La fille de la victime sûre que Devillers est coupable

La cour d'assises de Liège a poursuivi l'examen des faits reprochés à Mirianne Devillers, 51 ans et de son ancien amant, Jean-Pierre Lengelé, 47 ans, accusés d'avoir participé le 17 mars 2002 à un vol avec violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner de l'époux de Mme Devillers, Philippe Lallement, serveur à la friterie « Les Routiers » de Nandrin, par les répliques des parties.

Me Dehousse, pour la famille de la victime, a estimé que la défense de l'accusée avait utilisé la « méthode de brouillage» en tentant de reporter la responsabilité sur d'autres personnes.

Le président a ensuite demandé à la famille de la victime si elle avait quelque chose à ajouter. La fille de Philippe Lallement a déclaré : « Je suis persuadée qu'elle est coupable. »

L'avocat général Piraprez a estimé que les deux accusés avaient tenté de minimiser leur implication. Il a répété que pour lui, les deux accusés sont coupables. Pour l'avocat général, les enquêteurs seraient immanquablement arrivés sur la piste de Jean-Pierre Lengelé grâce à l'analyse des communications téléphoniques entre les deux accusés.
L'avocat général a souligné le fait que l'accusée avait appelé l'accusé avec le GSM de son amie alors que 40 secondes avant elle appelait son compagnon avec son propre téléphone.

S'il est vrai que la situation patrimoniale de Jean-Pierre Lengelé n'était pas brillante au moment des faits, celle de Mirianne Devillers était désastreuse malgré ses rentrées conséquentes. L'avocat général a examiné le test du polygraphe et a jugé, contrairement à la défense de Mirianne Devillers, que les questions avaient été correctement posées.

L'avocat général est revenu sur la question du vol de la sacoche de la victime. Alors que Mirianne Devillers explique avoir fait des aveux suivant les déclarations de Jean-Pierre Lengelé, celui-ci n'avait jamais avoué ce vol.

L'argent étant devenu « sale », il est normal pour l'avocat général qu'aucun ne veuille dire qu'il a bénéficié de cette somme après les faits. Pour l'avocat général, le mobile est clairement l'argent. Il a de nouveau demandé que les jurés répondent oui à toutes les questions excepté celle qui pose un problème de législation.

Me Wilmotte, pour la défense de Jean-Pierre Lengelé, a regretté que la défense de l'accusée ait utilisé des morceaux de déclarations pour tenter de les faire coller à sa théorie, mais aussi utilisé « un fumigène » pour brouiller les pistes. L'avocat a une nouvelle fois demandé que les jurés déclarent les deux accusés coupables.

Me Gilissen, pour la défense de l'accusé, a avancé que leur rôle n'était pas d'enfoncer Mirianne Devillers. L'avocat a souligné qu'à partir du moment où son client avait fait des aveux, il n'avait plus changé de version.

Pour l'avocat, Mirianne Devillers ne se sent absolument pas responsable de la mort de Philippe Lallement. C'est pour cela qu'elle a voulu passer le test du polygraphe.

Il a estimé que les aveux étaient complets, circonstanciés, corroborés par le dossier et de plus, ils sont différents pour chacun des accusés. Il a demandé aux jurés de rendre justice.

Me Solfrini, à la défense de Mirianne Devillers, a avancé que l'enquête avait été mal réalisée et que sa cliente n'était pas impliquée.

Me Moureau, avocat de l'accusée, a regretté que le procès ne tourne qu'autour de la participation de Mirianne Devillers. Il a avancé que le dossier n'établissait pas de manière formelle sa participation. Il a demandé que les jurés acquittent sa cliente.

Jean-Luc Lengelé a présenté ses excuses. « Je ne veux pas me faire passer pour un saint, mais je n'ai qu'une parole. Si je n'avais pas été convaincu que Philippe Lallement était prévenu, je n'y serais jamais allé. Je n'ai pas voulu se qui s'est passé et j'ai des remords. Je ne crains personne, même pas la mort que j'ai voulu le donner moi-même.» Mirianne Lengelé a juste répété qu'elle est innocente.
Le jury est entré en délibération. (belga)