Grève au TEC Charleroi ce vendredi: “C’est quoi ce manque de respect?”
Vers la mi-avril, la Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique (CGSLB) avait bloqué spontanément deux dépôts du Transport En Commun (TEC) Charleroi. Leurs revendications: une prime, le non-report de leurs congés et une plus grande présence policière. Ce vendredi, bis repetita. Mais les exigences sont différentes.
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Aucun bus ni aucun métro n'est sorti des dépôts du TEC Charleroi vendredi matin à la suite d'un mouvement de grève au sein du personnel. Une partie de celui-ci se dit inquiet de l'arrivée dès lundi d'autocars d'entreprises privées en renfort sur certaines lignes du réseau carolo.
Le projet s'inscrit dans le contexte de la crise sanitaire. Pour faire baisser le nombre de passagers aux heures de forte fréquentation dans certains bus et répondre à une demande venue du comité de concertation, la Société Régionale Wallonne du Transport (SRWT) a décidé de faire appel à des compagnies privées sur certaines des lignes gérées par ses filiales.
Selon la CGSLB, des chauffeurs ont vu dans le projet un risque à plus long terme, celui d'un premier pas vers une privatisation des services publics. Concernant les renforts évoqués, ils souhaiteraient avoir l'assurance que ceux-ci ne concernent que certains arrêts sur les lignes concernées
Échevin courroucé
Ce mouvement a eu le don de faire sortir de ses gonds l’Échevin carolo de la Mobilité, Xavier Desgain (Écolo), sur sa page Facebook officielle: “Action sans préavis! L’art de scier la branche sur laquelle on est assis. Un vrai croche-pied à ceux qui défendent et veulent développer le service public de transport en commun sur Charleroi. J’ai des projets plein les cartons pour améliorer les transports en commun et permettre à plus de Carolos de pouvoir se déplacer sans voiture. Ce serait intéressant pour tout le monde, et en particulier pour ceux qui ne savent pas se payer une voiture ou qui sont obligés de se saigner pour avoir une bagnole.
Alors, c’est quoi ce truc encore ce matin, où un tas de gens sont laissés sur le trottoir aux arrêts? C’est quoi ce manque de respect pour les voyageurs que l’on est censé servir? Le droit à la grève est sacré, mais le minimum, c’est de prévenir les usagers à temps, ce qui n’a pas été fait. Et encore une fois, ce sont les plus défavorisés et les plus respectueux de l’environnement qui trinquent. Pas très solidaire comme attitude.”
“Renforts temporaires”
Le porte-parole de la SRWT, Stéphane Thiery a également tenu à réagir: “Le projet d’ajouter des autocars de compagnies privées en renfort sur certaines lignes du TEC est discuté avec les syndicats depuis plusieurs semaines.”
Le porte-parole a rappelé qu’il n’est question que de renforts temporaires sur certaines lignes, quelques parcours, des tronçons où des problèmes de surfréquentation ont été pointés dans le contexte de la crise sanitaire actuelle.
Initialement, ce sont les chauffeurs eux-mêmes qui ont désigné ceux-ci. Par la suite, une sélection a été faite pour n’apporter du renfort qu’aux endroits où cela semble le plus nécessaire.
Contexte
En tout, 129 autocars devraient intervenir en renfort dès ce lundi en Wallonie. “Ce sont des véhicules et du personnel dont nous ne disposons pas car, pour rappel, aux heures de pointe, nous sommes au maximum de nos moyens” affirme le porte-parole.
Par rapport à la crainte exprimée par le personnel d’un premier pas vers une privatisation des services publics, Stéphane Thiery a rappelé les montants engagés au cours des derniers mois par les autorités wallonnes notamment en faveur des infrastructures et de l’offre des TEC.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
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