La police indignée par les déclarations du juge Hennart: “Cet homme est complètement déconnecté de la réalité”
C’est un euphémisme, Luc Hennart, le très médiatique président honoraire du tribunal de première instance de Bruxelles, ne s'est pas fait que des amis au sein de la police ces derniers jours. Après avoir déploré le fait qu’une policière agressée lors d’un contrôle Covid à Saint-Josse se soit exprimée dans les médias, le juge Hennart a balayé ce mardi la circulaire de tolérance zéro pour la violence envers la police lancée par le ministre de la Justice. Trop is te veel pour les syndicats policiers, qui accusent le magistrat d’être déconnecté de la réalité.
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“En tant que syndicat, nous ne remettons jamais en question le système judiciaire en tant que tel. Or, c'est précisément ce que le juge Hennart fait avec la police”, dénonce Carlo Medo, le président du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), interrogé par Het Laatste Nieuws. “Ce qui me fait le plus mal, c’est qu’il estime que les policiers victimes de violence ne doivent pas “se plaindre.” Comment expliquer cela aux collègues qui y sont confrontés chaque jour? Il oublie que les policiers ne font pas seulement ce travail pour payer leurs factures, mais qu’ils le font aussi par conviction”, poursuit M. Carlo.
“Hier soir, j’ai préféré regarder un mauvais match de football plutôt que l’intervention de M. Hennart sur la VRT”, ajoute le syndicaliste. “Je savais que cela allait m’énerver. Je me console en me disant qu’il existe encore des juges et des procureurs qui apprécient le travail de la police.”
“M. Hennart et un certain nombre de magistrats sont restés bloqués au siècle dernier”
Vincent Houssin du SLFP Police rejoint l’avis de son collègue. “M. Hennart et un certain nombre de magistrats sont restés bloqués au siècle dernier. Ils ne réalisent pas qu’un policier qui doit faire face à la violence est aussi un être humain et une victime”, dit-il à nos collègues flamands. “Heureusement, nombre de leurs confrères ont bien conscience que la société n'est plus la même en 2020", assure-t-il en prenant l'exemple du parquet de Flandre occidentale après les émeutes de cet été à Blankenberge.
“Il insulte non seulement la police, mais aussi le ministre de la Justice”
“Faites ce que je dis, pas ce que je fais”, souffle en substance Vincent Houssin en parlant du juge Hennart. “Il pense qu’un policier agressé ne devrait pas raconter ce qu’il a vécu dans les médias, pourtant, en tant que juge, il fait exactement le contraire”, souligne le syndicaliste. “Il insulte non seulement la police “mal formée”, ce qui n’est pas vrai, mais aussi le ministre de la Justice en ignorant la circulaire.”
“Nous les policiers sommes soumis à un code de déontologie. Avec ses déclarations, Hennart nous a bien mis dans la merde (sic)”, s’emporte Vincent Houssin. “Si un policier faisait une telle chose, il s’exposerait à une sanction disciplinaire. Les choses semblent être différentes avec les magistrats”, conclut le syndicaliste.
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