L’horeca ne digère pas: “Le secteur va pleurer toute la nuit”
Mise à jour"Drame social", "génocide", "irrespect". Le secteur horeca n'avait pas de mots assez durs vendredi soir pour décrire la décision du comité de concertation de fermer durant un mois tous les cafés et restaurants du pays pour lutter contre la deuxième vague de l'épidémie. Les différentes fédérations disent ne pas comprendre sur quelle base scientifique s'appuie cette décision et rappellent les nombreux efforts accomplis ces derniers mois.
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"Déception, tristesse, incompréhension, irrespect." Voilà les premiers mots qui venaient à l'esprit de Thierry Neyens, président de la Fédération Horeca Wallonie, au moment de commenter la décision des autorités. "On a fait énormément d'efforts après trois mois de fermeture et quatre mois à respecter scrupuleusement les règles et protocoles. On ne comprend pas sur quelle base chiffrée on s'est appuyé pour nous sacrifier à la place d'autres secteurs", tonne-t-il.
“Le secteur va pleurer”
Le président de la Fédération Horeca Wallonie a l'impression que tout un secteur a été puni pour quelques mauvais élèves isolés. "C'est une mesure disproportionnée pour un secteur fragile", lance-t-il. Le nombre de faillites sera considérable et l'offre de restaurants ne sera plus la même demain, prédit-il. "Le secteur va pleurer toute la nuit. Le moral est à plat", dit-il, déplorant "un coup de trop". Thierry Neyens n'exclut pas des démarches juridiques à l'encontre de la décision des autorités. "Il n'est pas uniquement question d'enjeux financiers ici", insiste-t-il.
“C’est un coup de massue”
Le son de cloche est le même au sein de la Fédération Horeca Bruxelles. Là aussi, on n'exclut pas de contester en justice cette fermeture forcée. On attend cependant de voir quelles mesures compensatoires vont être mises en place. Son secrétaire général Philippe Trine s'inquiète d'ores et déjà de savoir comment les indépendants pourront assumer leurs loyers et leurs charges. "C'est un coup de massue. Les gens sortaient à peine la tête de l'eau...”
“Une faillite programmée”
Il s'attend à au moins 40% de faillites dans le secteur dans la capitale. "Les cafés et restaurants sont écrasés sous les charges" qui deviennent impossible à honorer, pointe la Fédération Horeca Bruxelles. Elle met en garde contre une catastrophe économique et sociale sans précédent, avec des dizaines de milliers d'emplois perdus dans l'horeca mais aussi dans les entreprises en amont comme les fournisseurs, les éleveurs ou les importateurs. "Par manque de trésorerie et de fréquentation, les cafés comme les restaurants ou les hôtels ne peuvent à présent plus échapper à une faillite programmée", redoute-t-elle.
“Profond sentiment d’injustice”
"Plusieurs milliers de cafés, restaurants et hôtels vont littéralement disparaître et changer profondément le paysage de l'hospitalité belge et bruxelloise en particulier", prédit encore la Fédération Horeca Bruxelles, qui invite le gouvernement à mettre en place un plan économique d'urgence afin de sauvegarder le secteur.
"On a un profond sentiment d'injustice face à une catastrophe. On savait qu'une seconde vague allait arriver. Il fallait s'y préparer", dénonce le secrétaire général de l'organisation.
“On se trompe de cible”
Un sentiment d'injustice qui met également Diane Delen, présidente de la Fédération des cafés, dans tous ses états. "On se trompe de cible", fustige-t-elle. "Nous sommes le seul secteur à avoir respecté les règles depuis le départ et à les faire encore respecter. Le choix de punir l'horeca est mauvais et trop facile. On n'a pas de preuve scientifique appuyant cette décision", constate-t-elle, elle aussi. La Belgique compte 40.000 restaurants et 12.000 cafés, qui emploient ensemble plus de 500.000 personnes, rappelle-t-elle. "Le secteur fait aussi travailler plus de 40 corps de métier. C'est un véritable génocide social! ", assène Diane Delen, inquiète pour un secteur en détresse.
Incompréhensible aux yeux de Comeos
La mesure “drastique” et “disproportionnée” du gouvernement de fermer complètement l’horeca durant un mois est incompréhensible, aux yeux de Comeos, la fédération du commerce et des services, et représentante des chaînes de restaurants. “C’est une mesure aveugle qui va tuer un secteur qui saigne déjà et qui va coûter des milliers d’emplois”, prédit-elle.
Des milliers d’emplois menacés
“Les établissements de restauration ont tous pris de nombreuses mesures pour recevoir leurs clients en toute sécurité. On n’a également pas connaissance de problèmes de contamination dans les restaurants. Les formulaires d’enregistrement qui ont dû être conservés, mais qui ont à peine été demandés par les autorités compétentes, en sont bien la preuve”, fustige Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos. Des milliers d’emplois sont à présent menacés par cette annonce, craint la fédération.
D’autres mesures étaient possibles
Pour son patron, d’autres mesures étaient possibles, comme la limitation du nombre de personnes par table ou une heure de fermeture plus précoce. “Mais ce qui vient d’être décidé est une mesure aveugle qui donne à nouveau un coup de massue à un secteur qui a déjà subi d’énormes pertes lors du premier confinement et qui a dû investir massivement dans des mesures supplémentaires”, dénonce Dominique Michel.
Comeos demande dès lors des mesures de soutien du gouvernement pour “sauver le secteur”.
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