La policière agressée à Saint-Josse témoigne, Luc Hennart déplore ses propos
Les propos de Luc Hennart, président honoraire du tribunal de première instance de Bruxelles, à la suite du témoignage de la policière agressée à Saint-Josse, font bondir les policiers et une partie de la classe politique. Invité sur le plateau de RTL TVI dimanche soir, le magistrat a déploré le manque de “professionnalisme” de l’agente, qui dénonçait notamment le laxisme de la justice. “Il faut que chacun reste à sa place”.
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Les faits s’étaient produits samedi 14 novembre dernier à Saint-Josse, rue d’Aerschot. Ce soir-là, un contrôle corona avait mal tourné: une policière venue vérifier si les magasins de nuit avaient bien respecté l’heure de fermeture est tombée sur un groupe de personnes ne portant pas le masque. Après avoir reçu une remarque, l’un d’entre eux s’est rebellé et a agressé l’agente. Il a même tenté de s’emparer de son arme de service. Sur RTL TVI, la policière est revenue sur cette agression qui la marquera sans doute à jamais.
“Il le dit: ‘Je vais t’égorger’. Là il y a un moment où il y a un électrochoc. C’est un mot pour le moment qu’a pris une ampleur terrible. C’est déjà un mot qui n’est pas beau à la base, mais avec les événements que la France a vécus ces derniers temps (...) Parce que ça, en 21 ans de carrière, on ne me l’avait pas encore sorti”, explique la policière, extrêmement marquée par l’incident.
Le sentiment d’impunité
Un peu plus tard au cours de l’interview, elle se dit notamment abasourdie par le fait que son agresseur, un individu en séjour illégal, a déjà été remis en liberté. “Il n’y a pas plus décevant pour un policier, lorsque vous arrêtez quelqu’un, votre agresseur, et qu’il soit finalement libéré. Et qu’il ne soit pas puni”, peste-t-elle encore.
Luc Hennart: “Un mauvais message”
Présent en plateau pour réagir à témoignage, le juge Luc Hennart, pilier de l’émission “Face au Juge” diffusée sur RTL TVI, n’a pas mâché ses mots à l’égard de la policière, dont il a dénoncé le témoignage “quasi inacceptable”.
“Il est quasi inacceptable d’entendre un policier dire, à l’égard de l’opinion publique, que c’est une forme impunité. C’est un mauvais message qui ne correspond pas à la réalité”, a-t-il réagi. “Le policier ne peut réagir comme le citoyen lambda face à une libération qui est intervenue car c’est un professionnel. Ce n’est pas un citoyen comme un autre, c’est quelqu’un qui, en raison du métier difficile qu’il exerce, en raison de cette partie d’impérium qu’il a en main, doit pouvoir se dire que la justice fait son travail”, a-t-il poursuivi, critiquant au passage également la “formation insuffisante” des policiers qu’on envoie sur le terrain.
“Un crachat au visage”
Les déclarations de Luc Hennart passent très mal auprès des syndicats policiers. Le SLFP parle d’un “crachat au visage” et de “propos inacceptables et méprisants pour la profession”. “Cette sortie d’un juge honoraire participe gravement à l’approfondissement du fossé (déjà important) entre policiers/policières et justice, et vis-à-vis des magistrats”, peut-on lire sur le communiqué diffusé sur Facebook.
Même son de cloche au SNPS, qui évoque des “propos dénigrants et insultants vis-à-vis de la profession”. “Vous ne connaissez rien au métier de policier (...) Gardez-vous donc de leur donner des conseils. (...) La preuve qu’il ne suffit pas de mettre un nœud papillon pour être un parfait gentleman”, a réagi Thierry Bellin, Sécrétaire national du SNPS.
Une “attitude scandaleuse”, fulmine encore Mario Thys, président du syndicat des forces de police SNPS à Bruxelles.
Au sein d’une partie de la classe politique, les propos de Luc Hennart ont également fait réagir. Georges-Louis Bouchez, le président du MR, évoque des “propos inacceptables”. “Il sous-entend que les policiers agressés n’ont pas les réactions adéquates et surtout montre un mépris face à leur situation difficile. C’est choquant. Comment creuser encore le fossé”.
Denis Ducarme a également dénoncé la sortie du juge Hennart sur Twitter.
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