La motion du PTB à Charleroi contre la suppression des guichets de la SNCB est rejetée

La motion proposée à Charleroi par le Parti du Travail de Belgique (PTB) contre la suppression des guichets dans 44 gares du pays a été rejetée. Celle de la majorité en place (PS-Écolo-C+) a, par contre, été approuvée. 

Elle consiste en un encadrement des automates qui remplaceront les guichetières ou guichetiers, un refus de suppression du personnel ou de toute diminution des services rendus aux citoyens. Elle demande à ce que la concertation sociale soit respectée afin d’offrir aux travailleurs un emploi de qualité. Cela signifie que les préposé(e)s aux guichets d’hier doivent être réhabilité(e)s à une fonction d’accompagnement des voyageurs ou de stewards. Des aires d’accueil sont souhaitées afin d’améliorer la sécurité. Le maintien à long terme des gares visées par la fermeture des guichets est également exigée.

Par ailleurs, cette motion vise aussi toutes les gares de Charleroi Métropole. La Ville de Charleroi veut que des aménagements de sécurisation y soient opérés, que la politique d’accueil y soit renforcée, que la communication sur les horaires et les retards y soit améliorée et qu’un accès aux Personnes à Mobilité Réduite (PMR) y soit assuré.

“Incompréhensible!” s’indigne le PTB Charleroi/Sud-Hainaut sur sa page Facebook officielle. “La majorité PS-CDH-Ecolo de Charleroi a introduit hier soir une motion en réaction à la décision du ministre fédéral de la mobilité George Gilkinet (Écolo) et de la SNCB de supprimer les 44 guichets pour... dire qu’ils acceptent la suppression des 44 guichets. En effet, leur motion se limite à demander la garantie d’une ‘présence’ dans les gares. Exactement ce que Gilkinet et le CA de la SNCB proposent...”

Sa motion se voulait plus stricte: “Nous avons par contre introduit une motion demandant clairement le maintien des guichets dans les gares de tous le pays et évidemment dans celle de notre région que sont, par exemple, les gares de Marchienne-au-Pont, Châtelet ou encore Luttre. Motion que cette même majorité s’est refusée à soutenir.

Or, les guichets revêtent une importance considérable pour servir les usagers plus âgés, pour ceux qui sont moins à l’aise avec les smartphones, les personnes analphabètes ou, tout simplement, celles qui privilégient le contact humain. Sacrifier ces personnes âgées ou analphabètes sur l’autel de la rentabilité, va à l’encontre d’une société inclusive. Les usagers doivent avoir le choix d’acheter leur billet via les guichets ou via la voie digitale.

En outre, le rôle des guichetiers et guichetières ne s’arrête pas à la vente de billets, ils et elles sont là pour renseigner les usagers sur les horaires du prochain train, planifier un futur voyage, sur le tarif le plus avantageux pour les usagers, pour faciliter les démarches administratives, etc. Un guichet, c’est aussi une présence humaine, ce qui est essentiel, par exemple, dans une gare comme Marchienne-au-Pont qui est visé par cette mesure de la SNCB, où les problèmes d’insécurité sont nombreux. Et c’est d’autant plus important pour les usagères. Une étude du SPF Mobilité affirme qu’une femme sur trois évite les transports en commun par peur d’une agression.

Enfin, nous estimons que, plutôt que de fermer ces guichets, la SNCB pourrait les transformer afin qu’ils jouent un rôle important en tant que points de référence et d’information pour la promotion de la mobilité douce. Ils pourraient également rendre d’autres services au public: services postaux, points relais pour les colis, services administratifs, centres d’information touristique de base… Bref, les solutions ne manquent pas pour éviter les fermetures de ces guichets.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons introduit une motion alternative qui demande le maintien de ces 44 guichets. Motion qui aurait dû être soutenue par plusieurs partis carolos étant donné que la majorité PS-Écolo-MR de Pont-à-Celles a voté une motion sur le même sujet demandant le maintien du guichet de la gare de Luttre. C’est sans doute ce qui se produit quand la communication vient remplacer la politique...”

La cheffe de groupe Écolo, Marie-Anne Gailly, a justifié sa position au cours du conseil communal carolo: “Même si elles ne sont pas agréables, les fermetures de guichets annoncées semblaient à tout le moins difficilement évitables. D’abord, les comportements ont changé. Les guichets sont de plus en plus désertés. Est-il défendable de préserver un guichet dont la préposée ou le préposé n’a rien à faire à part attendre le chaland. Est-ce un bon emploi ou un emploi dans lequel on puisse s’épanouir?” 

À titre personnel, elle ne s’inquiète pas plus que cela: “Je n’ai vraiment pas peur des automates et de commander un billet par internet. Je crois que les choses peuvent s’apprendre. Et la fermeture des guichets, si elle n’est pas une bonne nouvelle, doit être saisie comme une opportunité. Et c’est bien ça que la majorité compte faire au travers de cette motion qui veut défendre l’attractivité et la sécurité des gares. On peut mettre cette main d’œuvre autrement dans le travail et dans la présence dans les gares.”

L’écologiste pointe également la collaboration qui existe entre la Ville de Charleroi et la SNCB afin que la transition se fasse dans la douceur: “Notre échevin, Xavier Desgain (Écolo), tisse de bonnes relations avec les représentants de la SNCB à Charleroi. Aujourd’hui même (NDLA. lisez lundi), il les a rencontrés afin qu’une occupation multifonctionnelle soit garantie d'ici la fin de l’année en collaboration avec la Ville. Concrètement, il y a eu une visite de la SNCB qui est prévue dans deux semaines. Par exemple, à Marchienne-au-Pont, il a déjà été décidé que la salle d’attente serait ouverte, chauffée et nettoyée cinq fois par semaine (...) Il a également demandé qu’il y ait des activités en soirée pour qu’il y ait de la vie en dehors des heures de pointe. Il y a aussi dans son projet la demande d’un stationnement sécurisé pour vélos et d’un dispositif logistique de type ceinture alimentaire. La SNCB s’est engagée à une présence permanente auprès des automates.”

Pour rappel, la motion communale n’a aucune valeur juridique. Elle a simplement pour but d’envoyer un signal clair aux autorités auxquelles elle s’adresse.

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