Huit ans de prison pour le meurtrier de Yannick

Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné mercredi à huit ans de prison Laurent Vernassière, l'auteur du coup de couteau qui avait coûté la vie à un jeune garçon, Yannick Amba-Bongelo, le jour du Mardi-Gras au carnaval de Binche en 2007. Il était poursuivi pour coups volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
 
Dans ses attendus, le tribunal a rappelé que le prévenu ne niait pas la matérialité des faits, mais bien l'intention d'homicide, le coup de couteau ayant eu lieu après que Vernassière eut été lui-même victime d'une scène violente. Le jugement note cependant que le prévenu avait pris part à cette bagarre deux jours après un premier affrontement entre deux bandes rivales, venues l'une de Péronnes, l'autre de Braine-le-Comte. Il s'était mis volontairement dans la situation où il avait été victime de ces coups.
 
Dès lors, il ne peut évoquer la contrainte, et il aurait d'ailleurs pu prendre la fuite quand l'affrontement du mardi s'est déclenché entre les deux bandes.
 
Il ne pouvait pas davantage évoquer la force irrésistible pour justifier son coup de coup de couteau mortel. Le tribunal rappelle à cet égard la force du coup porté, la lame du couteau s'étant enfoncée de onze centimètres dans le corps de la jeune victime, Yannick Amba-Bongelo.
La préméditation doit également être retenue, dit le tribunal. En effet, une première agression avait eu lieu le dimanche précédant ce Mardi-Gras, et c'est en réponse à cette première confrontation que les deux bandes ont prévu de s'affronter à nouveau le jour du Mardi-Gras.
 
Enfin, Laurent Vernassière ne peut pas invoquer la provocation, puisqu'il s'est volontairement placé dans la situation dans laquelle il s'est trouvé.
 
Le prévenu qui détenait le couteau et qui l'a remis à Vernassière est condamné à dix mois de prison avec sursis de trois ans, uniquement pour port d'arme. Il a par contre été acquitté de la prévention de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le tribunal retient que, s'il portait bien cette arme, il ne pouvait prévoir l'usage mortel qui en serait fait; de plus, il ne l'a donné à Vernassière que sur insistance de celui-ci. (belga)