Eunice fait une 2e victime en Belgique, l’IRM pourrait repasser en code orange dimanche soir

L’accident s’est produit vendredi après-midi sur la Poortakkerstraat à Saint-Denis-Westrem, une section de la ville de Gand. Des panneaux solaires ont été emportés par la tempête, et l’homme a reçu l’un d’entre eux sur la tête. Il a été retrouvé inconscient. Les services d’urgence se sont rendus sur les lieux pour une réanimation. L’homme a été transporté à l’hôpital dans un état critique, mais est décédé des suites de ses blessures.

Il s’agit de la deuxième victime mortelle de la tempête Eunice en Belgique. Vendredi, un homme de 79 ans était tombé dans l’eau depuis son bateau de plaisance dans le port d’Ypres. Le septuagénaire a pu être rapidement extrait de l’eau, mais il est finalement décédé à l’hôpital où il avait été emmené dans un état critique. 

Samedi soir, les rafales pourront atteindre 80 à 100 km/h sur le nord-ouest du pays, et 60 à 80 km/h dans les autres régions. Dimanche après-midi, les rafales augmenteront à nouveau pour atteindre 80 à 90 km/ h, prévient l’IRM.

Dimanche soir, et durant la nuit de dimanche à lundi, un front froid actif traversera la Belgique à partir du littoral avec possibilité de forts coups de vent pouvant atteindre 90 à 120 km/h. Si cette situation se confirme, l’IRM pourrait temporairement passer en code orange.

“Demain, nous attendons à nouveau de fortes rafales de vent, qui pourraient s’intensifier avec des averses dans le courant de la soirée. Des rafales de vent de 100 kilomètres par heure ou plus pourraient être observées par endroits demain soir. Cela pourrait donner lieu à un code orange, mais nous devrons voir cela demain matin. La nuit de demain et une partie de la journée de lundi seront marquées par un temps turbulent, susceptible de provoquer des dégâts. Il faut tenir bon jusqu’à lundi, puis ça va se calmer très progressivement", confirme le météorologue David Dehenauw à nos confrères de VTM Nieuws. Lundi, l’atmosphère restera très agitée avec des rafales de 80 à 100 km/h, voire légèrement supérieures, selon l’IRM.

 “Nos pensées vont aux victimes de la tempête Eunice”, a tweeté le Palais samedi après-midi. “Courage à toutes les personnes affectées. Merci à tous les services d’aide pour leurs interventions et leurs efforts inlassables au profit de la population.”

Le centre de la commune d’Asse, dans le Brabant flamand, a été rouvert samedi midi à la circulation, après que les deux tiers de la toiture du clocher de l’église se sont effondrés vendredi, a indiqué le cabinet du bourgmestre Peter Verbiest. Seule la place de l’église Sint-Martinus était encore inaccessible.

L’édifice religieux n’est entretemps plus menacé. Le clocher a en effet retrouvé sa stabilité, bien que le toit soit encore fragile, a conclu l’inspection en matinée.

Par contre, la sacristie a été endommagée, tout comme un chantier à proximité. Un périmètre de sécurité a donc été installé. Le voisinage a été invité à ne pas quitter son domicile et à se tenir loin des fenêtres. 

Vendredi, peu avant 15h00, une grue-tour s’est écrasée sur un des bâtiments du Centre hospitalier ChWapi à Tournai. Seul le grutier a été blessé. Par sécurité, deux des cinq grues présentes sur le site ont été démontées. Les riverains ont pu réintégrer leurs habitations.

Les pompiers de Wallonie Picarde sont restés mobilisés une grande partie de la nuit de vendredi à samedi afin de sécuriser les alentours de l’hôpital de Tournai, après l’effondrement d’une grue-tour sur le bâtiment qui abritait le service de gériatrie et une crèche. Cinq grues du même type étaient sur le site en contruction lors du passage de la tempête Eunice. “Deux des cinq grues ont été démontées avant 15h00, heure à laquelle les vents devraient à nouveau balayer la région”, indiquent les autorités communales. Avant 15h00, les habitants de deux proches rues ont pu réintégrer leurs habitations, soit une septantaine de personnes. Idem pour les résidents du home Valère Delcroix, jouxtant l’hôpital en construction, une institution qui accueille des personnes handicapées.

Lors de la chute de la grue, l’hôpital a déclenché un plan d’urgence dit hospitalier, ce qui a permis l’évacuation d’une quarantaine de patients du service gériatrie. Ceux-ci ont été dispatchés vers les hôpitaux de l’Union à Tournai, vers le CHM de Mouscron et vers Baudour. “Une partie de ces patients, pas tous, pourront réintégrer le Centre Union de Tournai dès ce dimanche”, précise le docteur Didier Delval, directeur général du ChWapi.

Lors de l’affaissement de la grue sur les locaux techniques du 5e étage de ce nouveau bâtiment, aucun des enfants accueillis dans la crèche n’a été blessé. Tous ont pu rapidement retrouver leurs familles vendredi en fin d’après-midi. 

En ce qui concerne le grutier blessé, “ses jours ne sont pas en danger. Son état est stable”, indique le directeur général. Quant à la présence de cet ouvrier dans l’habitacle de la grue qui s’est effondrée, le dossier a été confié à l’Auditorat du travail qui mêne l’enquête. 

Les services de secours de Flandre orientale ont reçu vendredi et samedi près de 10.000 appels, selon les chiffres communiqués par la zone de secours.

Dans la zone Centre, qui rassemble 18 communes autour de Gand, plus de 3.000 appels ont été comptabilisés jusqu’à samedi midi. Dans la zone Est, la zone de secours a compté près de 1.100 appels dans la zone Est et plus de 1.500 dans la zone Sud-Est.  

Dans la zone de service d’urgence du pays de Waes, le compteur avait déjà atteint plus de 1.100 appels vendredi soir peu avant minuit. Pour les pompiers des Ardennes flamandes, ils étaient déjà à 850 appels vers 21h30. Il n’y a pas encore de chiffres pour la zone d’urgence du Meetjesland, la plus petite zone de Flandre orientale située entre Gand et Bruges.

Tous les pompiers resteront mobilisés toute la journée et le nombre total d’appels en Flandre orientale approchera les 10.000 appels, soit le plus grand nombre d’appels concernant une tempête depuis la réforme des zones de secours en 2015. 

Trois appels sur quatre sont arrivés sous format numérique. “C’est bien, car avec un tel afflux, le numéro d’urgence 112 doit rester libre pour les interventions vraiment urgentes”, ont rapporté les pompiers. 

Les pompiers des zones de secours de la Hesbaye et de Hemeco sont encore fortement sollicités samedi, indiquent-ils. Des incidents sont survenus partout sur la région durant la nuit et dans la matinée.

Vendredi en fin de soirée, les pompiers de la zone Hemeco comptabilisaient ainsi une soixantaine d’interventions pour des appels qui concernaient surtout des arbres tombés sur la route qu’il fallait tronçonner ou des câbles électriques arrachés. 

Les hommes du feu ont reçu des appels provenant de partout dans le Condroz, en Hesbaye ou des environs de la ville de Huy.

Leurs homologues de la zone Hesbaye sont, eux, pour le moment dans l’incapacité de dresser un bilan chiffré. Débordés, ils craignent d’ailleurs de ne pas pouvoir terminer leurs interventions d’ici la fin de la journée de samedi. Début d’après-midi, la zone de secours de la Hesbaye recevait encore bon nombre d’appels.

Certains endroits ont aussi été privés d’électricité. C’était notamment le cas à Burdinne, où un agriculteur a bloqué une route avec son tracteur et une remorque pour protester contre la lenteur du distributeur d’électricité Resa pour rétablir le courant. 

Depuis vendredi midi, les pompiers de la zone du sud-ouest du Limbourg sont intervenus sur près d’un millier de cas de dégâts causés par la tempête après le passage d’Eunice. Samedi soir vers 19 heures, le compteur s’établissait à 986 appels traités, ont-ils précisé.

Quatorze équipes étaient encore à pied d’oeuvre samedi, 198 interventions sont encore au planning et les services de secours resteront sur le pont tout le week-end pour venir en aide aux sinistrés. 

Plusieurs zones de pompiers du Limbourg comptaient ce samedi midi encore 170 interventions. Les couvreurs aidaient également les résidents.

Le toit d’une habitation s’est notamment envolé à Bocholt, et une partie d’un autre dans une école à Lanaken. L’hôtel de Ville de Genk a subi des dégâts, avec 30 mètres carrés de maçonnerie qui se sont effondrés. Personne n’a été blessé.

Les pompiers bruxellois ont encore eu beaucoup de travail samedi avec le déblayage des dégâts constatés à la suite du passage de la tempête Eunice, indique leur porte-parole Walter Derieuw. Les pompiers de la capitale avaient ainsi reçu quelque 500 appels vendredi. Samedi matin, 176 d’entre eux avaient été clôturés. Leurs collègues de la zone Brabant flamand Ouest restent également très occupés avec pas moins de 2.714 appels reçus au total.

“Aujourd’hui, c’était comme une serpillière avec un robinet ouvert”, a expliqué le porte-parole. “Les demandes ont continué d’affluer via le 1722 et via le e-guichet www.1722.be. Nous avons fait une analyse des interventions les plus urgentes. Les interventions réalisées aujourd’hui étaient des opérations nécessitant plus de personnel. Depuis 06h30 ce (samedi) matin, nous avons dégagé des voies en enlevant 13 arbres déracinés et sécurisé ou enlevé 38 objets tels que toits, balcons, etc. Plusieurs dizaines d’interventions restent encore sur la liste d’attente.

“Il va de soi que, malgré nos efforts, nous aurons encore besoin de beaucoup de temps pour nous rendre à chaque adresse”, ont de leur côté indiqué les pompiers du Brabant flamand. “Nous comptons donc en partie sur l’autonomie des personnes. Mais ne commencez pas à travailler vous-même si c’est trop dangereux. Cependant, vous pouvez faciliter notre travail en faisant appel aux couvreurs, aux scieurs, aux jardiniers, etc... Quand plus de personnes se lancent, tout le monde est aidé plus vite.”

Les pompiers conseillent également aux victimes d’informer leur assureur et de prendre des photos des dégâts. 

Les pompiers ont repris leur labeur aux premières lueurs du jour. S’il reste plus de 300 interventions à mener, “aucun blessé grave n’est à déplorer”, s’est réjoui M. Derieuw. Vendredi après-midi, un gardien de la paix a été blessé par des éclats de verre après qu’un motocycliste a perdu le contrôle de son scooter, emboutissant un abribus. Il a été pris en charge par une ambulance. La balustrade en verre d’un restaurant de l’avenue Louise menaçait par ailleurs de s’effondrer sur la voirie, mais elle a finalement cédé du côté du toit de l’établissement. Sur place, les pompiers ont constaté que le toit d’un bâtiment voisin était sur le point de s’envoler et ont dès lors pu éviter plus de casse. Sur le boulevard du Jardin Botanique, les pompiers sont intervenus pour sécuriser un panneau publicitaire niché au 17e étage de la tour P&V et qui menaçait également de s’envoler. À Anderlecht, une partie d’une terrasse située sur le quai Fernand Demets a été arrachée par le vent, atterrissant dans le canal.

Des retards limités perduraient samedi midi à Brussels Airport. Des panneaux se sont en effet détachés du toit d’un terminal de l’aéroport, a indiqué Brussels Airport. Une zone de sécurité a été délimitée sur le tarmac. À l’intérieur du bâtiment, l’accès à certaines zones a aussi été restreint pour garantir la sécurité des voyageurs et voyageuses. Les retards sont néanmoins limités à une dizaine de vols, selon la porte-parole Ihsane Chioua Lekhli. “Certains vols doivent être opérés à la porte de l’avion, aucune passerelle d’embarquement n’étant pas disponible”, a-t-elle commenté. L’aéroport n’était pas encore en mesure de préciser combien de temps serait nécessaire avant un retour à la normale. Sur les réseaux sociaux circulaient des messages de passagers bloqués à bord des appareils pendant plusieurs heures avant de pouvoir débarquer, faut de passerelle disponible.

Pour récupérer les bagages qui n’ont pas pu l’être vendredi, les passagers peuvent contacter Brussels Airport sur son site. Vendredi, plusieurs vols vers le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas avaient dû être supprimés au départ de Zaventem en raison de la progression de la tempête dans le pays de destination. 

Les pompiers du Brabant-Wallon avaient encore une cinquantaine d’interventions à gérer samedi matin, a indiqué la zone de secours brabançonne. Les opérations encore à effectuer se déroulent notamment à Braine-l’Alleud, Nivelles et Wavre. Très sollicités vendredi après-midi, ils ont enregistré plus de 400 appels à l’aide. Toutes les équipes des différents postes de la zone de secours ont dû être déployées sur le terrain jusqu’environ minuit, vendredi. Le travail a repris vers 7h ce samedi matin. La plupart des missions ont concerné des branchages et arbres arrachés qui obstruaient des voiries. De nombreuses chaussées ont par ailleurs dû être temporairement fermées à la circulation, dont la chaussée de Wavre à hauteur de Lathuy, la nationale 93 à Villers-la-Ville, la chaussée de Charleroi à Perwez ou encore la nationale 275 à hauteur de Court-Saint-Étienne.

Les pompiers de la province de Namur ont réalisé près d’un millier d’interventions vendredi et samedi, ont indiqué samedi midi leurs différents chefs de corps. La zone NAGE (Namur, Andenne, Gembloux, Eghezée) a dénombré quelque 300 interventions, celle du Val De Sambre 250 et celle de Dinaphi (Dinant, Philipeville) entre 350 et 400. Les opérations ont principalement concerné des arbres tombés sur les voiries et des façades. Les câbles électriques ont également été la proie de la tempête, tout comme de nombreuses toitures. À Wépion, un conducteur a notamment été blessé après la chute d’un arbre sur son véhicule. Samedi midi, les pompiers commençaient à voir le bout du tunnel. Les opérations restantes concernaient essentiellement du tronçonnage. 

Plus de 600 interventions ont eu lieu en Wallonie picarde, ont indiqué les pompiers de cette zone. Les services de secours de hennuyers étaient toujours sur la brèche ce samedi matin. Les premières interventions des services de secours de Wallonie picarde ont débuté vendredi peu après 14h, d’abord dans la région de Comines, “puis la tempête s’est dirigée vers Mouscron, Tournai en direction d’Ath”, ont précisé les pompiers. “Ce samedi matin, à 6h30, nous sommes au bas mot à plus de 600 interventions. Entre 100 et 200 interventions sont encore programmées pour cette matinée”, a précisé le dispatching de la zone de Wallonie picarde.

Les interventions ont principalement porté sur le tronçonnage d’arbres ou de feuillus tombés sur la voie publique. “Nous sommes aussi intervenus pour des toitures arrachées et des tuiles tombées sur la voie publique.” En collaboration avec l’opérateur du réseau de distribution de gaz et électricité Ores, les pompiers sont également intervenus à de nombreuses reprises pour des câbles électriques ou de distribution sectionnés ou arrachés. Hormis un grutier sérieusement blessé, vendredi vers 16h, lors de la chute de sa grue-tour sur le service de gériatrie de l’hôpital de Tournai (CHwapi), on ne déplore aucun autre blessé en Wallonie picarde. 

Les pompiers de Liège restaient fortement sollicités samedi matin. Une centaine d’interventions restaient à effectuer samedi. Vendredi soir, aux alentours de 23h, les pompiers enregistraient 200 demandes d’interventions, essentiellement pour des toitures qui menaçaient de s’envoler ou des arbres tombés sur la chaussée. Durant la nuit, de nombreuses voiries ont dû être fermées à la suite des chutes d’arbres, en attendant l’arrivée des pompiers et des bûcherons de la Ville, submergés d’appels, a ainsi indiqué la police de Liège durant la nuit. Début d’après-midi, les secours indiquaient qu’il leur restait une centaine d’interventions à effectuer pour des appels qui dataient de cette nuit ou du matin. 

Les trains de passagers comme de marchandises roulaient à peu près normalement samedi matin après le passage, vendredi après-midi, de la tempête Eunice, a indiqué Infrabel. Des équipes du gestionnaire du réseau ferroviaire ont oeuvré toute la nuit afin de procéder aux réparations nécessaires.

Quelques trains pourraient tout de même encore être supprimés. La ligne reliant Courtrai à Poperinge, en Flandre-Occidentale, est par exemple perturbée entre Ypres et Menin. Des navettes sont donc encore d’usage le temps qu’Infrabel termine les travaux de réparation. La ligne devrait être totalement rétablie dans le courant de l’après-midi. Le trafic vers les Pays-Bas a, lui, repris. Toutefois, les trains à grande vitesse doivent encore attendre le feu vert pour reprendre les rails.

Vendredi, les vents violents (jusqu’à 130 km/h) portés par Eunice avaient contraint Infrabel à suspendre une partie du trafic ferroviaire en Flandre-Occidentale et en Flandre-Orientale, ainsi que dans le Hainaut. Une reprise “progressive et prudente” du trafic ferroviaire avait pu être entamée à partir de 18h, la circulation étant même rétablie vers 21h sur la plupart des principaux axes ferroviaires.