El Gaabouri et Essahale coupables du meurtre de Levêque

Le jury de la cour d'assises de Bruxelles a considéré que la thèse du tir accidentel n'était pas vraisemblable, notamment parce que l'auteur, Hicham El Gaabouri, avait effectué deux autres tirs avant le tir mortel. Il avait volé au bijoutier qu'il avait braqué un revolver. Avec cette arme, il avait tiré une fois dans la boutique et une seconde fois dans la rue avant de tirer sur la conductrice, Frédérique Levêque.

Les jurés ont encore tenu compte du récit d'un témoin visuel. Celui-ci avait raconté que l'auteur du tir n'avait pas hésité en pressant la détente. Enfin, si, comme il le dit, Hicham El Gaabouri avait uniquement voulu faire peur à l'automobiliste, il aurait agi d'une autre manière qu'en pointant son arme sur elle, a estimé le jury. De manière générale, les juges ont considéré que les deux accusés avaient élaboré le braquage de la bijouterie à deux, et qu'à aucun moment ils ne s'étaient remis en question. Les jurés ont rappelé notamment que les accusés avaient été contrôlés par la police à Nivelles, un peu plus tôt le 5 mars 2010, alors qu'ils tentaient de repérer une bijouterie. Leur véhicule, qui n'était pas en ordre, avait été confisqué et ils s'étaient rendus vers Uccle avec les transports en commun.

Concernant Hassan Essahale, le jury a établi qu'il ne s'était, à aucun moment, désolidarisé de son comparse et qu'il avait donc accepté le risque du tir et ses conséquences mortelles. Le jury a rappelé qu'après le tir ayant atteint Frédérique Levêque, Hassan Essahale avait encore tenté de "car-jacker" le véhicule suivant. Autant qu'Hicham El Gaabouri, il est coupable du meurtre de Frédérique Levêque. L'ex-mari de la victime et père de ses trois enfants a exprimé, à l'issue du verdict mardi, son soulagement. "Justice enfin! On verra pour le second verdict, sur la peine, mais justice a été rendue pour cette première étape", a-t-il affirmé. "On attend ça depuis tellement longtemps. On a enfin une reconnaissance".

"Ce n'est pas une question de victoire, justice est faite tout simplement", a, pour sa part, déclaré le bijoutier victime. "Le jury a fait son travail. On va pouvoir tourner la page sur cette histoire", a-t-il conclu. Le débat sur la peine se tiendra mercredi dès 10h à la cour d'assises de Bruxelles. Les deux meurtriers risquent une peine maximale de 30 ans de réclusion.