Jan Jambon n’a “jamais eu l’intention de déformer la vérité”
affaire ChovanecLe ministre-président flamand et ex-ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), a assuré samedi après-midi en conférence de presse à Brasschaat qu’il n’avait jamais eu l’intention de déformer la vérité sur sa connaissance de l’affaire Chovanec. Il a toutefois regretté des “déclarations hâtives” et affirmé que son cabinet n’avait commis aucune faute dans le traitement de ce dossier.
Sous pression ces derniers jours dans cette affaire liée au décès d’un ressortissant slovaque après son interpellation à l’aéroport de Charleroi en février 2018, M. Jambon, ministre de l’Intérieur de l’époque, a indiqué samedi qu’il n’avait pas eu connaissance des images vidéo des faits et qu’il a été profondément choqué en les découvrant cet été.
Jan Jambon a affirmé samedi que lorsqu’il a récemment répondu aux médias ne se souvenir de rien, il n’avait effectivement aucun souvenir du dossier et que répondre l’inverse aurait été mentir.
Contrairement à ce qu’il avait précédemment démenti, le nationaliste flamand a confirmé samedi avoir rencontré l’ambassadeur slovaque en 2018 mais a dit ne pas se souvenir de cette “courte conversation”, en raison de l’attentat de Liège qui s’était produit peu avant.
M. Jambon a déclaré “la main sur le coeur” ne pas avoir eu l’intention de déformer la vérité et a estimé que son cabinet avait bien traité le dossier, soulignant que la connaissance actuelle des faits n’était pas telle à l’époque.
Le ministre-président a par ailleurs garanti à la famille de la victime que la Justice traiterait l’affaire le plus rapidement possible.
Ligne du temps
Avec ses anciens collaborateurs, M. Jambon a tenté de reconstituer le suivi de ce dossier par son cabinet. Dès le 26 février, un jour avant le décès de M. Chovanec dans un hôpital de Charleroi, une demande d’un entretien est venue de l’ambassade de Slovaquie. Le cabinet de M. Jambon a demandé des informations à la police et a reçu le jour même un rapport de la police aéroportuaire relatif à l’intervention de la nuit du 23 au 24 février. Il n’était nullement question des faits qui ont soulevé l’indignation générale il y a quelques jours: policier écrasant la cage thoracique de la victime durant de longues minutes, sourire affiché par certains policiers, salut nazi effectué par une agente, etc. “De ce rapport de police, il n’apparaissait en aucune manière qu’il était question de fautes manifestes. Le rapport ne faisait en rien penser aux images qui sont sorties cet été”, a souligné M. Jambon. Le 2 mars, l’ambassadeur slovaque a été reçu par deux conseillers du cabinet de M. Jambon. Ce jour-là, l’ex-ministre de l’Intérieur était à l’étranger. Le 30 mai, M. Jambon a reçu personnellement et brièvement l’ambassadeur. Il s’agissait d’un court entretien dont le ministre dit avoir perdu le souvenir en raison des événements du jour. La veille, avait eu lieu l’attentat de Liège et, après l’entretien, M. Jambon s’est rendu à une cérémonie en l’honneur des victimes de l’attentat.
Pas les mêmes éléments en 2018
Il est reproché au nationaliste flamand de ne s’être guère inquiété des suites de l’affaire, qui implique directement la police et a mené au décès d’un homme. Aucun élément à cette époque ne lui permettait de connaître la violence de l’intervention policière et les actes commis, selon lui. Il ne les a découverts que lorsque les images ont été diffusées publiquement il y a quelques jours. “Quand je les ai vues pour la première fois, j’ai été profondément choqué, comme chacun. Ce que l’on voit sur ces images dépasse l’entendement”, a-t-il dit.
Dossier aux mains de la Justice
Dès le 25 février, les faits sont passés dans le giron de la Justice et le service d’enquête du Comité P a été sollicité par un juge d’instruction. “Dès ce moment, ce n’est plus un dossier du ministre de l’Intérieur. Il doit faire preuve de réserve, c’est aux mains de la Justice”, a fait remarquer M. Jambon.
Pas de démission dans l’immédiat
Les commissions de l’Intérieur et de la Justice de la Chambre entendront mardi M. Jambon ainsi que l’actuel commissaire général de la police fédérale, Marc De Mesmaeker, et sa prédécesseure, Catherine De Bolle. L’actuel ministre-président flamand estime qu’il peut continuer à exercer ses fonctions, “même si ce n’est pas une situation agréable”. Il dit avoir reçu le soutien de ses partenaires de coalition, le CD&V et l’Open Vld.
Plus de questions que de réponses
La conférence de presse de samedi laisse les Verts flamands sur leur faim: “Cette conférence de presse suscite plus de questions qu’elle ne donne de réponses”, a réagi le chef de groupe de Groen au parlement flamand, Björn Rzoska, qui se demande si Jan Jambon se rend compte de la gravité des faits.
“À chaque jour une nouvelle version”
“À chaque jour une nouvelle version mais toujours pas de réponses”, selon Björn Rzoska. “Un homme est mort à la suite de violences policières et nous avons l’impression que le ministre-président Jambon n’avait pas et n’a toujours pas pris conscience de la gravité de la situation. Il a perdu ici beaucoup de crédibilité”, estime le Vert flamand.
Sur la sellette
“S’il veut encore garder une certaine crédibilité, Jan Jambon ne devra pas venir avec une nouvelle version mardi en commission de la Chambre, mais bien avec des preuves. Dans le cas contraire, il ne pourra plus échapper à sa responsabilité politique”, conclut le chef de groupe Groen.
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