, affirme Jan Stroobants, qui dirige le centre de vaccination d’Anvers. “Le système informatique ne voit certainement pas toutes les irrégularités”, dit-il. “Nous nommons un groupe restreint de personnes en qui nous avons confiance pour tenir les registres,  bien que ce ne soit évidemment pas une garantie. En théorie, seuls les médecins ont accès au système. Et j’ai tendance à leur faire confiance.”

“Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de manipulations dans le système Vaccinnet”, ajoute Dirk Devroey du centre de vaccination d’Overijse. “Il faut seulement faire attention aux vaccins qui ont été administrés à l’étranger ou qui n’ont pas reçu de numéro de lot. Mais je dois dire que le système de contrôle fait souvent des merveilles.” 

Toutefois, ce n'est pas seulement via Vaccinet que les antivax tentent d’échapper au vaccin. Certains ont une approche plus simpliste. “Dans nos centres de vaccination, certaines personnes nous ont déjà proposé jusqu’à 200 euros”,  indique Jan Stroobants.

Pourtant, ces cas sont des exceptions, selon M. Devroey. “Je ne connais qu’un seul cas sur 80.000 personnes qui a essayé de nous soudoyer. Nous avons aussi eu affaire à une femme qui a demandé à ce qu’on lui injecte le vaccin dans la manche de son pull, ou une autre qui a essayé de voler un certificat vaccinal. Mais la plupart des gens ont juste l’envie de recevoir leur vaccin le plus rapidement possible”, conclut-il.

Un agent administratif bruxellois délivrait de faux certificats de vaccination