L'ancien ministre-président wallon Jean-Maurice Dehousse est mort à 86 ans": “Un homme libre qui laissera une trace indélébile”

Né en 1936, Jean-Maurice Dehousse est baigné dès son plus jeune âge dans le Mouvement wallon, dont il deviendra l’une des figures emblématiques. Il endosse le statut de député(1971-1981), avant de devenir celui que l'on considère comme le premier ministre-président de l’exécutif wallon (de décembre 1981 à janvier 1982, puis d’octobre 1985 à décembre 1985). Il enfile ensuite l’écharpe maïorale à la tête de la Ville de Liège (1995-1999). Durant sa carrière, il occupe plusieurs postes de ministre au fédéral: de la culture française de 1977 à 1979 et de la politique scientifique de 1992 à 1994. En tant que ministre de la culture, il va notamment y actualiser la loi sur les bibliothèques publiques et transforme la RTB en RTBF. Le socialiste boucle sa carrière politique en 2004 en tant que député européen.

Bardé de plusieurs diplômes, dont celui de docteur en droit, il entame une carrière académique, notamment à l’Université de Liège où il est délégué syndical du personnel scientifique sous les couleurs de la FGTB aux côtés de Guy Mathot et d’Urbain Destrée. Affilié au PSB, l’ancien parti socialiste unitaire, il se passionne pour les questions institutionnelles. Il défend notamment la mise sur pied d’un État fédéral fondé sur trois Régions.

C’est alors que Jean-Maurice Dehousse est à la tête que la culture que sont signés les accords dits “Dehousse-Persoons” qui établissent des critères solides de répartition budgétaire entre Wallons et Bruxellois francophones pour les matières communautaires. Dans l’entourage direct d’André Cools et de Guy Spitaels, Jean-Maurice Dehousse est mêlé de près aux difficiles négociations autour des premières réformes de l’État.

En 1979, il est désigné membre du gouvernement belge avec le titre de ministre-président de l’Exécutif régional wallon. Dès 1981, il devient ministre wallon de l’Économie et de l’Emploi, avant de devenir ministre-président wallon (1982-1985). À ce poste, il a notamment à gérer la crise de la sidérurgie wallonne et en amortir les lourdes conséquences sociales.

Orateur aussi tenace que redoutable, il se distingue notamment par sa forte opposition au projet de Constitution européenne. Après son épisode européen, il prend sa retraite politique, tout en restant conseiller communal à Liège jusqu’en 2006.

Sur les réseaux sociaux, les hommages sont nombreux. “Jean-Maurice, c’était un nom, un esprit éclairé, une voix éloquente. Un amoureux de cinéma et de BD. Un passionné de Liège, dont il fut bourgmestre, et de la Wallonie, dont il présida l’Exécutif. Un socialiste passionné, qui occupa les plus hautes fonctions tout en étant proche comme il se doit du combat syndical. Un homme libre qui laissera une trace indélébile dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé et notamment dans le mien. Hommage à sa mémoire et condoléances à sa famille”, a écrit Frédéric Daerden sur Facebook.

“Je salue la mémoire de Jean-Maurice Dehousse, militant socialiste et militant. À sa famille, à ses proches, j’exprime ma profonde sympathie et toute ma solidarité”, a, pour sa part, tweeté le président du PS, Paul Magnette.

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