La mère du petit Rachid avoue d'emblée l'avoir étranglé

Son avocat Me Didier De Quévy, mardi lors de l'audience de constitution du jury, disait ne pas savoir quelle serait la version de sa cliente. Il est vrai qu'un collège d'experts qui a examiné l'accusée durant l'enquête a estimé qu'elle souffrait d'un déséquilibre mental grave la rendant incapable du contrôle de ses actes. Et que cette question de la responsabilité pénale de l'intéressée sera sans doute centrale durant la semaine que durera le procès.

Lors de son interrogatoire à l'audience vendredi, la prévenue a tenu un discours relativement cohérent mais son attitude était assez déroutante. Souvent en larmes, parfois sur la défensive au point de refuser de répondre à certaines questions, lâchant des bouts de phrases à la limite de l'agressivité, elle a également ri à plusieurs reprises, avant de repasser aux pleurs ou de se confier longuement sur des sujets à propos desquels, quelques minutes auparavant, elle avait affirmé qu'elle ne souhaitait rien dire.

Mais elle a confirmé à plusieurs reprises en cours d'après-midi être l'auteur de l'égorgement de son fils et des coups de couteau portés pour l'achever, après qu'elle lui ait demandé de se coucher dans une baignoire. Elle a précisé que cela s'était produit dans un moment où "tout était noir" devant elle, comme si son cerveau s'était arrêté de fonctionner.

L'accusée a dit qu'après avoir réalisé que son fils était mort, elle ne parvenait pas à croire qu'elle avait pu faire cela, et concédé qu'elle avait encore du mal à le croire aujourd'hui. La sœur de Rachid, âgée de vingt ans et qui continue à visiter régulièrement sa mère en prison, a elle aussi avoué qu'elle avait encore du mal à penser que sa mère avait été capable de tuer son petit frère.

Alors qu'elle n'en avait rien dit durant une heure et demie d'interrogatoire, l'accusée a insisté pour fustiger, après une interruption d'audience, l'attitude de son ex-mari qu'elle accuse de l'avoir abandonnée avec ses enfants. Pour elle, il s'agit de la cause principale de son désespoir et donc du geste fatal qu'elle avoue avoir posé.

Cet homme, entendu comme témoin en soirée, a précisé pour sa part que c'est sa femme qui avait demandé le divorce et qui, tout en lui demandant de l'argent et de la nourriture à l'époque des faits, refusait qu'il voie son fils. Il s'est constitué partie civile.

Lundi, la cour d'assises du Brabant wallon entendra les policiers qui se sont rendus sur place, les enquêteurs, la juge d'instruction et le médecin légiste