Été Solidaire: la Ville de Charleroi engage des jeunes de cité pour leurs quartiers

Pour la première fois cette année, trois projets ont été retenus dans le cadre d’Été Solidaire à Charleroi. Ils se déroulent entre le 3 et le 28 août. L’un d’entre eux est en cours à la Cité Yernaux à Montignies-sur-Sambre. Il consiste notamment à déblayer un terrain de basket et un sentier au sein même du quartier.

À côté du terrain de basket, un sacré amas de branches et autres déchets est déjà empilé dans un conteneur. La surface de jeu est nickel. Les marches du sentier aussi. Une fois celles-ci gravies, nous retrouvons dix jeunes du quartier qui s’affairent. Coronavirus oblige, ils sont vêtus d’un masque, de gants et d’un équipement de sécurité. Ils ratissent une petite place envahie par des feuilles mortes ou des branchages. La bonne humeur est au rendez-vous. Tous ces jeunes employés se mettent à chanter à haute voix. Heureux d’obtenir un premier job. Heureux peut-être aussi de la présence des médias.

Pour la Société de Logements de Service Public (SLSP) La Sambrienne en charge des habitations de la cité, ce projet est un levier supplémentaire pour renforcer la cohésion sociale dans ses quartiers. Son président du Conseil d’Administration (CA), Maxime Felon (PS), président du CA s’en explique: “Chacune des réalisations d’Été Solidaire a été imaginée par les habitants et le tissu associatif local. Et on constate que tous les projets portent sur des espaces communs, des lieux de rencontre. Cela montre le désir des habitants et des jeunes de se retrouver, de créer du lien et de la vie dans leurs quartiers. À des lieues de l’image que certains aimeraient imposer.” Et d’en profiter pour remercier les jeunes impliqués: “Il s’agit d’habitants qui bossent pour et avec d’autres habitants. Ces jeunes peuvent être cités en exemple!”

La Sambrienne contribue d’ailleurs à l’opération. Elle met à disposition des jeunes le matériel dont ils ont besoin. La Ville de Charleroi, elle, investit 18.000 euros pour les mettre sous contrat. La Région Wallonne dépose aussi 15.000 euros sur la table à cette fin. Pour chaque projet, dix jeunes sont embauchés. Cela en fait donc 30 pour l’édition 2020 d’Été Solidaire à Charleroi. Chaque projet est prévu pour une durée de dix jours ouvrables. Les jeunes travailleurs sont, en grande majorité, habitants du quartier au cœur duquel ils effectuent leur mission.

Pas présente sur place, l’Échevine en charge des Quartiers et de la Participation citoyenne, Julie Patte (PS), estime dans un communiqué de presse qu’il s’agit d’une “merveilleuse opportunité pour les jeunes qui sont amenés à s’impliquer dans la vie citoyenne de leur quartier. Participer à Été solidaire, c’est tout à la fois appréhender la vie active, la vie citoyenne et investir dans des aménagements qui sont appelés à durer dans le temps. Les jeunes qui ont construit un espace communautaire de leurs mains seront heureux de l’utiliser, de le partager et ne manqueront pas de le maintenir en bon état”.

Maxime Felon est entièrement d’accord avec cette position: “Si l’on observe ce qui a été fait à Marchienne Matadi il y a deux ans, tout ce qui a été fabriqué perdure. Rien n’est abîmé car cela a été réalisé par les riverains eux-mêmes.”

Les associations servent de catalyseur d’idées aux quartiers même si parfois les réflexions des citoyens les précédent. “Pour l’aménagement du sentier ici, nous avions déjà reçu une demande de la part des habitants un mois avant celle du COCAD. Et ces deux demandes étaient identiques” nous raconte le responsable communication de La Sambrienne, David Conte. 

Le COCAD est le Collectif Carolo des Africains pour la Diversité. Il était naturellement représenté lors de la visite des lieux: “Les thématiques de ce projet sont la diversité et l’implication citoyenne. Nous partageons ces valeurs. C’est important pour ces jeunes de se voir proposer un premier emploi. Tout se base sur la collaboration et l’échange. L’accueil que nous avons reçu ici était très bien. Les gens sont venus nous offrir des boissons et des gâteaux. Les enfants étaient déjà au taquet dès sept heures du matin. Je ne sais pas comment ils font (rires)”.

Sur le chemin du retour, nous croisons une riveraine assez âgée en train de promener son chien. “C’est fantastique ce qu’ils font. Les alentours n’ont jamais aussi bien été entretenus” s’exclame-t-elle. Un compliment qui fera sans aucun doute plaisir aux principaux intéressés.

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