Huit hommes et quatre femmes pour juger Mohamed Jratlou

Le soir des faits, Mohamed Jratlou, sous l'emprise de la boisson avait violemment frappé son épouse, Naïma Zraidi, en présence de leurs enfants, Younes, 4 ans et Wasir, 8 ans. La jeune femme avait pris la fuite pour se rendre chez son médecin. C'est la dernière fois qu'elle verra Younes vivant. Pendant que l'accusé sillonnait en voiture le quartier à la recherche de Naïma, les enfants sont restés seuls au domicile familial. Le matin, Mohamed Jratlou avait signalé la disparition du cadet à la police. Selon lui, Younes aurait fui pendant son absence, vêtu de son lange et d'un petit pull bleu, pieds nus. Le 10 novembre 2009, le corps de l'enfant était retrouvé dans le cours d'eau. L'autopsie a révélé que l'enfant n'était pas mort par noyade mais par asphyxie, écartant ainsi l'hypothèse de l'accident. Un an plus tard, les parents de Younes étaient arrêtés. Si Naïma Zraidi a été rapidement blanchie par la justice, Mohamed Jratlou était maintenu en détention. Il comparaît seul devant les assises pour le meurtre de son fils. Ses intérêts sont défendus par Me Xavier Magnée. "Je suis absolument convaincu de l'innocence de mon client. Pour condamner, il faut des preuves", a indiqué l'avocat. Me Karim Itani représente les intérêts de Wasir. Me Jean-Jacques Vandenbroucke qui représente les intérêts de Naïma Zraidi n'était pas présent à la constitution du jury. Il envisage de se constituer partie civile à l'instruction d'audience. Le procès au fond débutera le mercredi 6 juin par la lecture de l'acte d'accusation par l'avocat général, Ingrid Godart, suivie de l'interrogatoire de l'accusé.