Il a passé 11 semaines dans le coma à cause du virus: “Les médecins m'appellent le miracle de Louvain”

“Le docteur Meersseman [de l’UZ Leuven, NDLR] est l’homme qui m’a sauvé la vie”, déclare d’emblée Christophe. “Il a fallu trois semaines en tout pour me sortir du coma: je me suis réveillé et puis je dormais sans cesse. C’étaient des moments vagues. Je suis là, mais je ne réalise pas où je suis. J’ai aussi fait de très mauvais rêves. Pas à pas, nous avons commencé la rééducation et je peux dire que je vais déjà beaucoup mieux”.

Lors de son hospitalisation, Christophe a été filmé. “Les images montrent comment j’ai été intubé durant le coma. Ce sont des images intimes de moi. Vous pouvez voir à l’expression de mon visage que je ne sais pas ce qui m’arrive, c’est très étrange. Ma femme a accepté de me faire filmer. Le docteur Meersseman voulait également montrer que le coronavirus ‘n’est pas seulement une grippe’”, explique-t-il.

“Même avant mon admission à l’hôpital, j’ai très vite compris que c’était sérieux. Après deux jours de maladie, je ne pouvais plus monter les escaliers à la maison. J’ai dit à ma femme que mon hospitalisation ne durerait que deux semaines, mais elle s’est allongée”. 

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À l’heure actuelle, Christophe n’a toujours pas pu rentrer chez lui. Il se trouve toujours en rééducation à l’UZ Pellenberg (Lubbeek). Une fois sorti du coma, il a dû repartir de zéro. Il ne pouvait plus manger, avaler, parler ou encore marcher. “Après trois semaines de coma, les muscles ont tout simplement disparu. Mes filles m’ont demandé si quelque chose d’aussi simple que la marche est vraiment devenu si difficile maintenant. Lorsque vous êtes en bonne santé, vous ne pensez pas à cela. C’est très touchant”. Malgré les difficultés, il garde le moral: “Tous les jours je me dis: ‘Vas-y, ça finira par aller mieux’. Je n’abandonne pas facilement”.

En rééducation depuis maintenant cinq semaines sur le campus Pellenberg de l’UZ Leuven, Christophe a le droit de voir sa famille tous les jours dans une bille de deux personnes maximum. 

Christophe tient également à remercier les équipes médicales de l’hôpital, sans qui il ne serait “pas là” aujourd'hui. “J’ai dû être un cas très difficile et apparemment j’ai causé beaucoup de nuits blanches au Docteur Meersseman. Il m’envoie encore des SMS chaque semaine pour me demander comment je vais”. 

“On m’appelle le “miracle de Louvain”. Les médecins m’ont dit que j’avais un taux de survie de 1 à 5 %. Maintenant ils me voient entrer dans la salle de rééducation sans aide, ça leur fait du bien”.

Aujourd'hui encore, il n’a aucune idée de la manière dont il a attrapé le coronavirus. Alors que le nombre d’infections augmente à nouveau, il invite d’ailleurs la population à respecter les mesures en vigueur: “Je vois que certaines personnes prennent ça à la légère et pensent ‘ça ne m’arrivera pas’. Ne vous inquiétez pas, ça peut arriver à n’importe qui”.