La colère des syndicats de police après les émeutes à Bruxelles: “Certains politiques choisissent le camp des bandes de jeunes”

Les tensions étaient vives mardi soir à Saint-Gilles. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent une petite centaine d’habitants du quartier s’emporter contre des policiers. Au cours de ces heurts, deux agents ont été blessés et sont en incapacité de travail plusieurs jours, indique le parquet, et une enquête est menée pour identifier les auteurs. D’après un témoin de la scène qui s’est confié à la DH, c’est l’intervention d’une policière auprès de jeunes qui jouaient au football sur la place Bethléem qui a mis le feu aux poudres. Mais le parquet de Bruxelles ne confirme pas cette version.

Selon Vincent Houssin, vice-Président du SLFP Police, certains policiers reçoivent comme consigne explicite de ne pas intervenir dans certains quartiers pour ne pas envenimer la situation, surtout en cette période de confinement. Il ne mâche pas ses mots sur les ondes de la VRT.

“En ces temps de confinement, certains groupes de jeunes descendent dans la rue pour défier la police. Le ramadan qui se prolonge est utilisé comme prétexte pour ces rassemblements. Parce que 99% des musulmans sont de bons élèves qui respectent les règles”, explique Vincent Houssin. “Mais ces bandes de jeunes essaient de prendre le pouvoir dans la rue, et ils se sentent soutenus par les politiciens locaux. La police doit constamment jouer les médiateurs et ne peut intervenir, même en cas de violences”.

Et le vice-président national du SLFP Police de poursuivre: “Il faut appeler un chat un chat. Nos contrôles sont freinés par certains politiciens. Ils prennent ainsi le parti des bandes de jeunes, en remettant en cause nos actions. Il faut s’attaquer à ce problème, même en période de confinement. Certains responsables politiques de gauche envoient de mauvais signaux. À Bruxelles, il s’agit d’un problème majeur qui va bientôt dégénérer si rien n’est fait. Toute personne qui se retourne contre la police doit être punie”.

Il fait référence notamment aux récents propos de Pascal Smet (sp.a), qui avait remis en cause l’intervention de la police suite à la mort du jeune Adil à Anderlecht. Des émeutes avaient également éclaté dans la commune après les faits.

Mario Thys, du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), va dans le même sens que son collègue. “Cela vient d’un côté de la classe politique en particulier, à gauche en l’occurrence”, corrobore-t-il sur le site de Bruzz, dénonçant le laxisme et l’aveuglement de certains élus.

Sur Twitter, Philippe Close a réagi à la sortie des deux grands syndicats de police: “En tant que bourgmestre, je suis responsable de la sécurité de ma ville. Prétendre que des instructions seraient données qui entravent la sécurité est tout simplement faux. Gérons cette crise ensemble au lieu de jeter de l’huile sur le feu”, rétorque le bourgmestre de Bruxelles.

Mario Thys n’a pas manqué de lui répondre. “La réaction d’un syndicat de police, c’est jeter de l’huile sur le feu? Après des années de laxisme et une politique de poursuites risible, la situation est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Nier la réalité, qualifier de manière impunie des policiers de ‘racistes, nazis’, etc., de la part de membres de votre parti, ça c’est de l’huile sur le feu!”. 

Il fait allusion à cette conseillère communale PS qui avait violemment insulté les forces de l’ordre sur les réseaux sociaux.

Quant à Charles Picqué, bourgmestre de Saint-Gilles, il dément également que la police aurait pour consigne de ne pas intervenir dans certains quartiers. “Les évènements place de Bethléem démontrent justement que la police est présente partout et qu’elle remplit sa mission”.