Harcèlement scolaire à Gembloux: "Mes filles sont en danger en se rendant en cours, j'ai peur pour elles"

Menaces, insultes, bousculades, voilà à quoi s'apparente le quotidien de Léa*, élève en rhéto à l'Athénée Royal de Gembloux. "Les faits ont débuté en octobre par des insultes et intimidations formulées par trois partenaires de classe", entame Stéphane, le papa. "On l'empêche d'accéder à certains locaux et il y a aussi un petit jeu sournois qui consiste à noter des insanités sur le tableau de la salle rhéto, entre autres."

Un acharnement qui tend à s'exacerber au fil du temps. "Ma fille est touchée par une maladie chronique inflammatoire. Du fait qu'elle prend beaucoup de médicaments, elle est un peu enrobée. D'ailleurs, le harcèlement a commencé par des moqueries physiques. Hospitalisée en novembre dernier, elle a retrouvé le chemin de l'école en janvier et dès son retour, les faits ont pris de l'ampleur. On la menace notamment de l'isoler dès que possible et de la passer à tabac." 

Pourquoi sa fille est-elle prise pour cible avec une telle virulence? Stéphane peine à l'expliquer. "Je pense que c'est la jalousie qui dicte cette conduite. D'après ce que j'en sais, les trois personnes qui harcèlent Léa n'excellent pas en cours, alors que ma fille a des résultats brillants. Le trio harceleur entraîne une partie de la classe et ma fille s'érige un peu comme la tête de turc du groupe." 

La soeur de Léa aussi visée
Un statut peu enviable attribué aussi depuis peu à Chloé*, petite soeur de Léa et qui suit la même option en cinquième année. "Les deux classes sont liées par plusieurs cours. Ce qui se passe avec sa sœur aînée commence à avoir des répercussions sur Chloé. À la maison, on dort mal, on s'inquiète. Cela a un impact important sur notre vie de famille. Tous les jours, je quitte mon boulot un peu plus tôt pour me présenter à la sortie de l'école, tellement j'ai peur pour la sécurité physique de mes filles. Elles sont en danger en se rendant en cours."

Deux plaintes ont déjà été déposées à la police et la famille a fait appel à un avocat en vue de se constituer partie civile. La semaine dernière, lors de la dernière visite en date au bureau de police, des preuves matérielles ont été apportées au dossier. "Léa a reçu via d'autres personnes une photo où les harceleuses posent. En légende, on peut lire ceci: 'Essaye de nous descendre et tu tomberas la première.' Une photo de classe, où le visage de ma fille et celui d'un autre élève ont été barrés, circule aussi sur les réseaux sociaux. Nous avons fourni ces documents à la police qui nous a confirmé que nous étions bel et bien confrontés à un cas de harcèlement."

Un constat que s'attelle à minimiser la Préfète de l'Athénée Royal de Gembloux, selon Stéphane. "J'ai pris contact à plusieurs reprises avec elle. Elle me prétend qu'elle ne sait rien faire car elle n'a pas de preuve de faits avérés au sein de l'établissement. Elle assure que cela s'avère être au-dessus de ses compétences, mais que ses supérieurs hiérarchiques ont été prévenus. En attendant, les filles qui harcèlent Léa sont toujours en classe, sans aucune sanction. Pourtant une autre victime a aussi déposé plainte récemment."