La policière rouée de coups lors des émeutes à Bruxelles témoigne: “Cela aurait pu me coûter la vie”

Un jour après les faits, l’agente se sent déjà mieux. “Je viens de sortir de l’hôpital. La nuit dernière, la sensation de picotement dans mes jambes a disparu. J’ai encore mal partout mais les anti-douleurs soulagent. Je suis couverte de bleus, mais je vais probablement me remettre complètement”, raconte-t-elle dans les colonnes du journal Het Nieuwsblad.

Maman d’un garçon de 9 ans, Kelly avait terminé son service quand du renfort a été demandé à Schaerbeek, en raison des incidents place Liedts. Alors qu’elle et ses collègues tentaient de sécuriser la rue, un groupe de “manifestants” s’est rué sur eux. Kelly est tombée et a été rouée de coups de pied au torse et au visage par plusieurs individus. “Je n’oublierai jamais le regard de ces gars, plein de haine”.

Elle a déjà revu les images de la scène diffusée sur les réseaux sociaux et se dit qu’elle a échappé au pire. Elle doit son salut à un riverain et à ses collègues qui sont intervenus.

“J’ai reçu environ 30 coups de pied. Soudainement, j’ai entendu un homme hurler. Il leur demandait d’arrêter et leur disais que j’étais une femme, pas un homme. C’était un résident du quartier, un Marocain, je crois. Il m’a sauvé de ces jeunes en s’interposant. Mes collègues ont pu se débarrasser de leurs agresseurs et m’ont immédiatement pris sous leur protection. Je suis très reconnaissante envers cet homme et envers mes collègues. Si je n’avais pas porté ma combinaison de robocop, je n’aurais probablement pas survécu”.

Selon elle, le respect de l’uniforme a disparu dans de nombreux quartiers à Bruxelles et bon nombre de policiers quitter leur fonction pour des jobs dans le privé. “Qui a encore envie de devenir policier à Bruxelles de cette manière?”. La policière égratigne les bourgmestres, qu’elle accuse de laxisme. “Le parquet ne poursuit pas et les juges prononcent des peines ridicules. Nous ne sommes pas soutenus. La motivation est toujours là, mais plus que jamais nous avons l’impression d’être seuls, abandonnés par la politique et la justice. Cette manifestation n’aurait jamais dû être autorisée”.

Pour rappel, quinze policiers ont été blessés au cours des échauffourées. Un commissariat a été incendié, du matériel urbain et des véhicules de la STIB ont été dégradés, le convoi du Roi qui passait par là a été caillassé. Par ailleurs, 116 arrestations dont 4 judiciaires ont eu lieu.

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