La prolongation des deux centrales ne sera pas prête avant 2027
La décision tardive du gouvernement de prolonger les centrales nucléaires les plus récentes implique qu’elles ne seront prêtes qu’en 2027, selon le CEO d’Engie Belgique, Thierry Saegeman, qui s’est exprimé en ce sens lors d’un débat avec De Tijd et L’Echo.
M. Saegeman affirme être inquiet par la décision du gouvernement fédéral de garder les deux réacteurs ouverts jusque 2035. “Nous assurons déjà depuis deux ans que la décision survient trop tard en raison des obstacles que nous avons déjà décrits”, a-t-il déclaré lors du débat.
En raison de cette décision tardive, M. Saegeman craint que les centrales nucléaires ne soient prêtes qu’en 2027. “Nous comptons toujours sur une période de cinq ans pour tous les travaux”, a-t-il expliqué. En outre, c’est selon lui “très, très vraisemblable”, que les centrales doivent être mises à l’arrêt entre 2025 et 2027 pour les travaux d’adaptation. “Et puis les travaux et les études doivent encore commencer afin de répondre à toutes les exigences”.
Les obstacles auxquels le CEO fait référence sont entre autres l’achat d’uranium, l’adaptation de la législation et la procédure d’obtention de permis. “Des groupes tels que Dégaze, Stop Nucléaire ou Greenpeace ont déjà annoncé qu’ils allaient lutter contre toutes les décisions. Et c’est encore plus complexe: les travaux pour la prolongation doivent correspondre au démantèlement des cinq premières centrales nucléaires. Je me fais donc de gros soucis sur la façon dont nous allons procéder. Avons-nous assez de profils compétents? Qu’en pensent nos entrepreneurs?”, a-t-il confié.
Le patron d’Engie Belgique met aussi en avant les impératifs de sécurité. “Si on maintient des centrales nucléaires en activité, il faut être sûr que chaque générateur, chaque pompe, chaque câble réagisse de manière correcte. Cela dépasse les risques d’une entreprise privée”, a-t-il ajouté.
Bouchez: “Au lieu de chercher les problèmes, Engie doit aider à la recherche de solutions”
Ces propos ont fait réagir dans la majorité. Le MR, en particulier, fervent défenseur de la prolongation des centrales, au-delà des deux réacteurs prévus. “Au lieu de chercher les problèmes, Engie doit aider à la recherche de solutions, au même titre que la ministre de l’énergie. Il est tout à fait possible de maintenir les réacteurs nucléaires en activité, sans aucun arrêt”, a déclaré le président, Georges-Louis Bouchez, sur Twitter. “On attend par ailleurs d’Engie qu’il se comporte en grande entreprise au service de l’intérêt général, comme ce fut le cas de Tractebel et d’Electrabel lorsque ces entreprises étaient sous pavillon belge”.
Dans l’opposition, DéFI a pointé du doigt les libéraux. “Le MR s’est-il fait avoir? L’amateurisme énergétique du gouvernement est en tout cas total”, a lancé le président, François De Smet.
Cette possible mise à l’arrêt entre 2025 et 2027 n’est toutefois pas une surprise. Cette éventualité est évoquée depuis longtemps dans ce dossier. Dans un rapport du 17 janvier, la DG Energie avait listé et analysé les actions à entreprendre pour réaliser la prolongation au-delà de 2025. Elles s’apparentent à une course d’obstacles. L’administration évoquait un “contexte d’urgence” et une “charge de travail considérable”.
L’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) avait le même jour jugé qu’une prolongation était possible en maintenant les exigences de sûreté, mais moyennant une certaine flexibilité en distinguant les “exigences indispensables” auxquelles les installations devaient se conformer et les “opportunités de modification qui pouvaient être réalisées après 2025 sans compromettre la sûreté.
Elle recommandait par ailleurs de désigner un coordinateur pour surveiller la mise en oeuvre de l’opération.
Pour éviter tout risque dans la continuité de l’approvisionnement énergétique, le gouvernement mise sur le Mécanisme de Rémunération de Capacité (CRM) conçu pour compenser l’arrêt des réacteurs en 2025, notamment par la construction de deux nouvelles centrales au gaz. Celui-ci a fait l’objet d’un “re-run” pour sélectionner un nouveau projet qui remplacera la centrale de Vilvorde qui n’a pas obtenu de permis.
“On fera tout pour faire la prolongation le plus rapidement possible. Ce qui est important, c’est que la sécurité d’approvisionnement soit garantie et, pour nos consommateurs, que l’électricité soit là d’une manière abordable. En faisant le re-run, on est sûr que, dans n’importe quelle circonstance, la sécurité d’approvisionnement peut être garantie. Mais c’est clair que si on pouvait faire la prolongation en 2025, ce serait une bonne chose”, avait expliqué vendredi passé le Premier ministre, Alexander De Croo.
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