La centrale nucléaire de Tihange 2 a été définitivement mise à l'arrêt mardi soir à 22h45
Le réacteur nucléaire de Tihange 2 a été définitivement mis à l’arrêt ce mardi soir à 22h45, après pile 40 ans de service, a confirmé Engie Electrabel, l’exploitant des centrales nucléaires de Tihange et de Doel. Depuis le 1er février 1983, l’unité a produit 270 milliards de KWh, soit trois fois la consommation annuelle de toute la Belgique.
Conformément à la loi sur la sortie du nucléaire, la centrale, d’une puissance de 1.008 MW, a donc été définitivement déconnectée du réseau ce 31 janvier, après 40 années de production d’électricité “en toute sûreté”.
Il s’agit du deuxième réacteur mis à l’arrêt, après Doel 3 en septembre dernier -là aussi après 40 ans de service-, et du premier à l’être en Wallonie.
Une centaine de personnes travaillent sur le site de Tihange 2 et chacun d’eux aura une nouvelle fonction à l’issue de la fermeture. “Il n’y aura aucune perte d’emploi”, assure-t-on chez Engie Electrabel.
Un arrêt très particulier sur le plan émotionnel
Cet arrêt a été supervisé par deux inspecteurs de l’AFCN. “L’arrêt définitif de Tihange 2 est un arrêt équivalent à ceux réalisés régulièrement pour des entretiens. Néanmoins, sur le plan émotionnel, c’était un arrêt très particulier pour le site de Tihange, qui signe la fin de 40 ans d’exploitation de l’unité 2. Tout s’est bien déroulé, les procédures ont été suivies correctement et le réacteur a été mis à l’arrêt en toute sûreté. Dorénavant, l’AFCN et Bel V assureront le suivi des deux autres réacteurs en exploitation du site, ainsi que le suivi des activités préparatoires au démantèlement de Tihange 2", explique l’agence fédérale de contrôle nucléaire dans un communiqué.
Nombreux problèmes en fin de vie
Durant ces 40 ans d’exploitation, l’année 2012 aura été marquée par une révision à rallonge après la détection, tout comme à la centrale de Doel 3, de défauts dûs à l’hydrogène, des “microfissures”, dans les parois en acier de la cuve du réacteur. Un nouvel arrêt non programmé avait ensuite eu lieu en mars 2014, toujours à cause de ces défauts. Des études supplémentaires avaient alors été menées et l’AFCN, le gendarme du nucléaire, avait finalement donné le feu vert au redémarrage de l’installation en novembre 2015.
Du 18 août 2018 au 3 juillet 2019, Tihange 2 totalisera ensuite 318 jours d’arrêt - son arrêt le plus long - pour des réparations au niveau d’un bâtiment bunkerisé qui abrite des équipements de sûreté de second niveau de protection.
L’entreprise a chiffré le démantèlement et le déclassement de Tihange 2 à environ un milliard d’euros, provenant des provisions qu’il a constituées. Un montant total de 6,3 milliards d’euros est prévu pour le démantèlement des sept réacteurs de Doel et de Tihange.
Après Tihange 2, c’est en effet la centrale de Doel 1 qui suivra, en février 2025. Puis viendra le tour de Tihange 1, qui devrait bien fermer ses portes en octobre 2025, toujours en application de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire.
Expérience dans la démantèlement
Si le démantèlement de réacteurs de puissance est “nouveau” pour la Belgique et d’une ampleur toute autre, notre pays possède déjà de l’expérience dans le démantèlement d’autres installations nucléaires, y compris ceux des anciens sites de FBFC International, Belgonucléaire, les réacteurs de recherche Thetis (UGent) et BR3 (SCK CEN), rappelle-t-on.
“Le combustible usé représente plus de 99% de l’inventaire radiologique d’une centrale nucléaire. Ainsi, à partir du moment où le réacteur est arrêté et où le combustible usé est retiré de la cuve et entreposé en piscine, le risque radiologique pour la zone environnante diminue considérablement. La deuxième diminution significative du risque intervient lors du démantèlement à proprement parler, lors de l’évacuation des matériaux hautement radioactifs, comme les composants internes de la cuve du réacteur”, explique encore l’AFCN.
Une “phase post-opérationnelle”
Une période transitoire appelée “phase post-opérationnelle” est prévue entre l’arrêt de l’installation et la publication de l’autorisation de démantèlement. Cette phase devrait durer environ quatre ans pour Tihange 2. La phase de démantèlement, sur la base de projets similaires à l’étranger, devrait quant à elle durer environ 15 ans.
Après le démantèlement des différents réacteurs du site de Tihange, l’AFCN vérifiera si le terrain est totalement exempt de toute contamination radioactive afin qu’il puisse être libéré et éventuellement utilisé à d’autres fins.
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