Équilibre budgétaire: Van Overtveldt charge le sud du pays

Après avoir illustré les mesures de son gouvernement pour revenir à l'équilibre structurel en 2018, M. Van Overtveldt (N-VA) a lancé un "appel aux Régions pour qu'elles prennent leurs responsabilités".

"La Flandre, elle, a pris ses responsabilités"
"L'Europe demande que le budget belge dans son ensemble soit en ordre d'ici 2018. La Flandre a pris ses responsabilités l'an dernier en bouclant le budget 2015 sur un déficit plus faible que ce que demandait le Conseil supérieur des Finances. Mais je dois constater que cette ambition n'est pas partagée dans les autres entités", a affirmé le ministre, lors d'un exposé introductif sur le projet d'ajustement du Budget 2016.

Il juge "particulièrement préoccupant" l'échec du Fédéral et des entités fédérées à approuver le programme de stabilité.

"En d'autres mots, nous ne parvenons pas, dans ce pays, à conclure des accords concrets entre tous les gouvernements pour fournir des efforts budgétaires", ce qui place la Belgique sous la menace d'amendes européennes, ajoute-t-il.

Les partis francophones visés
"Apparemment, aux yeux de certains, le fédéralisme de coopération ne peut fonctionner que s'ils se trouvent dans tous les gouvernements possibles", a ajouté le ministre, dans une attaque non voilée aux partis présents dans les gouvernements du sud du pays (PS, cdH et Défi), dans l'opposition au Fédéral.

"Et l'on ne peut avancer l'excuse que les pouvoirs publics régionaux et locaux soient en difficultés budgétaires en raison du tax shift fédéral: ce sont ceux qui s'en plaignent aujourd'hui qui ont élaboré ce système d'autonomie à travers la sixième réforme de l'Etat", a ajouté le mandataire N-VA, dont le parti n'a pas signé cette réforme. "C'est en fait la conséquence du choix de n'avoir pas donné une véritable autonomie" (aux entités fédérées), a-t-il ajouté, aux côtés de la ministre du Budget Sophie Wilmès (MR).

Johan Van Overtveldt met par ailleurs en avant une amélioration de la compétitivité et de l'emploi générant des rentrées plus élevées et des dépenses réduites, "aussi pour les autorités régionales et locales".

A ses yeux, le chemin vers un équilibre structurel en 2018 est encore "long et difficile", puisque le Conseil supérieur des Finances a prédit au gouvernement fédéral un effort "d'au moins 4 milliards d'euros" pour y parvenir.

Dans ce contexte, il juge "complètement incompréhensible" que "les syndicats de ce pays se montrent co-responsables d'un climat de grèves sauvages qui sape le redressement potentiel et les recettes des pouvoirs publics".

Le débat sur le projet d'ajustement budgétaire se poursuivra dans les jours à venir en commission de la Chambre avec les observations de la Cour des Comptes, les réponses du gouvernement et le débat parlementaire.