Infirmières réquisitionnées par la police: “J’ai eu l’impression d’être considérée comme une criminelle”
Mise à jourCe mardi, à Bruxelles, le personnel soignant manifeste contre l’obligation vaccinale. Ils sont nombreux à avoir marqué leur soutien au mouvement et à avoir eu envie d’y participer, mais ce lundi, les autorités compétentes ont procédé à la réquisition du personnel. Une procédure que dénoncent trois infirmières liégeoises.
Le secteur des soins de santé se mobilise ce mardi contre la vaccination obligatoire du personnel soignant. Une manifestation nationale est d’ailleurs prévue à Bruxelles ainsi qu’une grève des travailleurs en front commun. Or, tous n’auront pas forcément le droit d’y participer, relate RTL info.
En effet, en raison du risque de pénurie de personnel, certains hôpitaux ont enclenché une procédure de “réquisition”. Une mesure exceptionnelle qui prévoit l’intervention de la police à domicile pour rappeler à l’ordre les infirmières et infirmiers concernés.
Réquisitionnée au CHC
Deux infirmières du CHC de Liège, hôpital privé, souhaitaient participer aux actions ce mardi, mais seule l’une des deux a obtenu l’autorisation. Pour la seconde, ce sera... travail obligatoire sous peine de poursuites: “Les policiers m’attendaient devant mon domicile pour me faire signer le papier de réquisition. En gros, ils nous ont expliqué clairement que si je ne le signais pas, je serais poursuivie d’un point de vue pénal”, confie-t-elle.
La procédure est légale, mais extrêmement rare. Au CHU de Liège, hôpital public, la direction “n’a pas eu le choix”: “C’est la première fois qu’on a autant de personnel en grève”, note Pierre Gillet, directeur général du CHU de Liège.
La grève, un droit
Noémie est, elle aussi, infirmière dans un hôpital de la région de Liège. Il y a une semaine, l’un de ses collègues délégué syndical lui a annoncé qu’un mouvement de grève aurait lieu ce mardi 7 décembre. Un document a alors circulé au sein de l’hôpital afin que la direction puisse évaluer le nombre d’absents.
“Vendredi dernier, nous avons reçu une note de service indiquant que pour assurer la continuité des soins, il fallait que nous renoncions à faire grève”, indique-t-elle. “Ce n’était pas notre problème. La grève est un droit et nous jugions qu’il était temps d’agir!” Rebelote, lundi, sur le coup de 15h, une nouvelle note de service a été envoyée au personnel de l’hôpital. Cette fois-ci, la direction prévenait qu’elle allait réquisitionner le nombre de personnes nécessaire pour le bon fonctionnement de l’établissement.
Traitée comme une criminelle
“Vers 16h30, la directrice du service infirmier, qui ne descend jamais nous voir, est venue me trouver personnellement, m’a prise à part et m’a clairement expliqué que j’étais réquisitionnée ce mardi”, indique Noémie. Une situation qui ne lui a pas plu. Elle a alors interrogé son homologue sur la possibilité de se rendre à la grève le matin et d’arriver un peu en retard pour prendre son service l’après-midi. Mais, d’après l’infirmière, son interlocutrice lui aurait mis un coup de pression: “Elle m’a dit qu’en tant qu’infirmière, c’était une faute grave et donc un motif de renvoi. Je n’ai pas eu le choix...”
Plus tard dans la journée, ce lundi, elle a reçu un coup de fil de sa mère chez qui les policiers étaient venus pour donner à Noémie son mandat de réquisition. Or, Noémie ne vit plus chez ses parents depuis juin de cette année. Une situation qui a profondément choqué sa famille. “Imaginez-vous qu’un policier sonne à votre porte pour votre enfant...”, lance la jeune femme. Et l’histoire ne s’arrête pas là. Comme elle n’a pas trouvé Noémie chez ses parents, la police s’est rendue sur son lieu de travail pour lui faire signer le fameux mandat. “Cela s’est passé devant mes patients”, se souvient-elle encore pleine d’amertume. “Ils se sont posé des questions, j’estime avoir perdu toute crédibilité en tant qu’infirmière. Pire, j’ai eu l’impression d’être considérée comme une criminelle.”
Une situation intolérable
Noémie n’est pas la seule de ses collègues à avoir été réquisitionnée pour travailler ce mardi. Ce n’est pas non plus la première fois que cela lui arrive. Au début de sa carrière, une manifestation a eu lieu pour les droits des soignants. Sa directrice lui avait alors dit qu’il était “dans son intérêt de venir travailler”. Ce qu’elle avait alors accepté sans broncher.
Mais cette fois-ci, la situation n’est pas la même. Cela fait à présent cinq ans qu’elle est infirmière, et elle a vu les conditions de travail dans les hôpitaux se dégrader. “Je ne tolère plus la situation pour le personnel soignant. C’est devenu pire encore depuis le début de la crise”, regrette-t-elle.
Non vaccinée, elle n’est pas ce que l’on pourrait appeller une “antivax”. En réalité, à cause de soucis médicaux, elle explique ne pas pouvoir être vaccinée, à moins de mettre en péril sa santé. Pas d’exception toutefois, pour la jeune infirmière, qui risque de perdre son emploi si elle ne se fait pas vacciner d’ici avril 2022. C’est pourquoi elle est tant opposée à cette obligation vaccinale et aurait aimé participer à la manifestation de Bruxelles.
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