Francine s’est cassé le bras au Plopsaqua Hannut, mais le parc refuse d’intervenir dans ses frais médicaux

Le vendredi 23 juillet 2021, Francine Nowe, 66 ans, avait décidé de profiter de son abonnement annuel au Plopsaqua d’Hannut-Landen pour faire un peu de natation. Après quelques longueurs, elle s’est dit qu’elle allait profiter de l’accalmie et des files peu importantes pour faire quelques descentes de toboggan.

Arrivée au sommet des escaliers, alors qu’elle s’apprêtait à s’élancer dans le tuyau, l’Hannutoise a glissé et son bras a percuté la barre latérale qui permet de se tenir. “Deux hommes qui faisaient la file derrière moi se sont précipités pour voir si j’allais bien. J’étais un peu sonnée, mais rien de grave. Un des deux messieurs est parti chercher du secours, pendant que l’autre est resté près de moi”, se souvient Francine. “Je lui disais qu’il pouvait passer, le temps que je me remette de mes émotions, mais il n’avait pas l’air de comprendre ma réaction. Quand j’ai regardé mon bras, c’est là que je me suis rendu compte qu’il était cassé.”

Les secouristes du parc aquatique sont rapidement arrivés sur place pour prendre en charge la sexagénaire blessée. “Ils ont demandé le numéro d’une personne de ma famille et je leur ai donné celui de mon beau-fils. Ils voulaient que ce soit lui qui m’accompagne à l’hôpital. J’avais très mal et je savais que j’allais être plus vite prise en charge si j’arrivais en ambulance. J’en ai donc exigé une”, explique Francine.

Arrivée au CHC de Waremme, les médecins lui ont injecté de la morphine et ont effectué une radiographie de son bras. On lui a alors dit qu’elle devait être transférée au CHC MontLégia où elle a été opérée. Depuis trois semaines, Francine vit avec des broches dans le bras gauche, lequel est également immobilisé le long de son corps. Un problème de taille, surtout pour cette gauchère. “Je ne peux presque pas manger seule, et encore moins écrire ou effectuer de simples gestes du quotidien”, commente-t-elle.

D’après son médecin, son bras devrait rester immobilisé durant six semaines encore (portant le total à neuf semaines d’incapacité), et la rééducation devrait durer entre six et neuf mois.

_{(Poursuivre l’article ci-dessous)}

À son arrivée au CHC de Waremme, vers 11h, les ambulanciers ont indiqué à Francine qu’elle était la deuxième personne à entrer à l’hôpital en provenance de Plopsaqua depuis le début de la journée. Ce commentaire ne l’a pas plus étonnée que cela. Par le passé, elle s’était déjà rendu compte que certaines attractions, comme la rivière sauvage, étaient dangereuses. Un sentiment partagé par de nombreux internautes avec qui elle a discuté de son histoire et qui lui ont eux-mêmes parlé de leur expérience: “Des parents m’ont expliqué que leur enfant s’était blessé. Un s’est carrément ouvert le menton. D’autres m’ont dit qu’ils avaient fait des commotions après s’être cogné dans l’un des toboggans ou encore qu’ils s’étaient cassé quelque chose, comme moi.”

Au CHC de Waremme, on a indiqué à Francine qu’elle devait absolument apporter, sous cinq jours, un document pour faire fonctionner l’assurance de Plopsa concernant les frais médicaux. “Ma fille et mon beau-fils sont retournés au parc aquatique le lendemain, ont réclamé ce fameux papier, mais tout ce qu’ils leur ont donné, c’est un petit papier avec une adresse mail. Ils leur ont dit que je devais leur envoyer une demande de déclaration d’accident en précisant exactement ce qu’il s’était passé”, explique Francine.

Forcément, avec son bras immobilisé, la Hannutoise n’a pas pu le faire immédiatement. Le lundi qui a suivi, le 26 juillet, elle a rédigé son mail et a attendu qu’on lui réponde. Mercredi, toujours rien. Plusieurs jours se sont alors écoulés, sans que quiconque n’accède à sa requête. “J’ai donc envoyé un nouveau mail pour leur dire que sans réponse de leur part, j’allais déposer plainte. Le soir-même, un homme m’a appelée pour m’expliquer que le parc n’avait rien à se reprocher, et que ce n’était pas à leur assurance de payer mes frais médicaux, car tout était en règle au sein du parc”, explique la sexagénaire.

Contacté par nos confrères de l’Avenir à propos des incidents survenus dans le parc, Plopsaqua répond: “Nos installations sont contrôlées et validées par l’organisme de contrôle externe TÜV, spécialiste des parcs aquatiques. Consignes et règles sont affichées devant chaque activité. Les visiteurs doivent les respecter. Chaque événement survenu dans notre parc est analysé. S’il y a faute, notre assurance intervient. Si ce n’est pas le cas, c’est l’assurance personnelle de nos visiteurs qui doit être chargée du dossier.”

Depuis, Francine a envoyé tous les documents à son assurance familiale, qui mettra Plopsaqua en demeure. Elle espère vraiment que le parc aquatique prendra ses responsabilités et qu’il fera fonctionner son assurance afin que lui soit remboursés ses frais médicaux, passés (hospitalisation, prise en charge en ambulance) et à venir (médicaments, kiné, etc.), liés à l’accident. Et, si ce n’est pas le cas alors, que son assurance pourra la mettre en contact avec un avocat qui défendra ses intérêts.

Malgré sa mésaventure, Francine ne blâme pas Plopsaqua. Elle s’était déjà rendue à plusieurs reprises dans le parc, mais n’avait jamais eu de problèmes, si ce n’est quelques petits hématomes. “Rien de bien grave”, commente-t-elle. “Je pense surtout qu’ils sont victimes de maladies de jeunesse. Il y a quelques détails à améliorer, comme des bandes antidérapantes plus visibles et plus larges, mais cela peut être rapidement réglé. J’aimerais que le parc comprenne qu'il en va de la sécurité des visiteurs.”

Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.

L’immense complexe Plopsaqua Hannut-Landen a enfin ouvert ses portes... mais partiellement