Emmanuel André très critique: “On aurait pu faire mieux”
Le pire de la crise du coronavirus semble être derrière nous et des tensions apparaissent entre les différents acteurs de la santé et du monde politique. Emmanuel André, ancien porte-parole inter-fédéral dans la crise du Covid-19, a fortement critiqué la politique en place dans la lutte contre le coronavirus. Emmanuel André a démissionné à la fin du mois d’avril et dirige aujourd’hui la cellule responsable des traçages. Le virologue s’est montré particulièrement critique à l’encontre du Risk Assessment Group (RAG) et du Risk Management Group (RMG).
Le premier groupe doit évaluer les risques et les effets des mesures et est composé de médecins épidémiologistes de Sciensano, des autorités sanitaires de l’État fédéral et des entités fédérées et d’experts possédant des connaissances spécifiques du risque sanitaire. Le RMG doit décider des mesures effectives à prendre pour protéger la santé publique.
Selon la VRT Nieuws, Emmanuel André estime que le Risk Assessment Group est trop conservateur. “Ils ont dit à un moment qu’ils avaient décidé de ne pas utiliser de masques et ils ne voulaient pas entendre l’avis d’autres experts. Pas même le Conseil de la santé des Pays-Bas, qui a mis en place une utilisation progressive d’un plus grand nombre de masques buccaux.”
Il regrette également l’attitude du Risk Assessment Group face aux tests de première ligne. Lorsqu’un certain nombre d’experts ont plaidé en faveur de la réalisation d’un plus grand nombre de tests en première ligne - afin que non seulement les hôpitaux mais aussi les médecins généralistes puissent les effectuer - cela s’est produit “malgré et non grâce” au groupe d’évaluation des risques.
André se plaint également qu’au début du confinement, l’accent était trop peu mis sur la recherche des contacts. “Après mon arrivée, ça n’aurait pas pu aller plus vite, mais de nombreux éléments indiquaient que nous aurions dû renforcer ce système plus tôt. Avec plus de ressources et un démarrage plus rapide, nous aurions pu faire mieux.”
“Dès la première mission de l’OMS en Chine, nous avons appris une chose: l’importance des tests et du suivi. Mais je n’ai vu aucun conseil du GCR qui indiquait les risques. Ils n’ont pas vu le risque qu’il y avait là. Est-ce qu’ils ne voulaient pas le voir ou est-ce qu’ils ne pouvaient pas le voir? Je ne sais pas.”
Steven Van Gucht a réfuté les critiques d’Emmanuel André. Selon lui, la Belgique n’a pas avoir honte de sa gestion de la crise: les mêmes problèmes de dépistage, de traçage et de masques buccaux sont apparus dans les pays voisins.
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